· Mais légère baisse à Marrakech
· Rabat: Les promoteurs saccrochent à leurs marges
POUR une fois, les Marocains aimeraient savoir si la crise a touché ou non limmobilier. En effet, le secteur suscite de nombreuses polémiques. Si nombre dofficiels et de promoteurs saccordent à dire que tout va bien, les prix du logement nen continuent pas moins dafficher des niveaux vertigineux. En effet, malgré des indices à la baisse ressentis par certains professionnels de limmobilier et colportés par la rumeur, le secteur reste porteur. Les chantiers continuent à se multiplier au même rythme que les prix. Des envolées spectaculaires avec des prix qui ont augmenté sur les trois dernières années, allant parfois jusquà 150% dans certaines régions du Royaume. Raison de cette flambée: spéculation, hausse des matériaux de construction comme le fer ou le ciment et larrivée dune clientèle aisée pour qui des programmes luxueux sont en construction sur tout le Royaume. «Les prix noscillent que très légèrement entre baisse et hausse en fonction de la disponibilité de loffre. Il ny a pas réellement de recul des cours mais plutôt un tassement qui vise à rééquilibrer loffre et la demande afin de permettre au marché de se réguler et donc de fonctionner dans des conditions normales», assure-t-on à la Fédération nationale des promoteurs immobiliers. Un réajustement qui reste néanmoins différent selon les villes.
A Casablanca par exemple, la baisse demeure insignifiante. La capitale économique narrive toujours pas à faire face aux besoins en habitat. De fait, la production immobilière est laminée par le manque et la cherté du foncier. Ce qui a assurément des conséquences sur le produit final. Au centre de la capitale économique, le mètre carré oscille entre 15.000 et 30.000 DH selon le quartier. Marrakech, qui garde toujours la cote auprès des étrangers en mal dexotisme, sessouffle. Les prix amorcent un net repli. Après leuphorie des cinq dernières années et qui a entraîné une certaine saturation du marché, les prix commencent à accuser le coup, notamment avec le ralentissement des transactions sur le moyen et haut standing. Du coup, les promoteurs locaux ont décidé de revoir leurs marges à la baisse (à hauteur de 1.000 ou 1.500 DH le m2), histoire découler les stocks immobiliers. «Aujourdhui, on trouve des villas à 3,75 millions de DH. Les grosses demeures atteignent les 20 millions de DH. Ce qui nétait pas le cas ces deux dernières années», indique un promoteur. Dans la ville, les prix qui frôlaient les 25.000 DH/m2 retrouvent une certaine sérénité.A Agadir, capitale du Souss, le BTP est toujours aussi euphorique, sous limpact de la demande de la clientèle étrangère. Une catégorie dacheteurs qui se trouve dailleurs à lorigine de la flambée des prix de limmobilier neuf.
La demande au niveau du moyen standing et du logement social y demeure toujours aussi frénétique. Ainsi, selon les opérateurs, le prix du m2 du moyen standing stagne entre 6.000 et 10.000 DH. Le haut standing a néanmoins accusé le coup: le cours du mètre carré est aujourdhui de 12.000 DH, alors quil se situait, il y a à peine quelques mois, entre 17.000 et 23.000 DH. Il faut préciser toutefois que la construction au niveau du haut standing reste sérieusement en perte de vitesse. En effet et en dehors de trois ou quatre nouveaux immeubles dans la cité, il ny a pas réellement de haut standing parmi les nouveaux programmes immobiliers.
A Tanger, cest à vitesse grand V que se développe limmobilier. Le prix du mètre carré flirte facilement avec les 25.000 DH à certains endroits de la cité. Il faut dire que depuis 3 années, la ville du détroit connaît un boom immobilier sans précédent. Le front de mer ny est déjà plus constructible en raison de la forte densité des chantiers qui sy trouvent. Cette frénésie est due à une nouvelle montée en puissance de la ville, notamment au niveau industriel. Celle-ci a connu un nouveau souffle avec tous les projets qui y sont amorcés, en loccurrence les chantiers socioéconomiques, TangerMed, les zones industrielles, les zones franches, etc.
A Rabat, en dépit dun ralentissement au niveau de la demande de logement, les promoteurs de limmobilier semblent sobstiner à ne pas baisser les prix. Selon un promoteur immobilier de la capitale, «dans certains quartiers populaires on a pu toutefois enregistrer une légère réduction, mais qui na pas dépassé 5%». Derrière cette cherté du logement, la rareté du foncier qui rend de fait la marge bénéficiaire très limitée pour les constructeurs. Cest Agdal et Hay Ryad, quartiers chic de la ville, qui restent les plus chers. On ne peut y trouver des logements à moins de...
