Israël de plus en plus isolé sur la scène internationale
publié le vendredi 16 avril 2010
Gavin Rabinovitz
Les analystes israéliens relèvent que lisolement dIsraël est, dans une large mesure, lié à des développements antérieurs de plusieurs mois à larrivée au pouvoir de M. Netanyahu.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou brille par son absence cette semaine au sommet sur la sécurité nucléaire à Washington, un geste symbolique qui traduit lisolement croissant de lÉtat hébreu sur la scène internationale.
Depuis quil a pris ses fonctions il y a un an, le chef de la droite israélienne a dû gérer crise diplomatique sur crise diplomatique, tout en étant confronté à un blocage total du processus de paix avec les Palestiniens.
Non seulement des frictions se sont multipliées avec lÉgypte et la Jordanie, seuls pays arabes à avoir signé la paix avec Israël, mais les relations avec la Turquie, longtemps considérée comme un allié stratégique, se sont dégradées à la suite de la dernière guerre de Gaza et de la récente humiliation publique de lambassadeur turc en Israël.
Des désaccords sont aussi apparus avec plusieurs pays européens, notamment scandinaves. Mais le coup de froid dans les relations avec Washington, dont rien nindique quil nest que passager, représente lévolution la plus inquiétante pour les dirigeants israéliens.
Laccueil réservé par le président Barack Obama à Benjamin Netanyahou lors de sa visite fin mars à Washington illustre lampleur de la crise israélo-américaine, sans précédent depuis des décennies.
Les deux hommes, qui ne semblent guère avoir datomes crochus, ne sont parvenus jusquà présent à aucun accord, en particulier sur la colonisation juive à Jérusalem-Est annexée que M. Netanyahou entend poursuivre.
Le climat sest à ce point dégradé quun des principaux conseillers de M. Obama, David Axelrod, a dû assurer quaucun « affront » navait été fait au premier ministre israélien.
Les analystes israéliens relèvent que lisolement dIsraël est, dans une large mesure, lié à des développement antérieurs de plusieurs mois à larrivée au pouvoir de M. Netanyahou.
Ainsi limage dIsraël auprès de lopinion internationale a été sérieusement ternie par lOpération « Plomb durci » lancée en décembre 2008 contre la bande de Gaza par le précédent gouvernement dEhud Olmert.
Le bilan humain (1 400 Palestiniens tués, dont des centaines de civils) et létendue des destructions matérielles -soulignés par le rapport Goldstone de lONU- ont placé Israël sur le banc des accusés.
Depuis, les Palestiniens ont suspendu les négociations avec Israël et les relations avec la Turquie se sont détériorées.
« Pour la Turquie, la guerre à Gaza a surtout servi de prétexte pour sen prendre à Israël, à lheure où, déçue par le refus de lUE de laccueillir comme État membre, elle se rapproche de la Syrie et de lIran », analyse le politologue Gerald Steinberg du Centre détudes stratégiques Begin-Sadate.
Quant aux relations avec Washington, lélection de Barack Obama a marqué un vrai tournant : M. Netanyahou nest plus en symbiose avec le président américain comme ses prédécesseurs létaient avec George W. Bush dans la lutte contre « laxe du mal ».
Le président Obama accepte beaucoup moins que M. Bush la poursuite de la colonisation.
Aux yeux de nombre de responsables américains, civils comme militaires, la politique de M. Netanyahou entrave les efforts des États-Unis pour se rapprocher du monde arabe et musulman.
Pour le chercheur Mark Heller, de luniversité de Tel-Aviv, « Bibi » Netanyahou ne poursuit pourtant pas de politique radicalement différente de celles de ses prédécesseurs.
Mais la diplomatie israélienne est aujourdhui dirigée par le chef dun parti ultra-nationaliste, Avigdor Lieberman, peu apprécié dans plusieurs capitales occidentales.
« Les dirigeants israéliens actuels ne savent pas trouver le langage diplomatique pour rendre la pilule moins amère », souligne M. Heller.
