Israël n'a pas atteint tous ses objectifs à Gaza

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Nomade
La guerre contre Gaza était planifie avec les USA.

Israël n'a pas atteint
tous ses objectifs à Gaza
Pierre Prier, envoyé spécial à Tel-Aviv
22/01/2009 | Mise à jour : 20:13 | Ajouter à ma sélection
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Si le Hamas est affaibli, la frontière égyptienne lui permet toujours de s'approvisionner en armes.

Les dirigeants israéliens ne croient pas à un regain de popularité du Hamas après leur retrait de la bande de Gaza. Dressant le bilan politique et diplomatique de la guerre, un conseiller du premier ministre estime que «les habitants de Gaza comprennent que le Hamas est à l'origine des destructions». Pour ce collaborateur d'Ehoud Olmert, le Hamas sort également «affaibli» militairement de l'affrontement. Mais l'État hébreu a-t-il atteint ses objectifs, alors que l'industrie des tunnels reprend à Rafah, à la frontière égyptienne, sitôt les troupes israéliennes parties ? La suppression des tunnels était l'un des principaux buts de guerre, reconnaît notre interlocuteur. «C'est le président Bush qui a le mieux formulé cette priorité en souhaitant, au début de l'offensive, que le Hamas n'ait plus la possibilité de continuer à tirer, donc que le trafic d'armes cesse.» Cet objectif n'a pas été atteint militairement, reconnaît l'aide du premier ministre. Israël a choisi, au contraire, la solution diplomatique : demander l'aide de la communauté internationale pour neutraliser techniquement les tunnels.

Couper les routes soudanaise et somalienne

Si cette aide reste à concrétiser, les promesses sont jugées très encourageantes : «Le corps du génie de l'armée des États-Unis a fait des propositions. La France a offert les compétences de son industrie pétrolière en matière de forage, pour sceller les tunnels». La «clé» d'une telle entreprise se trouve en Égypte, précise l'officiel israélien. Pas question, dit-il, de réaliser cette barrière souterraine sous le couvert d'une force internationale dont ni l'Égypte ni Israël ne veulent.

Les travaux devraient donc se dérouler en Égypte. Mais la coopération Égypte-Europe-États-Unis doit aller bien au-delà de la frontière, selon le conseiller. «Il faut arriver à couper les routes d'approvisionnement de l'Iran à travers des pays comme le Soudan, l'Érythrée ou la Somalie.» Des pays comme la France, là encore, peuvent aider grâce à la présence de leur marine militaire en mer Rouge, assure le collaborateur d'Ehoud Olmert. L'Égypte devrait néanmoins jouer le rôle principal en renforçant sa surveillance du Sinaï, dernière étape avant la frontière avec la bande de Gaza. Sans revenir sur la démilitarisation de la péninsule, Israël n'a «aucun problème» avec «l'augmentation, autant que l'Égypte le souhaite, de son activité de police là-bas».

Aucune de ces mesures ne devrait impliquer le Hamas, ajoute le responsable israélien. Israël, contrairement aux Européens et en particulier à la France, ne veut pas du gouvernement d'union nationale, proposé au Hamas par l'Autorité palestinienne, et qui pourrait déboucher sur une victoire des islamistes aux prochaines élections. «On serait d'accord s'ils respectaient les trois conditions du Quartette [États-Unis, Europe, Russie et ONU] : renoncement au terrorisme, reconnaissance d'Israël et acceptation de tous les accords israélo-palestiniens, mais cela n'arrivera pas», dit le conseiller du premier ministre.

Dans cette perspective, Israël «n'est pas décidé à laisser le Hamas s'attribuer le mérite de la reconstruction» de la bande de Gaza. Une équation délicate à gérer. «C'est la raison pour laquelle il n'est pas urgent de laisser entrer des camions de ciment dans la bande de Gaza. En revanche, nous laisserons entrer tout ce qu'il faudra comme nourriture ou comme médicaments, même si le passage de Rafah doit faire les trois huit.» La réouverture totale aux personnes et aux biens, revendication du Hamas, est encore moins au programme, afin d'empêcher le mouvement islamiste de crier victoire.
 
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