Mohamed MOUNADI (avec correspondants)
L'économiste
· Rabat: Les promoteurs saccrochent à leurs marges
POUR une fois, les Marocains aimeraient savoir si la crise a touché ou non limmobilier. En effet, le secteur suscite de nombreuses polémiques. Si nombre dofficiels et de promoteurs saccordent à dire que tout va bien, les prix du logement nen continuent pas moins dafficher des niveaux vertigineux. En effet, malgré des indices à la baisse ressentis par certains professionnels de limmobilier et colportés par la rumeur, le secteur reste porteur. Les chantiers continuent à se multiplier au même rythme que les prix. Des envolées spectaculaires avec des prix qui ont augmenté sur les trois dernières années, allant parfois jusquà 150% dans certaines régions du Royaume. Raison de cette flambée: spéculation, hausse des matériaux de construction comme le fer ou le ciment et larrivée dune clientèle aisée pour qui des programmes luxueux sont en construction sur tout le Royaume. «Les prix noscillent que très légèrement entre baisse et hausse en fonction de la disponibilité de loffre. Il ny a pas réellement de recul des cours mais plutôt un tassement qui vise à rééquilibrer loffre et la demande afin de permettre au marché de se réguler et donc de fonctionner dans des conditions normales», assure-t-on à la Fédération nationale des promoteurs immobiliers. Un réajustement qui reste néanmoins différent selon les villes.
A Casablanca par exemple, la baisse demeure insignifiante. La capitale économique narrive toujours pas à faire face aux besoins en habitat. De fait, la production immobilière est laminée par le manque et la cherté du foncier. Ce qui a assurément des conséquences sur le produit final. Au centre de la capitale économique, le mètre carré oscille entre 15.000 et 30.000 DH selon le quartier. Marrakech, qui garde toujours la cote auprès des étrangers en mal dexotisme, sessouffle. Les prix amorcent un net repli. Après leuphorie des cinq dernières années et qui a entraîné une certaine saturation du marché, les prix commencent à accuser le coup, notamment avec le ralentissement des transactions sur le moyen et haut standing. Du coup, les promoteurs locaux ont décidé de revoir leurs marges à la baisse (à hauteur de 1.000 ou 1.500 DH le m2), histoire découler les stocks immobiliers. «Aujourdhui, on trouve des villas à 3,75 millions de DH. Les grosses demeures atteignent les 20 millions de DH. Ce qui nétait pas le cas ces deux dernières années», indique un promoteur. Dans la ville, les prix qui frôlaient les 25.000 DH/m2 retrouvent une certaine sérénité.A Agadir, capitale du Souss, le BTP est toujours aussi euphorique, sous limpact de la demande de la clientèle étrangère. Une catégorie dacheteurs qui se trouve dailleurs à lorigine de la flambée des prix de limmobilier neuf.
La demande au niveau du moyen standing et du logement social y demeure toujours aussi frénétique. Ainsi, selon les opérateurs, le prix du m2 du moyen standing stagne entre 6.000 et 10.000 DH. Le haut standing a néanmoins accusé le coup: le cours du mètre carré est aujourdhui de 12.000 DH, alors quil se situait, il y a à peine quelques mois, entre 17.000 et 23.000 DH. Il faut préciser toutefois que la construction au niveau du haut standing reste sérieusement en perte de vitesse. En effet et en dehors de trois ou quatre nouveaux immeubles dans la cité, il ny a pas réellement de haut standing parmi les nouveaux programmes immobiliers.
A Tanger, cest à vitesse grand V que se développe limmobilier. Le prix du mètre carré flirte facilement avec les 25.000 DH à certains endroits de la cité. Il faut dire que depuis 3 années, la ville du détroit connaît un boom immobilier sans précédent. Le front de mer ny est déjà plus constructible en raison de la forte densité des chantiers qui sy trouvent. Cette frénésie est due à une nouvelle montée en puissance de la ville, notamment au niveau industriel. Celle-ci a connu un nouveau souffle avec tous les projets qui y sont amorcés, en loccurrence les chantiers socioéconomiques, TangerMed, les zones industrielles, les zones franches, etc.
A Rabat, en dépit dun ralentissement au niveau de la demande de logement, les promoteurs de limmobilier semblent sobstiner à ne pas baisser les prix. Selon un promoteur immobilier de la capitale, «dans certains quartiers populaires on a pu toutefois enregistrer une légère réduction, mais qui na pas dépassé 5%». Derrière cette cherté du logement, la rareté du foncier qui rend de fait la marge bénéficiaire très limitée pour les constructeurs. Cest Agdal et Hay Ryad, quartiers chic de la ville, qui restent les plus chers. On ne peut y trouver des logements à moins de...
Mohamed MOUNADI (avec correspondants)
L'économiste