Torero
عزّ الخيل مرابطها
Il y a 3 ans, j'ai assisté à un hlel d'une pote Kabyle avec un Marocain. L'imam est Tunisien, et le cousin de la mariée s'appelle Fabien. Fabien a un problème à la colonne vertébrale, il s'est assis en face de moi pour me parler sans forcer sur ses cervicales. 2h à partager nos pensées sur des sujets variés, sautant du coq à l'âne. Il m'a parlé de son père self-made, de sa cousine (la mariée), et son QI dépassant 150, de Dieu et sa vision holistique du monde, de la frontière science/spiritualité. Il m'a trouvé intéressant, parce que je le comprenais, et j'avais quelque chose à dire sur chaque sujet mystique qui lui tenait à coeur. Dans le doute, je hoche la tête au bon moment. Sa cousine a lu agacement, lassitude, et impatience sur ma gueule, et m'as dit "ça va, il ne t'a pas trop fatigué (saoulé)?", Auquel je réponds par un sourire amer, en pensant "Bah si, mais ai-je vraiment le choix ? Veux-tu dire à ton cousin qu'on est dans un mariage, et non un café-philo".
Pendant ce temps-là, mon ex fiancée m'écrit "a wili fiiiiiinek ? Fin rak ghaber ?". Petite parenthèse sur ce "fiiiinek ?". Elle savait que j'étais invité à un mariage, mais elle a du croire que j'étais en extase, à me rincer l'oeil devant de belles jeunes filles en caftan, à se déhancher sous mes yeux. La vérité, j'étais confiné dans un petit salon, face à Fab, qui me lâchait pas du regard, et ça ne me laissait aucun moment de répit pour répondre aux messages sur mon téléphone.
L'imam a accepté de marier les deux tourtereaux, mais a insisté sur l'acte civil à faire aussi vite que possible, en insinuant qu'il y a nombre de c.onnards qui se marient, et quittent leurs femmes juste après avoir dénicher le fameux sésame. Le hlel est invisible aux yeux de la loi. Sonia passe un appel téléphonique à son papa, qui est au fin fond de la Kabylie, et passe le téléphone à l'imam. Dans une discussion maladroitement jouissive, l'imam a cherché à avoir le consentement du padré pour calmer les consciences. Le père semblait avoir une bière dans la main. On devinait le "Quelle fille ?" "Ahhh Sonia !" "le mariage? si si"...La soirée hlel était digne d'un sitcom communautaire.
Je n'étais pas un simple invité. J'étais un invité VIP. J'étais témoin de la mariée. Comment ai-je rencontré Sonia ? Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, je ne l'avais jamais rencontrée avant le jour de son mariage...
Flash back
Deux ans avant son mariage, Sonia a demandé à ma soeur d'avoir mon numéro, estimant que ça collerait bien entre nous deux, parce que tous les deux sommes "intellos". J'ignore le genre de discussion entre filles, mais ma soeur a forcément été prétentieuse en parlant de moi. Sonia a une gueule d'ange, et ça me dissuade de reprocher à ma soeur de lui donner mon numéro sans mon accord. J'ignore qui a appelé l'autre en premier, mais les discussions avec Sonia sont passionnantes, riches en humour, même en parlant de la décennie noire en Algérie. Arrive un samedi, dans la foulée elle m'invite au ciné pour voir "Les Nouvelles Aventures de Cendrillon". Une comédie française. Ça commence mal, mais pourquoi pas ? On est là pour rire. Je m'apprête à la rejoindre au ciné, mais j'apprends par la suite qu'elle est accompagnée par son cousin.
Je reste limpide et refuse d'aller rencontrer une fille et son mahram dans un ciné. Depuis, je n'ai pas cherché à la contacter, mais la relation est restée toujours détendue, sans rancune, mais trop naturelle pour aboutir à une quelconque romance. Un an plus tard, je traverse une épreuve difficile. Sonia, toujours à l'autre bout du fil, m'appelle pour me réconforter. C'était la seule personne capable de donner une tournure positive et comique à toute sorte d'épreuve. Une âme de guerrière, capable de soulever une nation. Sonia, l'hérétière légitime de la Kahina.
Fin du flash back
Voilà pourquoi je réponds présent aujourd'hui, et accepte de me faire passer pour son cousin et son témoin, d'autant plus que cela sonne comme un hommage rendu à notre amitié.
