Gaza : pourquoi le Nicaragua accuse l’Allemagne de complicité de génocide

Gaza : pourquoi le Nicaragua accuse l’Allemagne de complicité de génocide​

Second plus gros fournisseur d’armes à Israël, Berlin est traduit en justice par le Nicaragua devant la Cour internationale de La Haye. Une nouvelle action qui pointe les responsabilités occidentales dans l’armement destiné à Tel-Aviv.

Alors que les critiques des opinions publiques s’intensifient contre les livraisons d’armes à Israël, Berlin doit répondre depuis ce 8 avril aux accusations de complicité de génocide à Gaza devant la Cour internationale de justice (CIJ).

Le Nicaragua, qui a saisi la plus haute instance judiciaire des Nations unies, lui demande d’imposer des mesures d’urgence pour empêcher Berlin de maintenir son flot de livraisons.
« L’Allemagne avait et a pleinement connaissance des risques d’utilisation des armes qu’elle fournissait et qu’elle continue de fournir à Israël », a déclaré Alain Pellet, avocat du Nicaragua à La Haye.

L’initiative du Nicaragua répond à une attente de plus en plus largement exprimée dans le monde, en particulier au sein du Sud global. Conscient de la course de vitesse engagée, alors que l’armée israélienne intensifie ses préparatifs d’assaut sur Rafah, dans l’extrême sud de l’enclave palestinienne, Managua demande à la CIJ de prendre immédiatement des mesures d’urgence pour stopper la stratégie de nettoyage ethnique du cabinet de Benyamin Netanyahou.

Second pays du Sud global à porter des accusations de génocide​

L’Allemagne est le second plus gros fournisseur d’armes à Israël après les États-Unis. Ses industries d’armements exportent vers Israël pas loin de 25 % des équipements de l’armée israélienne, parmi lesquels des munitions destinées aux chars d’assaut ou aux mitrailleuses lourdes.

Dans le même temps, le Nicaragua dénonce la décision de Berlin de suspendre tout financement de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, à la suite des accusations brandies par Tel-Aviv d’infiltration de cet organisme par le Hamas. Et cela, en dépit des risques avérés de famine observés par l’ONU ou des alertes formulées par une partie de l’opinion allemande elle-même.

Le chancelier Olaf Scholz invoque l’histoire de son pays – une allusion à la Shoah – pour placer la relation privilégiée de Berlin avec Israël sous le signe d’une véritable « raison d’État », y compris sur le plan des livraisons d’armes.

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