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VOS TÉMOIGNAGES - Pour 10% des enfants, la cour de récréation serait synonyme de cauchemar. Nos internautes en ont été témoins, ils se confient.
Peur, honte, silence. Près d'un jeune sur 10 serait victime de harcèlement scolaire, selon les chiffres publiés par Le Parisien et France Télévisions ce mardi. Des brimades qui poussent parfois ceux qui les subissent à commettre le pire, comme Marion, qui s'est suicidée à 13 ans à cause de la pression dont elle était la cible. Nos internautes, parents de harcelés ou de harceleurs et membres du corps enseignant, nous racontent comment ils protègent les enfants.
• Gaëlle
«Mon fils a été victime de brimades et de coups en CE1. J'avais remarqué qu'il avait changé: il était plus triste et plus cachottier, mais je n'avais pas fait le rapprochement. C'est un garçon sensible, mais je ne pouvais pas imaginer qu'il serait victime de harcèlement. Pour les parents, c'est un crève-coeur. Un jour, alors qu'il sortait de la douche, j'ai aperçu un énorme bleu sur son cou. J'ai adopté toutes les stratégies pour le faire parler: la tendresse, la persuasion, la colère, l'argumentation... Il a fini par craquer et m'avouer qu'il s'agissait d'une tentative d'étranglement - après m'avoir inventé plein de mensonges. Ensuite, je suis allée voir sa maîtresse, mais elle a été très passive ce qui a contribué à me faire sentir seule et démunie face à ce problème. J'ai interdit à mon fils de jouer avec l'enfant qui lui faisait subir cela. J'ai menacé de porter plainte et j'ai surveillé le corps de mon fils pendant un certain temps. Nous avons surtout beaucoup parlé pour tenter de comprendre afin de trouver des solutions pour lui faciliter la vie. Mon fils est encore trop jeune pour avoir un compte Facebook ou autre, et il n'a pas encore de téléphone portable. Mais j'imagine que le jour où il en aura un, je le contrôlerai, car j'ai trop peur que cela recommence.»
• Nadou
«Hélas, ma fille de 14 ans en a souffert l'an dernier. Ses camarades voulaient la frapper, certaines lui disaient d'”aller se pendre”, d'autres l'attendaient à la sortie des cours. Elle a été très courageuse car elle n'a jamais baissé les bras malgré les insultes, les menaces, les brimades et les humiliations par SMS, Facebook et autres. J'ai contacté la cellule “SOS Harcèlement”, un inspecteur d'académie et la gendarmerie. Le proviseur du collège ne prenait aucune mesure pour aider ma fille donc je l'ai menacé de porter plainte pour non assistance à personne en danger. Ainsi, il l'a changée de classe et ses bourreaux ont été punis… d'une heure de colle. En novembre, elle a fait une violente dépression puis en février, les choses ont fini par s'apaiser. Il faut avouer que j'étais très présente, je me rendais à la sortie du collège pour surveiller mon enfant, et lorsque les harceleurs me voyaient, ils baissaient les yeux. Jamais je n'aurais imaginé être un jour confrontée à ce calvaire- je laissais ma fille partir à l'école le matin avec la boule au ventre. Nous ne dormions plus et nous ne mangions quasiment pas. J'avais tout le temps peur que le collège m'appelle...»
• Nathalie
«Ma fille a été harcelée verbalement et via les réseaux sociaux. Son comportement avait changé, elle était plus agressive envers ses frères et soeurs et envers nous [ses parents]. Elle avait 13 ans et nous pensions que nous faisions simplement face à une crise d'adolescence. De temps en temps, j'allais vérifier le contenu de sa page Facebook, mais elle effaçait les messages méchants et elle dédramatisait le peu que je voyais. Un jour, mon mari est allé la récupérer après ses cours et, ne la voyant pas sortir, il est entré dans le collège pour la chercher. Il l'a retrouvée blottie dans un coin des vestiaires en pleurs. Après cet épisode, elle nous a tout révélé. Nous avons culpabilisé de ne pas avoir décelé plus tôt son mal-être. Quand les enfants ne s'expriment pas, je pense que cela peut aller vers des catastrophes. Aujourd'hui, elle va avoir 16 ans, elle est au lycée et va beaucoup mieux mais, depuis ce que nous avons traversé, nous avons établi une règle pour l'utilisation de son Facebook: ses frères et soeurs aînés font partie de ses ‘amis' et gardent un oeil sur son compte sans jamais intervenir dans les échanges avec ses amis.»
