
Guerre en Ukraine: la stratégie de la terreur russe n’intimide pas les Ukrainiens
Les exécutions sommaires et tortures commises par les soldats russes contre des prisonniers de guerre font l’objet de vidéos relayées sur les réseaux sociaux. Au point que certains y voient une tactique d’intimidation à la veille d’une contre-offensive ukrainienne décisive au printemps. Mais...
Les exécutions sommaires et tortures commises par les soldats russes contre des prisonniers de guerre font l’objet de vidéos relayées sur les réseaux sociaux. Au point que certains y voient une tactique d’intimidation à la veille d’une contre-offensive ukrainienne décisive au printemps. Mais plutôt que la peur, c’est la furie qu’insufflent ces images aux soldats ukrainiens.

Depuis quelques semaines, les vidéos d’exécutions sommaires et de tortures commises par les soldats russes en Ukraine contre des prisonniers de guerre se multiplient en ligne.
Après la vidéo diffusée en mars d’Oleksandr Matsiyevsky, prisonnier désarmé tué par balle après avoir dit « Vive l’Ukraine », une nouvelle vidéo a émergé début avril, provoquant une nouvelle vague d’indignation.
Sur la courte vidéo, un homme en uniforme militaire russe décapite un homme qui semble être un soldat ukrainien captif avec un couteau.
L'homme, vêtu d'un uniforme et d'insignes ukrainiens, hurle de douleur alors que le meurtrier lui tranche la gorge.
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Lorsque les cris cessent, on entend une voix encourager le bourreau en russe, lui recommandant de casser la colonne vertébrale, avant de demander d’un ton sarcastique: « Tu n’as jamais coupé une tête avant ? »
Les photos aussi, souvent floutées, de têtes sur des piques ou de membres décapités, qui circulent d’abord sur les réseaux Telegram russes avant d’arriver sur les réseaux sociaux ukrainiens.
Le dernier témoignage d’un mercenaire de Wagner qui aurait reçu des ordres de « nettoyer » les caves de Bakhmout et Soledar, dont l’unité aurait massacré plus d’une centaine de civils dont une fille de 5 ans, a provoqué une nouvelle vague d’outrage en Ukraine.
Plus de 80.000 crimes de guerre auraient été commis par les Russes en Ukraine depuis le début de l'invasion, d'après le bureau du procureur général ukrainien. Ces crimes ne sont pas nouveaux, mais la fréquence de leur diffusion en ligne est un phénomène récent.

Pour beaucoup de soldats ukrainiens, il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg, et la question d’une stratégie de terreur délibérée par la diffusion d’images insoutenables se pose alors que l’Ukraine se prépare à une contre-offensive décisive au printemps.
Mais cette tactique d’intimidation par l’horreur a l’effet inverse sur les soldats ukrainiens, a déclaré au Soir Oleh (1), en charge d’une unité de défense anti-aérienne.
Ce genre d’exactions filmées produisent l’effet inverse et renforcent la combativité des Ukrainiens, dit-il. Les militaires et les civils ont vu trop d’atrocités pour avoir encore peur des mercenaires de Wagner.
« Ils essayent de nous intimider, mais ça ne marche pas », dit-il. « Nous sommes furieux. »