Alors que les combats continuent en Libye autour des derniers bastions fidèles au président en fuite Mouammar Kadhafi, les discussions au sujet de la reconstruction du pays ont dores et déjà commencé. Sil est surtout question dargent, de politique ou de pétrole, un autre legs de la guerre est peu évoqué. Le conflit qui dure depuis février a engendré une prolifération massive darmes légères.
Sil est encore trop tôt pour donner une estimation précise, les ONG tirent déjà la sonnette dalarme. Ils alertent notamment sur le risque que cette profusion darmes fait peser sur les populations civiles. James Turton, chef de projet en charge des réductions de violences armées pour Handicap International, connaît bien la Libye et vient dachever son troisième séjour sur place sur les six derniers mois. Comme il lexplique à France24.com, la prolifération des armes légères peut devenir la goutte qui fera déborder le vase de linstabilité de la période post-Kadhafi.
France24.com : Vous revenez tout juste de Libye, que retenez-vous de la situation sur place ?
James Turton : De ce que jai pu observé, le principal problème auquel les Libyens doivent actuellement faire face est la prolifération des armes légères. Jétais à Benghazi alors que les combats faisaient rage à Tripoli, et jai pu constater quil y a des armes dans pratiquement toutes les maisons.
Cest une situation très dangereuse et Handicap International commence à enregistrer de plus en plus de cas daccidents mortels dus à lutilisation par des personnes qui nont pas lhabitude de manier ces armes. Le plus inquiétant est quelles sont souvent à portée de main denfants qui nont parfois pas plus de 10 ans.
F24 : Cest une situation qui doit être courante dans les pays où se déroulent un conflit, en quoi est-ce différent en Libye ?
J.T. : Dabord, je nen ai jamais vu autant en circulation. Ensuite, il est difficile de faire des comparaisons car chaque conflit est à remettre dans son contexte. Avant les combats, la Libye était certes soumis à un régime autoritaire, mais le pays était également stable. La circulation des armes était très contrôlée et les habitants avaient accès aux infrastructures de bases comme les hôpitaux, les écoles. La situation est très différente de la Somalie ou de lAfghanistan. Dans ces deux cas, les populations avaient lhabitude dêtre en possession darmes. Ce nest pas le cas des Libyens.
En un sens cest mieux, car contrairement à la Somalie par exemple, posséder une arme nest pas normal aux yeux des Libyens. Mais cest également dangereux, parce quils ny sont pas habitués ce qui augmente les risques daccidents.
F24 : Doù proviennent ces armes ?
J.T. : Elles proviennent de trois sources différentes. Les caches darmes du régime de Mouammar Kadhafi sont la principale cause de cette prolifération. Pendant 40 ans, il a amassé ces armes et lorsque jy suis allé en mars dernier, il y avait 65 caches qui avaient été trouvées et pillées. Par ailleurs, il y a également les armes fournies par les États étrangers en soutien aux opposants à Mouammar Kadhafi. Enfin, il ne faut pas oublier que le l'ex-dirigeant en fuite avait aussi fait distribuer des armes à la population pour, espérait-il, défendre le régime. Cela en fait énormément, sans pour autant que lon puisse dire exactement combien.
http://www.france24.com/fr/20110905...dicap-international-risque-transition-kadhafi
Sil est encore trop tôt pour donner une estimation précise, les ONG tirent déjà la sonnette dalarme. Ils alertent notamment sur le risque que cette profusion darmes fait peser sur les populations civiles. James Turton, chef de projet en charge des réductions de violences armées pour Handicap International, connaît bien la Libye et vient dachever son troisième séjour sur place sur les six derniers mois. Comme il lexplique à France24.com, la prolifération des armes légères peut devenir la goutte qui fera déborder le vase de linstabilité de la période post-Kadhafi.
France24.com : Vous revenez tout juste de Libye, que retenez-vous de la situation sur place ?
James Turton : De ce que jai pu observé, le principal problème auquel les Libyens doivent actuellement faire face est la prolifération des armes légères. Jétais à Benghazi alors que les combats faisaient rage à Tripoli, et jai pu constater quil y a des armes dans pratiquement toutes les maisons.
Cest une situation très dangereuse et Handicap International commence à enregistrer de plus en plus de cas daccidents mortels dus à lutilisation par des personnes qui nont pas lhabitude de manier ces armes. Le plus inquiétant est quelles sont souvent à portée de main denfants qui nont parfois pas plus de 10 ans.
F24 : Cest une situation qui doit être courante dans les pays où se déroulent un conflit, en quoi est-ce différent en Libye ?
J.T. : Dabord, je nen ai jamais vu autant en circulation. Ensuite, il est difficile de faire des comparaisons car chaque conflit est à remettre dans son contexte. Avant les combats, la Libye était certes soumis à un régime autoritaire, mais le pays était également stable. La circulation des armes était très contrôlée et les habitants avaient accès aux infrastructures de bases comme les hôpitaux, les écoles. La situation est très différente de la Somalie ou de lAfghanistan. Dans ces deux cas, les populations avaient lhabitude dêtre en possession darmes. Ce nest pas le cas des Libyens.
En un sens cest mieux, car contrairement à la Somalie par exemple, posséder une arme nest pas normal aux yeux des Libyens. Mais cest également dangereux, parce quils ny sont pas habitués ce qui augmente les risques daccidents.
F24 : Doù proviennent ces armes ?
J.T. : Elles proviennent de trois sources différentes. Les caches darmes du régime de Mouammar Kadhafi sont la principale cause de cette prolifération. Pendant 40 ans, il a amassé ces armes et lorsque jy suis allé en mars dernier, il y avait 65 caches qui avaient été trouvées et pillées. Par ailleurs, il y a également les armes fournies par les États étrangers en soutien aux opposants à Mouammar Kadhafi. Enfin, il ne faut pas oublier que le l'ex-dirigeant en fuite avait aussi fait distribuer des armes à la population pour, espérait-il, défendre le régime. Cela en fait énormément, sans pour autant que lon puisse dire exactement combien.
http://www.france24.com/fr/20110905...dicap-international-risque-transition-kadhafi