Gavin Rabinovitz Agence France-Presse Jerusalem, relayé par Cyberpresse
http://www.cyberpresse.ca/internati...
publié le vendredi 16 avril 2010
Gavin Rabinovitz
Les analystes israéliens relèvent que lisolement dIsraël est, dans une large mesure, lié à des développements antérieurs de plusieurs mois à larrivée au pouvoir de M. Netanyahu.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou brille par son absence cette semaine au sommet sur la sécurité nucléaire à Washington, un geste symbolique qui traduit lisolement croissant de lÉtat hébreu sur la scène internationale.
Depuis quil a pris ses fonctions il y a un an, le chef de la droite israélienne a dû gérer crise diplomatique sur crise diplomatique, tout en étant confronté à un blocage total du processus de paix avec les Palestiniens.
Non seulement des frictions se sont multipliées avec lÉgypte et la Jordanie, seuls pays arabes à avoir signé la paix avec Israël, mais les relations avec la Turquie, longtemps considérée comme un allié stratégique, se sont dégradées à la suite de la dernière guerre de Gaza et de la récente humiliation publique de lambassadeur turc en Israël.
Des désaccords sont aussi apparus avec plusieurs pays européens, notamment scandinaves. Mais le coup de froid dans les relations avec Washington, dont rien nindique quil nest que passager, représente lévolution la plus inquiétante pour les dirigeants israéliens.
Laccueil réservé par le président Barack Obama à Benjamin Netanyahou lors de sa visite fin mars à Washington illustre lampleur de la crise israélo-américaine, sans précédent depuis des décennies.
Les deux hommes, qui ne semblent guère avoir datomes crochus, ne sont parvenus jusquà présent à aucun accord, en particulier sur la colonisation juive à Jérusalem-Est annexée que M. Netanyahou entend poursuivre.
Le climat sest à ce point dégradé quun des principaux conseillers de M. Obama, David Axelrod, a dû assurer quaucun « affront » navait été fait au premier ministre israélien.
Les analystes israéliens relèvent que lisolement dIsraël est, dans une large mesure, lié à des développement antérieurs de plusieurs mois à larrivée au pouvoir de M. Netanyahou.
Ainsi limage dIsraël auprès de lopinion internationale a été sérieusement ternie par lOpération « Plomb durci » lancée en décembre 2008 contre la bande de Gaza par le précédent gouvernement dEhud Olmert.
Le bilan humain (1 400 Palestiniens tués, dont des centaines de civils) et létendue des destructions matérielles -soulignés par le rapport Goldstone de lONU- ont placé Israël sur le banc des accusés.
Depuis, les Palestiniens ont suspendu les négociations avec Israël et les relations avec la Turquie se sont détériorées.
« Pour la Turquie, la guerre à Gaza a surtout servi de prétexte pour sen prendre à Israël, à lheure où, déçue par le refus de lUE de laccueillir comme État membre, elle se rapproche de la Syrie et de lIran », analyse le politologue Gerald Steinberg du Centre détudes stratégiques Begin-Sadate.
Quant aux relations avec Washington, lélection de Barack Obama a marqué un vrai tournant : M. Netanyahou nest plus en symbiose avec le président américain comme ses prédécesseurs létaient avec George W. Bush dans la lutte contre « laxe du mal ».
Le président Obama accepte beaucoup moins que M. Bush la poursuite de la colonisation.
Aux yeux de nombre de responsables américains, civils comme militaires, la politique de M. Netanyahou entrave les efforts des États-Unis pour se rapprocher du monde arabe et musulman.
Pour le chercheur Mark Heller, de luniversité de Tel-Aviv, « Bibi » Netanyahou ne poursuit pourtant pas de politique radicalement différente de celles de ses prédécesseurs.
Mais la diplomatie israélienne est aujourdhui dirigée par le chef dun parti ultra-nationaliste, Avigdor Lieberman, peu apprécié dans plusieurs capitales occidentales.
« Les dirigeants israéliens actuels ne savent pas trouver le langage diplomatique pour rendre la pilule moins amère », souligne M. Heller.
Gavin Rabinovitz Agence France-Presse Jerusalem, relayé par Cyberpresse
http://www.cyberpresse.ca/internati...