grazielae les pervers narcissique touche femme et homme, je suis tomber en grave dépression suite a cette amitié...
Extrait d’un chapitre du livre de Marie-France Hirigoyen : « Le harcèlement moral » parlant des pervers narcissiques.
« Les pervers narcissiques culpabilisent à outrance leur proie, ne supportent pas d’avoir tort, sont incapables de discussions ouvertes et constructives ; ils bafouent ouvertement leur victime, n’hésitant pas à la dénigrer, à l’insulter autant que possible sans témoins, sinon ils s’y prennent avec subtilité, par allusions, tout aussi destructrices, mais invisibles aux regards non avertis.
Comme les vampires, le Narcisse vide a besoin de se nourrir de la substance de l’autre.
Quand il n’y a pas la vie, il faut tenter de se l’approprier ou, si c’est impossible, la détruire pour qu’il n’y ait de vie nulle part.
Les pervers narcissiques sont envahis par un autre dont ils ne peuvent se passer.
Cet autre n’est même pas un double, qui aurait une existence, seulement un reflet d’eux-mêmes. D’où la sensation qu’ont les victimes d’être niées dans leur individualité.
La victime n’est pas un individu autre, mais seulement un reflet.
Toute situation qui remettrait en question ce système de miroirs, masquant le vide, ne peut qu’entraîner une réaction en chaîne de fureur destructrice.
Ils ne souffrent pas.
Ils attaquent en toute impunité car même si, en retour, les partenaires utilisent des défenses perverses, ils ont été choisis pour n’atteindre jamais à la virtuosité qui les protégerait.
Les pervers peuvent se passionner pour une personne, une activité ou une idée, mais ces flambées restent très superficielles.
Ils ignorent les véritables sentiments, en particulier les sentiments de tristesse ou de deuil.
Les déceptions entraînent chez eux de la colère ou du ressentiment avec un désir de revanche. Cela explique la rage destructrice qui s’empare d’eux lors des séparations.
Quand un pervers perçoit une blessure narcissique (défaite, rejet), il ressent un désir illimité d’obtenir une revanche.
Ce n’est pas, comme chez un individu coléreux, une réaction passagère et brouillonne, c’est une rancune inflexible à laquelle le pervers applique toutes ses capacités de raisonnement.
Les pervers, tout comme les paranoïaques, maintiennent une distance affective suffisante pour ne pas s’engager vraiment.
L’efficacité de leurs attaques tient au fait que la victime ou l’observateur extérieur n’imaginent pas qu’on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion devant la souffrance de l’autre.
Le partenaire n’existe pas en tant que personne mais en tant que support d’une qualité que les pervers essaient de s’approprier.
Les pervers se nourrissent de l’énergie de ceux qui subissent leur charme.
Ils tentent de s’approprier le narcissisme gratifiant de l’autre en envahissant son territoire psychique.
Passant à côté d’eux-mêmes, ils essaient de détruire le bonheur qui passe près d’eux. Prisonniers de la rigidité de leurs défenses, ils tentent de détruire la liberté.
Ne pouvant jouir pleinement de leur corps, ils essaient d’empêcher la jouissance du corps des autres, même chez leurs propres enfants.
Etant incapables d’aimer, ils essaient de détruire par cynisme la simplicité d’une relation naturelle.
Il y a chez eux une exacerbation de la fonction critique qui fait qu’ils passent leur temps à critiquer tout et tout le monde.
De cette façon, ils se maintiennent dans la toute-puissance :
« Si les autres sont nuls, je suis forcément meilleur qu’eux. »
Le moteur du noyau pervers, c’est l’envie, le but de l’appropriation.
L’envie est un sentiment de convoitise, d’irritation haineuse à la vue du bonheur, des avantages d’autrui.
Il s’agit d’une mentalité d’emblée agressive qui se fonde sur la perception de ce que l’autre possède et dont on est dépourvu.
Cette perception est subjective, elle peut même être délirante.
L’envie comporte deux pôles : l’égocentrisme d’une part et la malveillance, avec l’envie de nuire à la personne enviée, d’autre part.
Cela présuppose un sentiment d’infériorité vis-à-vis de cette personne, qui possède ce qui est convoité.