• Alcyona
«Je travaille en milieu scolaire et j'ai constaté qu'il y a un grand nombre d'enfants qui se font harceler. Ils n'osent pas nous le dire, et encore moins à leurs parents. Pour le remarquer, il faut être attentif, très doux et proche d'eux, mais cela ne suffit pas toujours. Les enfants ont peur de parler de ce qui leur arrive, de dénoncer un ‘copain' et de se faire juger par les autres. Lorsqu'un enfant fait face à du harcèlement, j'en parle à ses parents afin qu'ils prennent les mesures adéquates, puis je convoque les parents du ou des harceleurs pour les informer du comportement de leur enfant. Ensuite, nous prenons les mesures disciplinaires nécessaires. Malheureusement, il y a un moment où même les sanctions se révèlent inutiles face à un manipulateur qui peut rendre la vie d'un enfant invivable. Il y a également un programme sur le harcèlement que l'on diffuse dans les classes pour leur expliquer la nuance entre le simple embêtement et le vrai harcèlement, mais cela ne suffit pas non plus.»
• Titieve
«Mon fils et ses amis ennuyaient le garçon d'un couple voisin. Je l'ai appris par le proviseur de son collège qui m'a également précisé qu'il s'en prenait à des plus petits que lui régulièrement. Je me suis occupée de ce problème personnellement: j'ai fait coller toute la bande de mon fils et je l'ai beaucoup puni. À chaque affaire, la plus minime soit-elle, je me rendais au collège pour régler la situation immédiatement. Il y a les parents qui agissent et ceux qui ne font rien. J'ai eu 3 enfants qui m'ont causé certains soucis, mais je ne les ai jamais laissé faire: car cela aurait été semblable à accepter.»
Source Lefigaro.fr
Peur, honte, silence. Près d'un jeune sur 10 serait victime de harcèlement scolaire, selon les chiffres publiés par Le Parisien et France Télévisions ce mardi. Des brimades qui poussent parfois ceux qui les subissent à commettre le pire, comme Marion, qui s'est suicidée à 13 ans à cause de la pression dont elle était la cible. Nos internautes, parents de harcelés ou de harceleurs et membres du corps enseignant, nous racontent comment ils protègent les enfants.
• Gaëlle
«Mon fils a été victime de brimades et de coups en CE1. J'avais remarqué qu'il avait changé: il était plus triste et plus cachottier, mais je n'avais pas fait le rapprochement. C'est un garçon sensible, mais je ne pouvais pas imaginer qu'il serait victime de harcèlement. Pour les parents, c'est un crève-coeur. Un jour, alors qu'il sortait de la douche, j'ai aperçu un énorme bleu sur son cou. J'ai adopté toutes les stratégies pour le faire parler: la tendresse, la persuasion, la colère, l'argumentation... Il a fini par craquer et m'avouer qu'il s'agissait d'une tentative d'étranglement - après m'avoir inventé plein de mensonges. Ensuite, je suis allée voir sa maîtresse, mais elle a été très passive ce qui a contribué à me faire sentir seule et démunie face à ce problème. J'ai interdit à mon fils de jouer avec l'enfant qui lui faisait subir cela. J'ai menacé de porter plainte et j'ai surveillé le corps de mon fils pendant un certain temps. Nous avons surtout beaucoup parlé pour tenter de comprendre afin de trouver des solutions pour lui faciliter la vie. Mon fils est encore trop jeune pour avoir un compte Facebook ou autre, et il n'a pas encore de téléphone portable. Mais j'imagine que le jour où il en aura un, je le contrôlerai, car j'ai trop peur que cela recommence.»
