- Covid-19 : 4 « fake news » majeures présentes dans le documentaire complotiste « Hold-Up »
Le documentaire
« Hold-up. Retour sur un chaos » sorti mercredi 11 novembre 2020 sur Internet grâce à un financement participatif a suscité de nombreuses réactions. Sciences et Avenir a relevé 4 « fake news » majeures énoncées dans ce soit-disant documentaire.
Ce film mettant en scène des dizaines d’interlocuteurs, dont nombre d’entre eux se sont distingués comme relais de « fake news » dans la crise que nous vivons, ce documentaire prétend révéler le vrai visage de l’épidémie de coronavirus. Il a paru important à Sciences et Avenir d’en relever les mensonges et les approximations.
Cette investigation à la coloration complotiste, dans laquelle on retient néanmoins quelques critiques fondées à l’égard de la gestion de la pandémie, trahit elle-même allègrement tous les fondamentaux du genre.
Absence totale de contradicteurs parmi les personnages qui s’expriment, manque de hiérarchisation de l’information
-qui voit se succéder dans un mélange déroutant témoignages de prix Nobel et de chauffeurs de taxi– retour en boucle opportuniste sur les images de
gens masqués et apeurés arrosé d’une bande son mélodramatique, défilement rapide de courbes, de schémas et de chiffres que l’on n’a pas le moyen de fixer et encore moins de contextualiser…
Le tout culminant par la mise en garde contre Big Brother, la menace du transhumanisme, et les larmes d’une sage-femme, dont le témoignage personnel empreint de pathos finit par évoquer…
Hitler. « Nos élites ont choisi leurs armes : la peur et la culpabilité », commente la voix off vers la fin. Le réalisateur a choisi des raccourcis.
Cette phrase énoncée par la voix off est fausse.
- Le but du confinement n’était pas d’éviter toute surmortalité due au Covid-19 (il était bien trop tard pour cela), mais de diminuer le nombre de personnes infectées et donc l’ampleur de cette surmortalité. En fait, la plupart des décès survenus pendant le confinement sont issus d’infections ayant eu lieu plusieurs semaines avant le confinement, car il y a un décalage d’environ 28 jours entre le moment de l’infection et celui du décès causé par le Covid-19. Donc, au contraire, que le maximum de mortalité soit arrivé avant le 15 avril (un mois après le confinement, donc le temps dudit décalage), montre bien que cette mesure a coupé nette la mortalité en évitant de nouvelles infections.
- Néanmoins, malgré le confinement, il y a eu une surmortalité cette année à cause du Covid-19 (9 % de plus qu’en 2019, 8 % de plus qu’en 2018, sans compter la deuxième vague), particulièrement chez les personnes âgées de 75 et 84 ans (29,8%). Dans certains départements, la surmortalité pendant les mois de mars et avril a été de 100 à 150 % (Haut-Rhin, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne and Val-d’Oise). Selon le CepiDc (centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Inserm), « le Covid-19 a sans doute été la première cause de mortalité en France lors de la première vague épidémique », avec 40 % des décès au pic d’avril.
Bien plus meurtrier que la grippe, aux États-Unis le Covid-19 est
la troisième cause de mortalité cette année, après les problèmes cardiovasculaires et le cancer. En France, on n’a pas encore les causes de mortalité pour cette année.
Pour expliquer la deuxième vague de cas de Covid-19 survenue à l’automne en France, le documentaire invoque des manipulations liées aux RT-PCR, les tests nasopharyngés qui permettent de détecter l’ARN du Covid-19 dans le mucus. Une fois prélevé, l’analyse consiste à « zoomer » sur l’échantillon en multipliant les cycles d’amplification. Pour expliquer la différence du nombre de cas détectés en France et en Allemagne, le documentaire avance que « l’Allemagne ne dépasse pas les 25 cycles », tandis qu’en France « l’ARS (Agence régionale de santé) ne communique pas sur le nombre de cycles. »
Là encore c’est FAUX