La rencontre avant-hier avec le Pjdiste Mustapha Ramid sest déroulée dans son fief à Casablanca. Une villa low-cost quil conserve dans un quartier populaire dAïn Chock. Pas lombre dun mokhazni à lhorizon. Visiblement, les traditions ministérielles changent, et le PJD tient à réitérer ses engagements de sobriété dans le train de vie du gouvernement. «Une maison que jai construite en 1998. La deuxième villa est la propriété du parti. Elle est en mon nom aussi, mais cest uniquement une question de procédure», précise, comme pour lever toute équivoque, lavocat qui a franchi lautre côté de la barre et du barreau en devenant le premier ministre de la Justice et des libertés sous la nouvelle Constitution. Ramid nous accueille en gandoura marron sur laquelle il a enfilé une veste noire.
Il faudra intégrer les nouvelles habitudes vestimentaires aussi. Avec un peu dauto-persuasion, lexplication est acceptable: après tout, cest le soir. Il fait un peu froid tout de même. Votre serviteur prend donc la sage décision de garder sa parka, mais est obligé, pour faire comme notre hôte, de se délester dune paire de chaussures, qui sera entre-temps victime dune dérive des continents, avant de fouler le tapis du salon. Des confrères, et plus difficilement des ****urs, en feront de même, étouffant ici et là quelques commentaires amusés. Le vif du sujet maintenant. Pour dissiper déventuels malentendus, Ramid a pris linitiative de mieux communiquer avec la presse. Il sattend à des résistances. Autant mettre les journalistes de son côté. Beaucoup viendront plus par curiosité que par rapport à un programme aux lignes diffuses pour lheure. Larrivée de ce personnage à lun des départements les plus sensibles symbolise à elle seule la nouvelle page du printemps démocratique marocain.
http://www.leconomiste.com/article/891053-justice-bienvenue-chez-ramid
Il faudra intégrer les nouvelles habitudes vestimentaires aussi. Avec un peu dauto-persuasion, lexplication est acceptable: après tout, cest le soir. Il fait un peu froid tout de même. Votre serviteur prend donc la sage décision de garder sa parka, mais est obligé, pour faire comme notre hôte, de se délester dune paire de chaussures, qui sera entre-temps victime dune dérive des continents, avant de fouler le tapis du salon. Des confrères, et plus difficilement des ****urs, en feront de même, étouffant ici et là quelques commentaires amusés. Le vif du sujet maintenant. Pour dissiper déventuels malentendus, Ramid a pris linitiative de mieux communiquer avec la presse. Il sattend à des résistances. Autant mettre les journalistes de son côté. Beaucoup viendront plus par curiosité que par rapport à un programme aux lignes diffuses pour lheure. Larrivée de ce personnage à lun des départements les plus sensibles symbolise à elle seule la nouvelle page du printemps démocratique marocain.
http://www.leconomiste.com/article/891053-justice-bienvenue-chez-ramid
Censure
Sur laffaire des journaux censurés dernièrement, dossier qui a fait du gouvernement Benkirane le premier à avoir bloqué quatre publications en un temps record dun mois, la polémique ne risque pas de faiblir. Ramid et son collègue de la Commmunication, Mustapha El Khalfi, ont bien tenté de justifier ces décisions. Pas sûr quils y arrivent. Une publication a été interdite «car elle présentait des risques de moralité, en particulier auprès des jeunes (lesquels pourront toujours se rattraper sur internet!).
Dautres comme la revue Pèlerin nont pas été autorisées car elles contenaient des «images offensantes à lislam» (ndlr: il sagit de reproductions de manuscrits iraniens du XV
Ie siècle et de miniatures turques du XVII
Ie siècle notamment). «Nous lavons fait pour prévenir déventuelles réactions de la population». Oui, mais la population est-elle immature à ce point?