Rappel des faits Historiques ,
" Le sionisme au Maroc àl'ere coloniale
Certains historiens font remonter le sionisme au Maroc au… décret Crémieux qui octroie la nationalité française aux Juifs d'Algérie puis par extension aux Juifs marocains. Dès lors, toujours selon certains historiens, la «cassure» entre Musulmans et Juifs est corroborée par la différenciation administrative. L'Alliance israélite continue le processus de francisation des Juifs. Des mouvements sionistes se développent et organisent une conférence à Casablanca en 1930. En 1939, des centaines de Juifs s'engagent dans l'armée française. Sous Vichy, le Statut des Juifs est voté en 1940 mais son application reste modérée grâce au Sultan Mohammed V qui protège la communauté et déclare : «Il faudra prévoir vingt étoiles jaunes supplémentaires pour moi et ma famille». Dès la proclamation de l'Etat d'Israël en 1948, un climat de tension s'installe. A Oujda, des incidents sanglants ont lieu et la ville devient la plaque tournante d'un mouvement d'alyah clandestine. En 1949, plus de huit mille personnes partent en Israël. Lors de l'indépendance du Maroc en 1956, les Juifs occupent des postes importants dans le gouvernement et l'administration marocains. Mais les difficultés intérieures, la méfiance vis-à-vis des Juifs qui soutiennent Israël et l'instabilité politique, poussent les Juifs à quitter le Maroc pour la France, Israël, le Canada et les Etats- Unis. En 1977, il ne reste plus que vingt-cinq mille Juifs.
La aliah des Juifs du Maroc
On peut situer le debut du mouvement sioniste au Maroc dans les années 1900. Dès cette époque, des rabbins prirent contact avec Herzl pour rejoindre le mouvement. Lors du 5ème congrès sioniste en 1921, il fut annoncé la création de succursales de l'organisation sioniste au Maroc. Il s'agissait d'une simple participation passive, d'autant que les débats étaient en Yddish ou en Allemand ! D'autre part, les organisations sionistes européennes voyaient d'un mauvais œil le sionisme trop religieux des organisations d'Afrique du Nord. Jonathan Thurtz fut envoyé au Maroc et fonda en 1926 le journal de la communauté du Maroc : l'Avenir Illustré. Ce journal fut distribué dans tout le Maroc, et servit de lien entre la communauté juive, les mouvements sionistes dans le monde et la Palestine. Les contacts entre le judaïsme marocain et le mouvement sioniste furent complètement coupés suite au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Ce n'est qu'après le débarquement des alliés que des liens se renouèrent et que la Aliah des juifs du Maroc commença à être plus importante.
1948-1956 Aliah autorisée
Durant cette période 92 000 juifs quittèrent le Maroc pour Israël. Suite à la création de l'état d'Israël en 1948, le gouvernement du protectorat francais au Maroc autorisa l'immigration des juifs marocains vers Israël, limitée par des quotas. Il fut stipulé que l'agence juive était autorisée à agir uniquement sous le couvert de l'organisation «Kadima» , organisation caritative qui existait déjà sur place. En mai 1949, l'agence juive ouvrit un bureau «Kadima» à Casablanca et un camp de transit à 26 kilomètres de là, près de Mazagan. Ce camp, dirigé par Amos Revel, avait une capacité de 1500 personnes et permettait le séjour temporaire des volontaires avant leur départ pour Marseille, vers le camp d'Arénas, puis Israël. D'autres bureaux virent le jour à Fès et Marrakech. L'indépendance du Maroc le 3 Mars 1956 marqua la fin de la Aliah officielle des Juifs du Maroc. En mai 1956, sous la pression de l'Istiqlal à l'intérieur du pays et de Nasser qui était son allié, le roi Mohamed V ordonna la fermeture des bureaux de Kadima et l'évacuation vers Marseille des personnes encore dans le camp de transit. En quelques jours, 9000 personnes arrivèrent à Mazagan. Les conditions sanitaires y furent vite insoutenables, manque d'hygiène et de nourriture, plusieurs tombèrent malades et certains moururent. Les autorités bloquèrent les issues afin que personne ne rentre ni ne sorte du camp. Après de nombreuses négociations, le gouvernement autorisa le départ de 6 300 personnes vers Marseille. Dans les faits 12 600 Juifs arrivèrent à prendre la fuite. Le camp fut définitivement fermé le 29 octobre 1956. A partir de cette date, plus aucun passeport ne fut donné, à aucun Juif, quelle que soit la destination souhaitée. Ce fut le début de la Aliah clandestine.
1956-1961 Aliah clandestine