Encore la faute au dirigeant ?
L'imam 'Ali Al Qari Al Hanafi (mort en 1014 du calendrier hégirien) a dit : « Si les gens sont pieux alors Allah va mettre à leur tête des dirigeants pieux parmi eux.
Par contre si les gens sont mauvais, Allah va mettre à leur tête des gens mauvais parmi eux et comme ceci a été rapporté : -le dirigeant est à l'image du peuple- ».
(Charh Mishkat Al Masabih vol 11 p 131)
2. Si le peuple n'est pas satisfait de ses dirigeants, c'est à lui de se réformer et de changer sa propre situation
Allah a dit dans la sourate Ar Ra'd n°13 verset 11 (traduction rapprochée du sens du verset) : « Certes Allah ne modifie pas l'état d'un peuple tant que les individus qui le composent ne changent pas d'eux-mêmes ce qu'il y a en eux ».
«Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a légiféré à sa communauté l’obligation d’interdire le mal, pour que, par cette interdiction, se produise ce qu’Allah et son Messager صلَّى الله عليه وسلَّم aiment. Ainsi, si l’interdiction du mal implique ce qui est pire que le mal concerné et plus détesté d’Allah et de Son Messager صلَّى الله عليه وسلَّم, il ne convient pas de l’interdire, même si Allah le déteste et déteste ses auteurs. Un exemple de cela est de réprouver les agissements des rois et des gouverneurs en se révoltant contre eux, ce qui est l’origine de tout mal et de tout trouble jusqu’à la fin des temps. Lorsque les Compagnons ont demandé au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم la permission de se révolter contre les dirigeants qui retarderaient la salat au-delà de ses horaires, en disant : ‘Ne les combattrons-nous donc pas ?’, il leur répondit : ‘Non, tant qu’ils accomplissent la salat’(11) et dit encore : ‘Celui qui voit chez son dirigeant quelque chose qu’il déteste, qu’il patiente et qu’il ne cesse pas de lui obéir.’(12). Quiconque médite sur les troubles, grands et petits, que l’Islam a vécus, se rendra compte qu’ils sont la conséquence du non-respect de ce fondement et du manque de patience devant un mal que l’on a cherché à faire disparaître mais qui a entraîné un mal plus grand. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, à La Mecque, était le témoin des plus grands des méfaits et ne pouvait les changer. Et même lorsqu’Allah a accordé la reconquête de La Mecque et après qu’elle fut devenue une terre d’Islam, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a eu la ferme intention de modifier La Ka`bah pour la reconstruire sur les fondations posées par Ibrahim, mais, alors qu’il en avait la capacité, il s’est abstenu de le faire, par crainte que ne se produise ce qui est pire, c’est-à-dire que Qouraych ne supporte pas cet acte, puisqu’ils n’étaient que récemment sortis de la mécréance pour embrasser l’Islam. C’est pour cela qu’il n’a pas permis que l’on réprouve les actions des dirigeants par la main, car il en découlerait ce qui est encore pire, comme cela s’est effectivement produit