Je sais pas si tu es ironique ou pas mais ce que je dis c'est directement inspiré du choc des civilisations
Ironique, tu m'insultes là. Demande l'avis au frère @
MagicBus qui me connait un peu et il te répondra.
Dès ma tendre enfance, mes parents m’ont enseigné que l’islam exigeait droiture et sincérité. En m’envoyant à l’école coranique dès l’âge de cinq ans, ils m’ont permis d’apprendre le Coran et d’y rencontrer, en effet, une dénonciation véhémente et maintes fois répétée des hypocrites (al-munâfiqûn).
Fort de ce principe de bonne foi, je n’ai pas tardé à me retrouver face au dilemme paradoxal que rencontre tout musulman qui bénéficie d’un enseignement moderne.
L’attitude discriminatoire entre musulmans et non musulmans,belliqueuse vis-à-vis des non-croyants, le rôle hégémonique concédé par le Coran au mari qui a le droit d’user de la violence physique contre sa femme qui, quant à elle, doit être soumise et accepter d’éventuelles coépouses..., tout cela n’était pas du tout compatible avec ce qu’on m’avait appris sur la révolution française, sur sa proclamation de la liberté de conscience, sur l’égalité entre êtres humains indépendamment de leurs croyances, sur les luttes sociales pour l’égalité entre hommes femmes. L’école moderne me mettait chaque jour face à mes contradictions de musulman et m’amenait à me poser de sérieuses questions sur le courage intellectuel de mes ancêtres et de mes contemporains.
Le conflit des civilisations entre mon islam et ce qu’il est convenu d’appeler Occident (Vénus, Copernic, déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Delacroix etc.) n’avait donc pas attendu Huntington et Bush pour se déclarer au plus profond de ma vie de jeune marocain fraichement indépendant.
Le paradoxe interne de tout musulman se résume donc à celui de l’arroseur arrosé : l’islam dénonce l’hypocrisie mais s’avère vite, aux yeux de ses adeptes sincères, y être englué au quotidien. Il faut donc tricher pour garder un semblant de cohérence dans sa vie mentale, spirituelle et sociale. Tout intellectuel musulman qui se respecte, se doit donc d’expliciter ce paradoxe qui nous mine avant de le désamorcer. C’est l’incontournable condition pour sortir plus ou moins indemnes du monde clos et des contradictions de nos ancêtres.
On a le droit de blaguer un peu