23h30, je sors de cet immeuble avec un noeud dans l'estomac. Une engueulade se profile à l'horizon avec la fiancée qui souffre d'une intolérance pathologique à l'absence de réponse.
Je prends mon tel, et lis la chahada, Seigneur Dieu qui es aux cieux...
J'ouvre le whatsapp
Elle : Pas de nouvelles depuis 17h ? Yakma nta houwa le3riss ?
Moi : Chouya o yzawjouni
Elle :
Je démarre la voiture, et je reçois cette chanson :
Pendant ce temps-là, mon ex fiancée m'écrit "a wili fiiiiiinek ? Fin rak ghaber ?". Petite parenthèse sur ce "fiiiinek ?". Elle savait que j'étais invité à un mariage, mais elle a du croire que j'étais en extase, à me rincer l'oeil devant de belles jeunes filles en caftan, à se déhancher sous mes yeux. La vérité, j'étais confiné dans un petit salon, face à Fab, qui me lâchait pas du regard, et ça ne me laissait aucun moment de répit pour répondre aux messages sur mon téléphone.
L'imam a accepté de marier les deux tourtereaux, mais a insisté sur l'acte civil à faire aussi vite que possible, en insinuant qu'il y a nombre de c.onnards qui se marient, et quittent leurs femmes juste après avoir dénicher le fameux sésame. Le hlel est invisible aux yeux de la loi. Sonia passe un appel téléphonique à son papa, qui est au fin fond de la Kabylie, et passe le téléphone à l'imam. Dans une discussion maladroitement jouissive, l'imam a cherché à avoir le consentement du padré pour calmer les consciences. Le père semblait avoir une bière dans la main. On devinait le "Quelle fille ?" "Ahhh Sonia !" "le mariage? si si"...La soirée hlel était digne d'un sitcom communautaire.
Je n'étais pas un simple invité. J'étais un invité VIP. J'étais témoin de la mariée. Comment ai-je rencontré Sonia ? Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, je ne l'avais jamais rencontrée avant le jour de son mariage...
Flash back
Deux ans avant son mariage, Sonia a demandé à ma soeur d'avoir mon numéro, estimant que ça collerait bien entre nous deux, parce que tous les deux sommes "intellos". J'ignore le genre de discussion entre filles, mais ma soeur a forcément été prétentieuse en parlant de moi. Sonia a une gueule d'ange, et ça me dissuade de reprocher à ma soeur de lui donner mon numéro sans mon accord. J'ignore qui a appelé l'autre en premier, mais les discussions avec Sonia sont passionnantes, riches en humour, même en parlant de la décennie noire en Algérie. Arrive un samedi, dans la foulée elle m'invite au ciné pour voir "Les Nouvelles Aventures de Cendrillon". Une comédie française. Ça commence mal, mais pourquoi pas ? On est là pour rire. Je m'apprête à la rejoindre au ciné, mais j'apprends par la suite qu'elle est accompagnée par son cousin.
Je reste limpide et refuse d'aller rencontrer une fille et son mahram dans un ciné. Depuis, je n'ai pas cherché à la contacter, mais la relation est restée toujours détendue, sans rancune, mais trop naturelle pour aboutir à une quelconque romance. Un an plus tard, je traverse une épreuve difficile. Sonia, toujours à l'autre bout du fil, m'appelle pour me réconforter. C'était la seule personne capable de donner une tournure positive et comique à toute sorte d'épreuve. Une âme de guerrière, capable de soulever une nation. Sonia, l'hérétière légitime de la Kahina.
Fin du flash back
Voilà pourquoi je réponds présent aujourd'hui, et accepte de me faire passer pour son cousin et son témoin, d'autant plus que cela sonne comme un hommage rendu à notre amitié.
23h30, je sors de cet immeuble avec un noeud dans l'estomac. Une engueulade se profile à l'horizon avec la fiancée qui souffre d'une intolérance pathologique à l'absence de réponse.
Je prends mon tel, et lis la chahada, Seigneur Dieu qui es aux cieux...
J'ouvre le whatsapp
Elle : Pas de nouvelles depuis 17h ? Yakma nta houwa le3riss ?
Moi : Chouya o yzawjouni
Elle :
Je démarre la voiture, et je reçois cette chanson :
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