Indice de Perception de la Corruption Transparancy 2010: Le Maroc 85ème sur 178 pays

Le Maure

Taza avant Gaza
L'association Transparency Maroc a présenté hier mardi les résultats de l'Indice de Perception de la Corruption (IPC) pour l'année 2010. Pas de surprise pour le Maroc, qui obtient la déplorable note de 3,4 sur 10 et se retrouve classé en 85ème position sur un total de 178 pays.

Comparé à 2009, le Maroc a amélioré son score d'un petit 0,1 point, et son classement de quatre places (89è position en 2009). L'IPC connaît “une stabilité extraordinaire”, a affirmé Azeddine Akesbi, membre du Conseil National de l'association Transparency Maroc. En effet, il s'est stabilisé invariablement dans une fourchette située entre 3,2 et 3,5 et ce durant les huit dernières années.

L'indice a été mesuré à travers des enquêtes réalisées par six agences indépendantes, sachant qu'il faut au minimum trois enquêtes différentes et convergentes pour déterminer le score et donc le classement d'un pays. Ce dernier dépend principalement du nombre de pays figurant sur la liste, qui lui, varie d'une année à l'autre.

Comparé aux autres pays arabes, le Royaume occupe la 9ème place sur les 17 pays dans lesquels l'IPC a pu être mesuré. Le Maroc se retrouve loin derrière la Tunisie (59è place pour le pays de Ben Ali), mais il devance cependant l'Egypte (98è), l'Algérie (105è), et le Liban (127è).

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Le plan biennal sous le feu des critiques

Le Maroc semble s'accrocher à son “palmarès” sans que l'on puisse l'en déloger. Malgré la ratification de la convention des Nations Unies contre la corruption (2007) et la volonté affichée de s'aligner sur les pays les plus intransigeants en la matière, le pays continue de se débattre sans résultats tangibles.

Et à en croire Transparency Maroc, ce n'est pas le Plan Biennal de lutte contre la corruption, annoncé par le gouvernement le 22 octobre, qui va changer la donne.

“Nous ne pourrons jamais venir à bout de la corruption sans un plan national auquel participeront toutes les parties concernées (...). Or, il n'y a eu aucune concertation avec la société civile.”

Rachid Meknassi, Secrétaire Général de Transparency Maroc

Très critique par rapport à cette nouvelle initiative gouvernementale, M. Meknassi a affirmé qu'il ne s'agissait pas réellement d'un plan, puisqu'il n'y est pas question d'étapes, ni de précisions quelconques par rapport à sa mise en œuvre. “Il s'agit tout au plus d'une série de mesures que le gouvernement s'est contenté de lister”, a-t-il continué, “comment peut-on accomplir en deux ans ce que l'on n'a pas pu réaliser en douze années?”.

À son tour, M. Akesbi s'est indigné du flou qui entoure ce plan. “Ni le budget, ni les délais ne sont connus. De plus, les termes utilisés renvoient à un niveau d'abstraction qui ne saurait être suffisant pour lutter réellement contre la corruption. 'Promouvoir', 'renforcer' ou 'encourager' sans plus de détails ne sauraient régler le problème”. Et de conclure : “Il n'y a pas de volonté réelle d'éradiquer le phénomène, ce n'est tout simplement pas sérieux”.

Le Maroc s'est engagé à accueillir la quatrième session de la “conférence des Etats membres de la Convention des Nations Unies contre la corruption” sur son sol en 2011. Que pourra-t-on bien avancer sur les performances du pays, quatre ans après la ratification de la convention?

Aufait Maroc
 
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