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Incendie en cours à l'usine Lubrizol de Rouen
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[QUOTE="Drianke, post: 16354145, member: 174325"] Vanessa sur fb Jeudi : 6 h 45 : j ouvre un œil, journée de boulot sympa a venir: festival de la bd et formation. Machinalement ouverture de Facebook ou j apprends que l usine lubrizol est en feu... appel aux amis, aux collègues, a la famille, les informations commencent a circuler largement.Le boulot me préviens que la structure reste fermée. Ma fille appelle son stage ( le lycée a rapidement réagit et suspendu les stages) pour expliquer qu elle ne pourra pas venir et se voit rétorquer par la secrétaire que c est n'importe quoi et qu elle, elle est bien a son poste !! ( Qu elle y reste!). Des copains ont quittes la ville des l'aube avec leur bébé en direction du Havre... Le chien d une amie refuse de sortir pisser dehors, ce qui ne lui arrive jamais ... Je laisse les fenêtres fermées, nous commençons a attendre...4 parties de Uno et un film plus tard, l ennui nous guette... mutualisation des réserves avec la voisine, repas copieux, la fin du monde a ça de bon qu on peut vider les placards dans culpabilité ! A la fenêtre le panache est bien visible, une catastrophe ça a de la gueule ! Légère angoisse, on rit jaune... heureusement le décès de Chirac vient nous distraire un peu pendant que nous nous enfonçons dans un état semi morose dû au confinement et a une trop grande consommation de thé vert. Première sortie de la journée a 17 h pour aller chercher de la mayo sous la pluie, le garage pue un peu plus que d habitude. Les bus sont arrêtés, les chauffeurs ont arrêté de circuler devant le nombre de personnes ayant envie de vomir, ou mal a la tête... Une légère odeur flotte dans l air... Les nouvelles de la campagne juste au dessus sont inquiétantes, des amis voient leurs jardins et potagers se couvrir d une pluie noirâtre et dégueulasse, collante... Nous changeons d appartement avec ma fille, famille recomposée obligé, et là, de chez mon compagnon,plus proche de la préfecture, vue imprenable sur le panache et le rougeoiment de sa base... Sur le balcon nous évoquons la série chernobyl que nous avons regardé il y a peu... 20 h : la plus petite a subitement mal a la tête, toute pâle sur le canapé, la plus grande a envie de vomir, les chats eux, ont l air bien vivants ce qui me rassure...l odeur devient très prégnante dans la maison et nous prends a la gorge, elle me rappelle a moi l'odeur des bombes lacrymogènes en manif... nous fermons toutes les fenêtres le mieux possible, serviettes et scotchs en renfort, l angoisse monte, j hésite a appeler le samu pour avoir des renseignements sur la marche a suivre pour les enfants... Les chats se battent normalement... L odeur va et vient toute la nuit, très forte, irritante, nous nous réveillons toutes les heures, ouvrons et fermons les fenêtres en fonction du vent, essayant d atténuer l effet. Au réveil les enfants sont pâles. Ma fille a eu envie de vomir toute la nuit et mal a la tête...la plus petite est toute pâle avec de grands cernes. Les chats mangent leurs croquettes... Les informations sont angoissantes et évoquent même un risque de pollution radioactive... Je décide de prendre les enfants et de partir a la campagne, appelle des amies qui habitent au sud, a mi chemin entre culpabilité et un espèce force panique qui me pousse à me tailler avec les gamins sous le bras, le cerveau au ralenti sur tout ce qui ne concerne pas le plein d essence et le repas du midi... J abandonne les chats et mon compagnon ( qui est retourné au travail) avec culpabilité . L odeur de bouse de vache, l acceuil ultra chaleureux des copains, la tyrolienne du jardin, font que malgré la fatigue et l angoisse nous retrouvons des couleurs.La situation est inhabituelle, les enfants déstabilisé mais soulagés jouent au grand air. Ici la vie continue normalement, l école est ouverte, les petits copains y retournent après le repas. La famille au loin s inquiète, appelle, les amis aussi, j ai l' impression d être en plein jet lag, des propositions d' hébergement me sont faites qui me rassure et me renvoie a la réalité : nous sommes devenus en 24 h des réfugiés du risque industriel. ... [/QUOTE]
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