Hamou Bouakkaz

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La cécité, c’est tout blanc ou tout noir : « Soit elle vous pousse vers le haut parce qu’il y a des gens qui vous trouvent sympa et qui s’occupent de vous, soit elle vous condamne à jamais. » Manifestement, ils sont nombreux à le trouver sympathique : « Je suis un séducteur invétéré », reconnaît-il. Hédoniste, il ne boude rien de ce qui rend la vie plus suave. Les femmes, bien sûr, mais aussi les voyages, le ski de fond, les pastèques, le couscous aux fèves, le narguilé…

Son diplôme en poche, Hamou Bouakkaz décroche un boulot d’ingénieur au sein du service « système d’informations » du Crédit Lyonnais, puis, en 1993, passe en salle des marchés. S’il quitte la politique active pour se concentrer sur ses études et sa carrière professionnelle, il demeure un militant syndical convaincu, très impliqué dans la cause des malvoyants. Et c’est dans le cadre du projet Euro Vision, qui vise à faciliter le passage à l’euro pour les aveugles, qu’il revient sur la scène politique.

« C’est à cette occasion que j’ai rencontré l’assistant parlementaire de Bertrand Delanoë, alors en pleine campagne pour l’investiture du Parti socialiste aux élections municipales de 2001. J’ai pris la parole lors d’un meeting, il m’a proposé de travailler avec lui et j’ai répondu : chiche ! »

En 2001, il se met en disponibilité pour intégrer le cabinet du maire de Paris en tant que conseiller chargé, d’une part, des handicapés, de l’autre, des relations avec le culte musulman. Ce poste lui permet de contribuer à « la réconciliation des mémoires », c’est-à-dire de faire en sorte que les blessures du passé cicatrisent, que les traumatismes s’estompent.

Il se dit fier qu’une place de Paris porte aujourd’hui le nom de l’émir Abdelkader. « Je veux qu’il y ait dans toutes les villes de France des rues dont les noms parlent à tous les habitants, sans exception », renchérit-il.

Pourtant, il ne fait pas mystère de son amour immodéré pour son pays d’adoption : « Même s’il a oublié une partie de son passé, j’ai pour lui toute la tendresse que l’on a pour une grand-mère souffrant de la maladie d’Alzheimer. »

Est-il pour autant favorable à l’instauration d’une politique de discrimination positive ? « Je suis pour le droit d’expérimenter. Il faudrait mettre en place des statistiques ethniques pour mesurer le niveau de réussite de l’intégration. On le fait bien pour les handicapés et cela ne pose aucun problème. » Sans craindre d’être impopulaire, il est favorable à l’abolition de l’héritage, « la plus importante cause de discrimination, en France ».

Rêve-t-il encore de devenir président de la République ? « Au fil des années, je suis devenu moins ambitieux, je trouve que les politiques n’ont pas autant de pouvoir qu’on l’imagine. » Quand même, il pourrait bien un jour tenter sa chance. Et pourquoi pas lors de la présidentielle de 2017 ?
 
« Aveugle, arabe et homme politique, ça vous étonne ? » sort officiellement ce mardi 31 mai. Comme le souligne Stéphane Hessel dans sa préface, cet ouvrage n’est pas qu’un parcours biographique, la simple narration du cheminement fait par l’enfant aveugle d’immigrés algériens et analphabètes que j’étais.

Il se veut avant tout porteur d’ouvertures dans les débats politiques que nous vivons. Au long de ses chapitres, j’explore ainsi, avec ma liberté de ton habituelle, le projet socialiste et ceux qui le bâtissent, le travail d’équipe autour du Maire de Paris, le regard porté sur les nouveaux venus dans notre pays, sur les personnes porteuses de handicap… Bref, toutes les différentes dimensions, les facettes de lumière et d’ombre de notre société, toujours plus normative et excluante. Une société qui toutefois présente à mon avis de nombreuses opportunités de sortie par le haut, vers un équilibre enfin plus démocratique et humain.

http://www.bouakkaz.com/?p=805
 

Pièces jointes

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J'avais lu ceci il y a quelque jours : sur le monde :

Hamou Bouakkaz tout-terrain, sur le terrain, avec, dans tous les angles, un regard inattendu : l'autre regard. Le handicap comme approfondissement de l'être : "Le fait d'être blanc, noir ou beur importe peu en soi. (...) Ce qui fait la différence, c'est le parcours de vie. On ne peut plus raisonner de la même manière quand, aveugle, on a appris à lire à son père en déchiffrant ensemble les noms des stations de métro."

Chapeau pour son courage et son parcours.
 
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