La ministre de la Santé sest dotée dun groupe dexperts pour la conseiller sur la grippe A. Plusieurs dentre eux sont aujourdhui au coeur de la polémique.
Le comité de lutte contre la grippe. Il a été créé par décret le 25 juillet 2008 « pour apporter au ministre chargé de la Santé une expertise sur lensemble des mesures à mettre en oeuvre pour contrôler et réduire limpact dune épidémie de grippe ou dune pandémie grippale ».
Cest ce comité qui, en septembre 2009, a préconisé une vaccination massive, avec des priorités : les personnels hospitaliers, les femmes enceintes, puis les personnes les plus fragiles, et enfin le reste de la population.
Les dix-sept experts de ce comité ont tous été nommés sur décision de la ministre de la Santé. En 2009, seuls deux dentre eux nont eu aucun lien dintérêts avec les firmes. Plus significatif encore, six ont perçu cette année-là des rémunérations personnelles des laboratoires.
Lanalyse de lépidémie.
Beaucoup de scientifiques sinterrogent sur le fait que des sommités médicales nont pas vu, en août, que le virus était bien plus bénin que la crise mexicaine davril ne le laissait prévoir.
Yves Charpak, spécialiste des maladies infectieuses, sinterroge : « On na jamais eu le vrai bilan de lenquête faite au Mexique sur la mortalité du virus H1N1, effectuée par le représentant officiel de la France, le docteur Manuguerra, président de ce comité. Si, comme on le suppose, les chiffres montraient que cétait bien moins grave quinitialement évoqué par les Mexicains, ce comité aurait dû rendre ces données publiques. Au lieu de ça, il a continué à évoquer le risque majeur de la pandémie à venir pour lhiver. »
Un projet denquête parlementaire.
La position de certains experts du comité est devenue délicate.
« Imaginez deux minutes que plusieurs experts aient été contre le principe de vaccination de masse dans les débats à huis clos. Cela voulait dire quils allaient contre les intérêts de leur employeur, ce nétait pas une décision facile à prendre », constate le sénateur divers gauche François Autain, médecin, qui veut lancer une commission denquête parlementaire sur ce sujet.
LES EXPERTS DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS
JEAN CLAUDE MANUGUERRA
Français, président du comité de lutte contre la grippe, chercheur à lInstitut Pasteur et aussi rémunéré par Roche.
JEAN-LOUIS BENSOUSSAN
Français, membre du comité de lutte contre la grippe, directeur des Grog (groupes régionaux dobservation de la grippe) et rémunéré par Roche.
SYLVIE VAN DER WERF
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, chercheuse à lInstitut Pasteur Paris et aussi rémunérée par GSK.
BRIGITTE AUTRAN
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, professeur de médecine à la Pitié-Salpêtrière et aussi rémunérée par Sanofi-Pasteur.
CATHERINE WEIL-OLIVIER
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, pédiatre et aussi rémunérée par Sanofi, GSK et Roche.
JEAN BEYTOUT
Français, membre du comité de lutte contre la grippe, professeur de médecine à Clermont-Ferrand et aussi rémunéré par Novartis.
Leparisien.fr
Le comité de lutte contre la grippe. Il a été créé par décret le 25 juillet 2008 « pour apporter au ministre chargé de la Santé une expertise sur lensemble des mesures à mettre en oeuvre pour contrôler et réduire limpact dune épidémie de grippe ou dune pandémie grippale ».
Cest ce comité qui, en septembre 2009, a préconisé une vaccination massive, avec des priorités : les personnels hospitaliers, les femmes enceintes, puis les personnes les plus fragiles, et enfin le reste de la population.
Les dix-sept experts de ce comité ont tous été nommés sur décision de la ministre de la Santé. En 2009, seuls deux dentre eux nont eu aucun lien dintérêts avec les firmes. Plus significatif encore, six ont perçu cette année-là des rémunérations personnelles des laboratoires.
Lanalyse de lépidémie.
Beaucoup de scientifiques sinterrogent sur le fait que des sommités médicales nont pas vu, en août, que le virus était bien plus bénin que la crise mexicaine davril ne le laissait prévoir.
Yves Charpak, spécialiste des maladies infectieuses, sinterroge : « On na jamais eu le vrai bilan de lenquête faite au Mexique sur la mortalité du virus H1N1, effectuée par le représentant officiel de la France, le docteur Manuguerra, président de ce comité. Si, comme on le suppose, les chiffres montraient que cétait bien moins grave quinitialement évoqué par les Mexicains, ce comité aurait dû rendre ces données publiques. Au lieu de ça, il a continué à évoquer le risque majeur de la pandémie à venir pour lhiver. »
Un projet denquête parlementaire.
La position de certains experts du comité est devenue délicate.
« Imaginez deux minutes que plusieurs experts aient été contre le principe de vaccination de masse dans les débats à huis clos. Cela voulait dire quils allaient contre les intérêts de leur employeur, ce nétait pas une décision facile à prendre », constate le sénateur divers gauche François Autain, médecin, qui veut lancer une commission denquête parlementaire sur ce sujet.
LES EXPERTS DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS
JEAN CLAUDE MANUGUERRA
Français, président du comité de lutte contre la grippe, chercheur à lInstitut Pasteur et aussi rémunéré par Roche.
JEAN-LOUIS BENSOUSSAN
Français, membre du comité de lutte contre la grippe, directeur des Grog (groupes régionaux dobservation de la grippe) et rémunéré par Roche.
SYLVIE VAN DER WERF
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, chercheuse à lInstitut Pasteur Paris et aussi rémunérée par GSK.
BRIGITTE AUTRAN
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, professeur de médecine à la Pitié-Salpêtrière et aussi rémunérée par Sanofi-Pasteur.
CATHERINE WEIL-OLIVIER
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, pédiatre et aussi rémunérée par Sanofi, GSK et Roche.
JEAN BEYTOUT
Français, membre du comité de lutte contre la grippe, professeur de médecine à Clermont-Ferrand et aussi rémunéré par Novartis.
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