Le Maure
Taza avant Gaza
Depuis quelques mois, l'impression plutôt confuse que garde le citoyen est celle d'un Etat en perte dautorité, tétanisé devant les rassemblements, quitte à laisser les citoyens enfreindre la loi.
Quand cela sarrêtera-t-il ? Ny a-t-il pas dautres moyens dexprimer autrement une revendication ou un désaccord ? Comment faisait-on avant ? Ces questions, nous sommes nombreux à les poser sans trouver LA bonne réponse.
Le Maroc est devenu le pays des manifestations en tous genres. Entre le mouvement du 20 Février qui maintient un calendrier de sit-in (inutiles ?) en vue de la concrétisation de réformes aujourdhui déjà inscrites dans lagenda du pays, les diplômés chômeurs qui veulent tous être embauchés parce que le gouvernement a ouvert la porte à quelques milliers dentre eux, les fils dex-employés de lOCP qui veulent la transmission du job par filiation et les désuvrés qui occupent les sièges de ministères et de partis, on a limpression que le pays est tout entier fait de mécontents. Au Maroc on manifeste aujourdhui pour tout et surtout nimporte quoi.
Jusquà quand ? Si la manifestation est un droit inscrit dans la nouvelle Constitution, les débordements observés ne peuvent et ne doivent être tolérés dans un Etat de droit. Depuis quelques mois, limpression plutôt confuse que garde le citoyen est celle dun Etat en perte dautorité, tétanisé devant les rassemblements, quitte à laisser les citoyens enfreindre la loi. On aurait compris cela dans le contexte dil y a trois mois (et encore !), on le comprend moins aujourdhui. Et que lon ne vienne pas nous parler de démocratie et de droits de lhomme dans ce cas. LHomme a le droit de manifester, pas celui doccuper des locaux, ni dentraver lactivité dune entreprise ou de prendre en otage une administration. La manifestation obéit à un minimum de règles en vue, non de réduire sa portée mais de ne pas gêner la vie ou la sécurité des citoyens. Ces règles sont-elles respectées ? Visiblement, non.
Or, un tel laisser-aller est dangereux. Demain, et plus particulièrement pendant Ramadan, durant lequel les esprits séchauffent, des dérapages peuvent intervenir de part et dautre et, comme souvent dans ces cas-là, on ne voit que les excès commis par lEtat, parce quil représente lautorité, celui vers qui le rapport de force penche. Il est temps de faire appliquer les lois et au préalable de les faire connaître. Une telle démarche alliant à la fois transparence et fermeté serait en phase avec lesprit de la nouvelle Constitution : un Etat qui respecte ses citoyens, mais qui se fait également respecter.
Fadel Agoumi
La Vie Éco
Quand cela sarrêtera-t-il ? Ny a-t-il pas dautres moyens dexprimer autrement une revendication ou un désaccord ? Comment faisait-on avant ? Ces questions, nous sommes nombreux à les poser sans trouver LA bonne réponse.
Le Maroc est devenu le pays des manifestations en tous genres. Entre le mouvement du 20 Février qui maintient un calendrier de sit-in (inutiles ?) en vue de la concrétisation de réformes aujourdhui déjà inscrites dans lagenda du pays, les diplômés chômeurs qui veulent tous être embauchés parce que le gouvernement a ouvert la porte à quelques milliers dentre eux, les fils dex-employés de lOCP qui veulent la transmission du job par filiation et les désuvrés qui occupent les sièges de ministères et de partis, on a limpression que le pays est tout entier fait de mécontents. Au Maroc on manifeste aujourdhui pour tout et surtout nimporte quoi.
Jusquà quand ? Si la manifestation est un droit inscrit dans la nouvelle Constitution, les débordements observés ne peuvent et ne doivent être tolérés dans un Etat de droit. Depuis quelques mois, limpression plutôt confuse que garde le citoyen est celle dun Etat en perte dautorité, tétanisé devant les rassemblements, quitte à laisser les citoyens enfreindre la loi. On aurait compris cela dans le contexte dil y a trois mois (et encore !), on le comprend moins aujourdhui. Et que lon ne vienne pas nous parler de démocratie et de droits de lhomme dans ce cas. LHomme a le droit de manifester, pas celui doccuper des locaux, ni dentraver lactivité dune entreprise ou de prendre en otage une administration. La manifestation obéit à un minimum de règles en vue, non de réduire sa portée mais de ne pas gêner la vie ou la sécurité des citoyens. Ces règles sont-elles respectées ? Visiblement, non.
Or, un tel laisser-aller est dangereux. Demain, et plus particulièrement pendant Ramadan, durant lequel les esprits séchauffent, des dérapages peuvent intervenir de part et dautre et, comme souvent dans ces cas-là, on ne voit que les excès commis par lEtat, parce quil représente lautorité, celui vers qui le rapport de force penche. Il est temps de faire appliquer les lois et au préalable de les faire connaître. Une telle démarche alliant à la fois transparence et fermeté serait en phase avec lesprit de la nouvelle Constitution : un Etat qui respecte ses citoyens, mais qui se fait également respecter.
Fadel Agoumi
La Vie Éco