L’envieux regrette de voir l’autre posséder des biens matériels ou moraux, mais il est plus désireux de les détruire que de les acquérir.
S’il les détenait, il ne saurait pas quoi en faire.
Il ne dispose pas de ressources pour cela.
Pour combler l’écart qui sépare l’envieux de l’objet de sa convoitise, il suffit d’humilier l’autre, de l’avilir.
Ils cassent tout enthousiasme autour d’eux, cherchent avant tout à démontrer que le monde est mauvais, que les autres sont mauvais, que le partenaire est mauvais.
Par leur pessimisme, ils entraînent l’autre dans un registre dépressif pour, ensuite, le lui reprocher.
Le désir de l’autre, sa vitalité, leur montre leurs propres manques.
On retrouve là l’envie, commune à bien des êtres humains, du lien privilégié que la mère entretient avec son enfant.
C’est pour cela qu’ils choisissent le plus souvent leurs victimes parmi des personnes pleines d’énergie et ayant goût à la vie, comme s’ils cherchaient à s’accaparer un peu de leur force.
L’état d’asservissement, d’assujettissement de leur victime à l’exigence de leur désir, la dépendance qu’ils créent leur fournit des témoignages incontestables de la réalité de leur appropriation.L’appropriation est la suite logique de l’envie.
Les biens dont il s’agit ici sont rarement des biens matériels. Ce sont des qualités morales, difficiles à voler : joie de
vivre, sensibilité, qualités de communication, créativité, dons musicaux ou littéraires…
Lorsque le partenaire émet une idée, les choses se passent de telle façon que l’idée émise ne reste plus la sienne mais devient celle du pervers.
Si l’envieux n’était pas aveuglé par la haine, il pourrait, dans une relation d’échange, apprendre comment acquérir un peu de ces dons.
Cela suppose une modestie que les pervers n’ont pas.
Les pervers narcissiques s’approprient les passions de l’autre dans la mesure où ils se passionnent pour cet autre ou, plus exactement, ils s’intéressent à cet autre dans la mesure où il est détenteur de quelque chose qui pourrait les passionner.
Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l’air, dévalorise et juge.
- Il sème la zizanie et crée la suspicion autour de lui, chez ses proches ou avec ses collègues de travail… peut parfaitement tenir un discours donné avec Mme X et dire exactement le contraire, 3 minutes plus tard avec Mme Y.
Ils ont un total mépris pour toutes lois ou contrainte morales.
Leur morale est, le plus souvent, celle de la morale ou la loi du plus fort et/ou du plus rusé, du plus retors.
Il y a le plus souvent, dans leur comportement, la banalisation du mal, une certaine « relativisation » de la morale, dans le cadre d’un nihilisme opérationnel, qui peut même être militant.
Ils n’ont du respect que pour les gens plus forts qu’eux, ayant plus de pouvoir et de richesse ou plus combatifs qu’eux.
Faire preuve d’humanité, de sensibilité est souvent vu par eux comme l’expression d’une forme de naïveté ou de sensiblerie qui n’a pas lieu d’être.
Seuls les résultats comptent : » la fin justifie les moyens »
Le pervers narcissique n’éprouve aucun respect pour les autres.
Le pervers narcissique est toujours, intérieurement, dans la peau d’un autre, il n’est jamais sincère, toujours menteur.
Il peut aussi bien dire la vérité que mentir avec aplomb, d’une façon jusqu’au-boutiste (comme un « arracheur de dent »). Le plus souvent, il effectue de sensibles falsifications de la vérité, qu’on ne peut pas vraiment qualifier de mensonges, et encore moins de constructions délirantes.
Mélanger le mensonge, la sincérité et la franchise – ce qui est, pour l’autre, très déstabilisant – fait partie de son jeu.
Souvent immensément orgueilleux, voire mégalomane, le pervers narcissique aime gagner, à tout prix, sans fin, et ne peut admettre, une seule fois, de perdre.
Il est prêt à tout, même aux coups les plus retords, pour ne jamais perdre.
Le pervers est comme un enfant gâté. S’il ne rencontre pas de résistance, il ira toujours plus loin.