Le 11 mars 2009, la décision de fermer l’usine de fabrication de pneus Continental à Clairoix dans l'Oise tombe comme un couperet sur les 1.120 salariés. Cette annonce, qui va impacter la vie de milliers de personnes dans le Compiègnois, marque le début d’une longue série de combats syndicaux.
Le contexte de crise
Le 31 juillet 2007, Louis Forzy, directeur du site Continental de Clairoix dans l'Oise, déclare à l’AFP : "(..) il y a un vrai risque qu’un jour, une partie de notre production parte dans les pays à bas coûts de production". L’usine de Clairoix est en effet dans le groupe, celle où le coût de production est le plus élevé.
Un groupe qui a 20 milliards d'euros de dettes
Fin 2007, la CFTC, syndicat majoritaire, signe un accord sur le retour aux 40 heures de travail hebdomadaire en échange d'une vague d'investissements sur les trois années à venir, une centaine d'embauches et une hausse des salaires.
En 2008, l’économie mondiale bascule dans la récession, conséquence de la crise financière de 2007 aux États-Unis.
Durant l’été, suite à une Offre Publique d’Achat hostile (OPA), 49,9% du capital de Continental passe sous l’emprise du groupe Schaeffler qui fabrique des roulements à billes. Un groupe alors endetté à hauteur de 20 milliards d'euros.
Le groupe Continental quant à lui, accuse une perte nette de 267,3 millions d'euros au premier trimestre 2009. C'est la conséquence de la chute de la production automobile dans le monde. Mais dès le 2e trimestre, il dégage un bénéfice avant intérêts et impôts de 38,8 millions d'euros.
Au final, entre 2007 et 2013, l’Oise, où l’industrie automobile (la 1re touchée par la crise) est très présente, a perdu 10.000 postes industriels.
2009-2010 : de l’annonce de la fermeture de l’usine aux procès du "saccage" de la sous-préfecture de Compiègne
Alors que depuis quelques jours, des rumeurs de fermeture de l’usine circulent, la nouvelle est confirmée le 11 mars 2009.
Rapidement, la lutte s’organise. Les syndicats, le comité central d’entreprise Continental France et le comité d’entreprise de Clairoix saisissent le tribunal de grande instance de Sarreguemines pour faire suspendre voire annuler le plan social. Ils s'appuient sur l'argument de délit d’entrave aux règles d’information des représentants des salariés. Délit d’entrave commis par la direction qui a annoncé en comité européen sa décision irréversible de fermer le site de Clairoix avant d’avoir informé le Comité d’Entreprise.
Un saccage filmé par les journalistes
Le 21 avril 2009, le tribunal de Sarreguemines déboute syndicats et comités d’entreprises. Quand ils apprennent la nouvelle, les ouvriers, réunis à la sous-préfecture de Compiègne, laissent éclater leur colère et "saccagent" le matériel installé dans les locaux. Un saccage qui ne durera que quelques minutes sous les yeux des caméras.
Six jours plus tard, sept salariés ayant participé à ce saccage sont identifiés : TF1 a diffusé un reportage dans lequel leur visage n'est pas flouté. Convoqués au commissariat de Creil en charge de l’enquête, ils sont mis en examen mais ne se considèrent pas comme des délinquants.
Le contexte de crise
Le 31 juillet 2007, Louis Forzy, directeur du site Continental de Clairoix dans l'Oise, déclare à l’AFP : "(..) il y a un vrai risque qu’un jour, une partie de notre production parte dans les pays à bas coûts de production". L’usine de Clairoix est en effet dans le groupe, celle où le coût de production est le plus élevé.
Un groupe qui a 20 milliards d'euros de dettes
Fin 2007, la CFTC, syndicat majoritaire, signe un accord sur le retour aux 40 heures de travail hebdomadaire en échange d'une vague d'investissements sur les trois années à venir, une centaine d'embauches et une hausse des salaires.
En 2008, l’économie mondiale bascule dans la récession, conséquence de la crise financière de 2007 aux États-Unis.
Durant l’été, suite à une Offre Publique d’Achat hostile (OPA), 49,9% du capital de Continental passe sous l’emprise du groupe Schaeffler qui fabrique des roulements à billes. Un groupe alors endetté à hauteur de 20 milliards d'euros.
Le groupe Continental quant à lui, accuse une perte nette de 267,3 millions d'euros au premier trimestre 2009. C'est la conséquence de la chute de la production automobile dans le monde. Mais dès le 2e trimestre, il dégage un bénéfice avant intérêts et impôts de 38,8 millions d'euros.
Au final, entre 2007 et 2013, l’Oise, où l’industrie automobile (la 1re touchée par la crise) est très présente, a perdu 10.000 postes industriels.
2009-2010 : de l’annonce de la fermeture de l’usine aux procès du "saccage" de la sous-préfecture de Compiègne
Alors que depuis quelques jours, des rumeurs de fermeture de l’usine circulent, la nouvelle est confirmée le 11 mars 2009.
Rapidement, la lutte s’organise. Les syndicats, le comité central d’entreprise Continental France et le comité d’entreprise de Clairoix saisissent le tribunal de grande instance de Sarreguemines pour faire suspendre voire annuler le plan social. Ils s'appuient sur l'argument de délit d’entrave aux règles d’information des représentants des salariés. Délit d’entrave commis par la direction qui a annoncé en comité européen sa décision irréversible de fermer le site de Clairoix avant d’avoir informé le Comité d’Entreprise.
Un saccage filmé par les journalistes
Le 21 avril 2009, le tribunal de Sarreguemines déboute syndicats et comités d’entreprises. Quand ils apprennent la nouvelle, les ouvriers, réunis à la sous-préfecture de Compiègne, laissent éclater leur colère et "saccagent" le matériel installé dans les locaux. Un saccage qui ne durera que quelques minutes sous les yeux des caméras.
Six jours plus tard, sept salariés ayant participé à ce saccage sont identifiés : TF1 a diffusé un reportage dans lequel leur visage n'est pas flouté. Convoqués au commissariat de Creil en charge de l’enquête, ils sont mis en examen mais ne se considèrent pas comme des délinquants.