Guantanamo : La France va accueillir l'Algérien Lakhdar Boumediene

Lakhdar Boumediene a passé près de sept ans sur la base de Guantanamo avant d'être blanchi par la justice fédérale américaine. Cet Algérien de 42 ans, en grève de la faim depuis deux ans, pourrait être bientôt en France.

Mardi 5 mai, des responsables américains ont assuré que Paris avait accepté d'accueillir M. Boumediene. "Le transfert pourrait avoir lieu dans les dix prochains jours", a assuré une source proche du dossier. A Paris, aucune confirmation officielle, mais le quai d'Orsay a indiqué que Bernard Kouchner avait écrit dans la journée à un détenu de Guantanamo pour lui signifier qu'il serait accueilli rapidement en France.
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Le ministère n'a pas souhaité donner ni le nom ni la nationalité de ce détenu. Il a rappelé les conditions posées par Paris à sa venue : que le détenu en fasse la demande, que son cas fasse l'objet d'un examen préalable sur le plan judiciaire et de la sécurité, et qu'il ait un lien "d'une manière ou d'une autre" avec la France, linguistique par exemple.

DES OUÏGHOURS À MUNICH

Le 3 avril, Nicolas Sarkozy avait annoncé sa décision d'autoriser l'accueil en France d'un des détenus de la base après un entretien avec son homologue américain, Barack Obama.

Ces derniers jours, l'incertitude régnait pour savoir s'il s'agissait de Lakhdar Boumediene ou d'un autre Algérien, Saber Lahmar. Tous deux faisaient partie d'un groupe de six Algériens vivant en Bosnie qui ont été arrêtés en octobre 2001, interrogés et mis hors de cause par la police bosniaque, avant que celle-ci ne les livre aux Américains.

Les Etats-Unis comptent sur les pays de l'Union européenne pour accueillir une trentaine de détenus de Guantanamo déclarés libérables par la justice fédérale ou par le Pentagone, mais qui ne peuvent être renvoyés dans leur pays de peur qu'ils y subissent des persécutions. Mardi, Washington a demandé à l'Allemagne d'accueillir certains des dix-sept Chinois musulmans ouïghours détenus à Guantanamo. La capitale de la Bavière, Munich, compte la plus grosse communauté ouïghoure en exil dans le monde, avec environ cinq cents personnes.

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