• Nadou
«Hélas, ma fille de 14 ans en a souffert l'an dernier. Ses camarades voulaient la frapper, certaines lui disaient d'”aller se pendre”, d'autres l'attendaient à la sortie des cours. Elle a été très courageuse car elle n'a jamais baissé les bras malgré les insultes, les menaces, les brimades et les humiliations par SMS, Facebook et autres. J'ai contacté la cellule “SOS Harcèlement”, un inspecteur d'académie et la gendarmerie. Le proviseur du collège ne prenait aucune mesure pour aider ma fille donc je l'ai menacé de porter plainte pour non assistance à personne en danger. Ainsi, il l'a changée de classe et ses bourreaux ont été punis… d'une heure de colle. En novembre, elle a fait une violente dépression puis en février, les choses ont fini par s'apaiser. Il faut avouer que j'étais très présente, je me rendais à la sortie du collège pour surveiller mon enfant, et lorsque les harceleurs me voyaient, ils baissaient les yeux. Jamais je n'aurais imaginé être un jour confrontée à ce calvaire- je laissais ma fille partir à l'école le matin avec la boule au ventre. Nous ne dormions plus et nous ne mangions quasiment pas. J'avais tout le temps peur que le collège m'appelle...»
• Nathalie
«Ma fille a été harcelée verbalement et via les réseaux sociaux. Son comportement avait changé, elle était plus agressive envers ses frères et soeurs et envers nous [ses parents]. Elle avait 13 ans et nous pensions que nous faisions simplement face à une crise d'adolescence. De temps en temps, j'allais vérifier le contenu de sa page Facebook, mais elle effaçait les messages méchants et elle dédramatisait le peu que je voyais. Un jour, mon mari est allé la récupérer après ses cours et, ne la voyant pas sortir, il est entré dans le collège pour la chercher. Il l'a retrouvée blottie dans un coin des vestiaires en pleurs. Après cet épisode, elle nous a tout révélé. Nous avons culpabilisé de ne pas avoir décelé plus tôt son mal-être. Quand les enfants ne s'expriment pas, je pense que cela peut aller vers des catastrophes. Aujourd'hui, elle va avoir 16 ans, elle est au lycée et va beaucoup mieux mais, depuis ce que nous avons traversé, nous avons établi une règle pour l'utilisation de son Facebook: ses frères et soeurs aînés font partie de ses ‘amis' et gardent un oeil sur son compte sans jamais intervenir dans les échanges avec ses amis.»
• Alcyona
«Je travaille en milieu scolaire et j'ai constaté qu'il y a un grand nombre d'enfants qui se font harceler. Ils n'osent pas nous le dire, et encore moins à leurs parents. Pour le remarquer, il faut être attentif, très doux et proche d'eux, mais cela ne suffit pas toujours. Les enfants ont peur de parler de ce qui leur arrive, de dénoncer un ‘copain' et de se faire juger par les autres. Lorsqu'un enfant fait face à du harcèlement, j'en parle à ses parents afin qu'ils prennent les mesures adéquates, puis je convoque les parents du ou des harceleurs pour les informer du comportement de leur enfant. Ensuite, nous prenons les mesures disciplinaires nécessaires. Malheureusement, il y a un moment où même les sanctions se révèlent inutiles face à un manipulateur qui peut rendre la vie d'un enfant invivable. Il y a également un programme sur le harcèlement que l'on diffuse dans les classes pour leur expliquer la nuance entre le simple embêtement et le vrai harcèlement, mais cela ne suffit pas non plus.»
• Titieve
«Mon fils et ses amis ennuyaient le garçon d'un couple voisin. Je l'ai appris par le proviseur de son collège qui m'a également précisé qu'il s'en prenait à des plus petits que lui régulièrement. Je me suis occupée de ce problème personnellement: j'ai fait coller toute la bande de mon fils et je l'ai beaucoup puni. À chaque affaire, la plus minime soit-elle, je me rendais au collège pour régler la situation immédiatement. Il y a les parents qui agissent et ceux qui ne font rien. J'ai eu 3 enfants qui m'ont causé certains soucis, mais je ne les ai jamais laissé faire: car cela aurait été semblable à accepter.»
Source Lefigaro.fr