Haytam

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Bladinaute averti
Réfugié en France en janvier 2012, sans parler un mot de français, Haytham al-Aswad a aujourd’hui entamé des études scientifiques. C’est cette formidable histoire qui nous est livrée en BD.
Haytham al-Aswad est né il a 20 ans dans la ville syrienne de Deraa, alors un bastion du régime Assad, qui avait donné nombre de hiérarques au père Hafez comme au fils Bachar. C’est la terrifiante violence de ce régime et son acharnement sur quelques enfants irrespectueux qui fait basculer Deraa, en mars 2011, dans l’opposition ouverte. Cette ville assoupie, proche de la frontière jordanienne, devient du jour au lendemain le « berceau de la révolution syrienne ».
Le jeune Haytham est un passionné d’échecs, classé meilleur joueur de Deraa (photo ci-dessus). Au printemps 2011, il participe à l’agitation dans son lycée. Il se joint surtout aux manifestations de rue, qui procurent un sentiment de liesse extraordinaire, dans un pays jusque-là cadenassé par la répression. Ayman al-Aswad, le père de Haytham, est un militant de la gauche laïque, à qui son refus de se soumettre à la dictature a coûté son poste d’enseignant. La famille Aswad ne tarde pas à être la cible de la police politique, ce qui contraint Ayman à fuir vers la Jordanie, puis à obtenir l’asile politique en France. Il est rejoint en janvier 2012 par Haytham, sa mère et son frère.
 

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C’est la formidable histoire de cette Jeunesse syrienne que Nicolas Hénin a écrite pour le dessinateur Kyungeun Park dans un album tout récemment paru chez Dargaud. On connaissait Kyungeun Park pour Yallah bye, peinture déjà fine de la guerre entre Israël et le Hezbollah, qui a ravagé le Liban en 2006. Quant au reporter Nicolas Hénin, otage de Daech de juin 2013 à avril 2014, il a sublimé l’expérience de cette détention dans un très émouvant livre pour enfants, Papa hérisson rentrera-t-il à la maison ?, dessiné par Pierre Torrès, son compagnon de captivité. Il a aussi publié, depuis sa libération, une réflexion sur Daech (Jihad academy) et une enquête sur les réseaux pro-Poutine en France (La France russe), toutes deux chez Fayard.Une jeunesse syrienne suit Haytham al-Aswad dans les défilés du printemps 2011, qui paraissent si lointains après tant d’années de descente de la Syrie aux enfers. Mais on voit déjà, notamment dans cette pleine page de blindés, comment la réponse exclusivement militaire du régime Assad va briser la dynamique non violente et ouvrir la voie aux groupes armés, en attendant les funestes djihadistes.
On a déjà recueilli et lu des témoignages sur « l’âge d’or » des manifestations pacifiques, mais le regard de Haytham est inestimable, car il est celui d’un adolescent. Beaucoup plus rare encore est le récit par un réfugié lui-même de son arrivée en France, un pays dont il ne parle pas la langue, et de son intégration progressive. Haytham est bel et bien « intégré » au bout de quatre ans et demi dans notre pays. Son baccalauréat S, avec mention bien, décroché en juillet 2015 au lycée Honoré-de-Balzac de Paris, a intéressé certains médias. Haytham, dont la famille est désormais installée dans l’Essonne, poursuit aujourd’hui les études scientifiques de ses rêves.
 

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Ce succès, Haytham le doit avant tout à lui-même (son père admet n’avoir pas pu beaucoup l’aider, faute de parler français). Mais Haytham ne manque pas, dans cette BD, de saluer tous ceux qui l’ont assisté dans ce parcours qui n’avait rien d’évident : la professeure de français langue étrangère, les copains de football à Antony, la famille d’accueil d’un été en Bretagne, les camarades de la classe de troisième…
Haytham est trop habité par sa soif de réussite pour s’appesantir sur le racisme ordinaire ou l’accueil déplorable en préfecture. Il fait preuve d’une maturité qui m’a toujours impressionné chez les Syriens de son âge. Il se considère relativement privilégié par rapport aux millions de ses compatriotes qui ont dû fuir la Syrie après lui. Et il pense, à juste titre, « n’avoir pas démérité » de la confiance que la France lui a accordée en l’accueillant.
Haytham, une jeunesse syrienne, une belle histoire qui est aussi une histoire vraie. Et, avouons-le, cela fait du bien. http://filiu.blog.lemonde.fr/2016/0...ire-dhaytham-20-ans-refugie-syrien-en-france/
 
Beau prénom, Haytham. Un ami cher, qui est aussi un confrère en qui j'ai totale confiance, brillant dans son domaine de compétences, avec un grand sens de l'humain, porte ce prénom.
Je souhaite à ce jeune homme de lui ressembler.
 
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