Destitution de Donald Trump : les démocrates se sont-ils tiré une balle dans le pied?
Un jour historique. Mercredi soir, la Chambre des représentants a voté l'impeachment de
Donald Trump, qui est devenu le troisième président américain mis en accusation après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998. En théorie, le milliardaire new-yorkais risque donc la destitution lors de son procès au Sénat, qui devrait se tenir en janvier. Mais rien de tout cela ne devrait arriver, étant donné que les républicains y sont majoritaires, et l'affaire ukrainienne pourrait même finir par se retourner contre les démocrates. Explications.
L'opinion publique est toujours aussi divisée
Les sondages montrent que les démocrates ne sont pas parvenus, malgré les auditions au Congrès et le vote sur l'impeachment, à faire basculer l'opinion publique, qui est toujours extrêmement polarisée. Selon les calculs du site
FiveThirtyEight, 47,1% des Américains sont favorables à la destitution de Donald Trump. C'est à peine deux points de plus que début octobre, quelques jours après les révélations sur l'affaire ukrainienne. L'augmentation est plus franche chez les démocrates (83%, +4) mais chez les républicains, on observe en revanche une baisse (9,6%, -3,4).
Selon une autre moyenne des sondages réalisée par FiveThirtyEight, l'écart entre la part d'Américains qui soutiennent l'impeachment de Donald Trump et celle qui s'y opposent s'est considérablement réduit ces dernières semaines. Il n'y a désormais plus qu'1,5 point d'écart entre ces deux catégories, contre un peu plus de 5 début décembre.
La popularité de Donald Trump n'a pas été affectée
L'action des démocrates n'a pas eu plus d'impact sur la popularité de Donald Trump. Selon les mesures de
Gallup, un des instituts de référence aux Etats-Unis, 45% des Américains approuvent aujourd'hui l'action du président, autant qu'au premier jour de son mandat et à un point seulement de son record de popularité (46%), fin avril 2019, après les conclusions de l'affaire russe dont il avait su tirer parti.
Cette procédure de destitution est "une chose très triste pour notre pays", a-t-il déclaré la semaine dernière. "Mais il semble que cela soit très bon pour moi politiquement." Donald Trump bénéficie aujourd'hui de l'explosion des normes de la présidence américaine, à laquelle il s'est attelé depuis son arrivée à la Maison-Blanche. Au point que même une procédure d'impeachment, aussi rare soit-elle, n'a plus d'impact sur lui. "Dans une période de grande tension, ce moment est fait pour une personne comme lui", estimait Rich Hanley, professeur de communication à l'université Quinnipiac
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Ne rechignant pas à conserver le rôle principal même dans la tourmente, Donald Trump a enchaîné les meetings afin d'exacerber le sentiment d'injustice auprès de sa base, dénonçant en boucle une "chasse aux sorcières". "Nixon et Clinton s'étaient largement mis en retrait. Trump a plongé dans la mêlée de façon répétée", analyse auprès de l'AFP Allan Lichtman, professeur d'histoire à l'American University. "Il assume totalement."
Les démocrates n'ont pas réussi à imposer leurs arguments
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