Ad0nis
Il n'y a rien à dire...
Hasan Basri Elmas : « LAKP a désislamisé la Turquie »
Rédigé par Selami Varlik | Samedi 11 Juin 2011
Hasan Basri Elmas est maître de conférences en sciences politiques et responsable du département danthropologie à luniversité Paris VIII de Saint-Denis. Pour Zaman France, il dresse un bilan surprenant du dernier mandat de lAKP.
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Que retenez-vous des deux derniers mandats de lAKP ?
Je citerai trois éléments. Premièrement, lévolution économique qui a été considérable en dix ans. Ensuite, la stabilité régionale qui est le deuxième élément positif de cette mandature. La Turquie était auparavant plutôt un facteur dinstabilité. Pensons aux problèmes avec la Grèce, la Syrie, Chypre, lIrak et les ambitions de récupération de Kirkouk et Mossoul. Les militaires, à lépoque, tiraient bénéfice de cette situation dinstabilité. Aujourdhui, on a un changement radical sur ce plan. Et troisièmement, lAKP a permis une libéralisation politique du système qui sest incarnée dans différents domaines comme, par exemple, la presse ou le droit des minorités.
Malgré les récents débats qui ont suivi larrestation de deux journalistes ?
Incontestablement. Vous avez aujourdhui à la télévision des programmes dans de nombreuses langues comme le kurde. Erdogan a également demandé pardon aux Roms au nom de lEtat. Au même moment, en France, on expulsait des citoyens qui avaient en vérité le droit de circuler librement. Les tabous dhier sont évoqués aujourdhui sans problème. Jamais un chef dEtat naurait pu dire quil y a un problème kurde en Turquie.
Certains vous répondront quavec les réformes on voulait séduire lEurope ?
Non, ces évolutions reposent sur des dynamiques internes, qui dépassent lAKP. Dailleurs, paradoxalement, lEurope na pas fait pression pour que la Turquie se réforme. La France et lAllemagne ont préféré, surtout depuis Mitterrand, une politique de partenariat stratégique, que les kémalistes, les nationalistes et les militaires turcs voulaient aussi par ailleurs.
Rédigé par Selami Varlik | Samedi 11 Juin 2011
Hasan Basri Elmas est maître de conférences en sciences politiques et responsable du département danthropologie à luniversité Paris VIII de Saint-Denis. Pour Zaman France, il dresse un bilan surprenant du dernier mandat de lAKP.
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Que retenez-vous des deux derniers mandats de lAKP ?
Je citerai trois éléments. Premièrement, lévolution économique qui a été considérable en dix ans. Ensuite, la stabilité régionale qui est le deuxième élément positif de cette mandature. La Turquie était auparavant plutôt un facteur dinstabilité. Pensons aux problèmes avec la Grèce, la Syrie, Chypre, lIrak et les ambitions de récupération de Kirkouk et Mossoul. Les militaires, à lépoque, tiraient bénéfice de cette situation dinstabilité. Aujourdhui, on a un changement radical sur ce plan. Et troisièmement, lAKP a permis une libéralisation politique du système qui sest incarnée dans différents domaines comme, par exemple, la presse ou le droit des minorités.
Malgré les récents débats qui ont suivi larrestation de deux journalistes ?
Incontestablement. Vous avez aujourdhui à la télévision des programmes dans de nombreuses langues comme le kurde. Erdogan a également demandé pardon aux Roms au nom de lEtat. Au même moment, en France, on expulsait des citoyens qui avaient en vérité le droit de circuler librement. Les tabous dhier sont évoqués aujourdhui sans problème. Jamais un chef dEtat naurait pu dire quil y a un problème kurde en Turquie.
Certains vous répondront quavec les réformes on voulait séduire lEurope ?
Non, ces évolutions reposent sur des dynamiques internes, qui dépassent lAKP. Dailleurs, paradoxalement, lEurope na pas fait pression pour que la Turquie se réforme. La France et lAllemagne ont préféré, surtout depuis Mitterrand, une politique de partenariat stratégique, que les kémalistes, les nationalistes et les militaires turcs voulaient aussi par ailleurs.