6.Lakum deenukum waliya deeni
6. A vous votre religion, et à moi ma religion.
qu'Allah te guide fi ssirat al mustaquine
Ceci est une réponse aimable et assez conformiste qui permet de botter en touche mais ne répond pas sur le fond.
Le Coran et Mahomet ont puisé leur inspiration dans le manichéisme :
Voilà la synthèse de influence manichéenne sur l'islam :
Les cinq obligations du manichéisme sont parvenues jusqu'à nous dans un texte en vieux turc du Xe siècle.
Ces cinq obligations établies au IIIe siècle par Mani ne peuvent qu'évoquer les cinq piliers de l'Islam :
Trois sont identiques :
-la prière pluriquotidienne,
-laumône,
-le jeûne d'un mois tous les ans.
Deux ont des fonctions équivalentes :
-Le résumé de la foi, donné par les 10 commandements manichéens auxquels répond la profession de foi du musulman.
-le pardon des péchés, obtenu par la confession pour le manichéen et le pèlerinage à la Mecque pour le musulman.
Les contenus dogmatiques du manichéisme et de l'islam sont proches : interdiction de représenter Dieu et origine divine du Bien et du Mal. Dans l'islam, Dieu crée le Bien et le Mal. Dans le manichéisme, le Dieu de Lumière et Satan, porteur de ténèbres, sont égaux. Ce point introduit une rupture dogmatique irréconciliable avec le judaïsme et le christianisme pour lesquels Dieu crée le Bien (et non le Mal) et la Liberté des créatures : hommes et anges.
Mani est l'envoyé, (rasul), offrant au monde entier une révélation en « langue claire d'une révélation antérieurement cachée ». Le Coran revendiquera la même «
expression claire » (
S. 16 : 103) d'une révélation cachée (
S. 3 : 7).
Le premier, Mani introduit la notion de « Sceau des Prophètes ». Mani est le Père des croyants selon la Kephalaia (Ve s.), et le Sceau des Prophètes, soit le dernier prophète authentique.
Mahomet, dans un célèbre verset du Coran, reprendra exactement ces deux épithètes :
«
Muhammad nest le père (ab) daucun parmi vous, mais il est lenvoyé de Dieu (rasul Allahi) et le sceau des prophètes (khâtam al-nabiyyîn). » (
S. 33 : 40).
Ce verset du Coran semble difficile à interpréter. En effet, quand il est récité, Mahomet est le père d'une fille adulte, Fatima. Peut-on alors comprendre que Mahomet ne s'adresse pas aux femmes, puisqu'il dit à ses adeptes qu'il n'est le père d'aucun d'entre eux ? La lecture attentive du Coran montre que l'islam s'adresse tout autant aux hommes qu'aux femmes. Ils ont des places différentes, linfériorité des femmes est officielle dans le Coran (
Sourate 4 : 34), mais nul ne peut nier que l'islam s'adresse également aux femmes (
Sourate 33 : 35).
La connaissance des textes fondateurs du Manichéisme donne un éclairage nouveau à ce verset. Mahomet y répond à Mani. Mani se voulait le Père des croyants et le Sceaux des prophètes. Mahomet refuse d'être nommé le Père des croyants.
Mais il revendique hautement le titre de « Sceaux des prophètes » inventé par Mani.
Mes sources :
«
Encyclopédie des religions », Tome I, p 225-230, Michel Tardieu.