Birmanie : les Rohingyas dans un désarroi total, solidarité à Paris
Comment rester indifférent et sourd aux souffrances des Rohingyas ? Ces musulmans de Birmanie, considérés par les Nations Unies comme lune des minorités les plus persécutés au monde, font face à une escalade de la violence à leur encontre dans lEtat Rakhine (ou Arakan), dans louest du pays, depuis juin dernier.
Pourchassés, avec la complicité de lEtat, par une population essentiellement bouddhiste, les Rohingyas, évalués au nombre de 800 000 en Birmanie, ne sont pas reconnus comme lune des 135 minorités ethniques du pays. Ils sont déchus de la nationalité birmane depuis linstauration dune une loi relative à la citoyenneté en 1982, bien que les Rohingyas revendiquent leur présence dans la région depuis des siècles.
« Nous n'avons pas l'intention d'accepter en tant que nouveau groupe ethnique les apatrides et ceux qui ne sont pas inclus dans les groupes ethniques officiels, comme les Rohingyas », a indiqué dernièrement Zaw Htay, directeur du bureau présidentiel.
Une indifférence générale à combattre
Face à cette sanglante réalité à laquelle la communauté internationale ne prête pas attention, des collectifs se créent un peu partout dans le monde pour faire entendre leur cause. Cest le cas, en France, du collectif Halte au massacre en Birmanie, qui appelle à nouveau à un rassemblement, samedi 10 novembre devant le centre George Pompidou de Paris, pour protester contre les violences faites à lencontre des Rohingyas, mais également des Chins, les chrétiens de Birmanie.
« La mobilisation se manifeste timidement un peu partout dans le monde, mais malheureusement pas assez pour mettre la pression sur le régime voyou birman, doù la nécessité de nous rassembler et de réunir nos voix afin de dénoncer cette criante injustice et exiger la cessation de ces atrocités », fait savoir le collectif dans un communiqué, qui entend aussi « dénoncer le silence assourdissant de nos médias nationaux à ce sujet, et mettre un terme à cet inacceptable escalade de la violence et des persécutions dont sont victimes ces communautés dans l'indifférence générale. »
Jusque là, les Occidentaux se bornent à saluer la transition démocratique de la Birmanie depuis le départ de la junte militaire en mars 2011, ainsi que la réhabilitation de lopposition, incarnée par lîcone Aung San Suu Kyi, tout en faisant abstraction des multiples violations des droits de lHomme en cours.