khalil Gibran

Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu'on appelle l'amour.

Citations de Khalil Gibran
 

panseur

Belle vie, les gens !
L' AMOUR


" Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour.

Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit :

Quand l'amour vous fait signe, suivez le.

Bien que ses voies soient dures et rudes.

Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.

Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.

Et quand il vous parle, croyez en lui.

Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.

Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier.

De même qu'il vous fait croître, il vous élague.

De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,

Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre.

Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.

Il vous bat pour vous mettre à nu.

Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.

Il vous broie jusqu'à la blancheur.

Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple.

Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.

Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.

Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour.

Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne,

Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes.

L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.

L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.

Car l'amour suffit à l'amour.

Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu".

Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours.

L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir.

Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi :

Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.

Connaître la douleur de trop de tendresse.

Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ;

Et en saigner volontiers et dans la joie.

Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ;

Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ;

Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ;

Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres. "
 

panseur

Belle vie, les gens !
La souffrance




" Une femme dit, Parle nous de la Souffrance.

Il répondit :

Votre douleur est l'éclatement de la coquille qui enferme votre entendement.

De même que le noyau doit se fendre afin que le coeur du fruit se présente au soleil, ainsi devrez-vous connaître la Souffrance.

Si vous saviez garder votre coeur émerveillé devant les miracles quotidiens de votre vie, votre douleur ne vous paraîtrait pas moins merveilleuse que votre joie;

Vous accepteriez les saisons de votre coeur, comme vous avez toujours accepté les saisons qui passent sur vos champs,

Et vous veilleriez avec sérénité durant les hivers de vos chagrins.

Une grande part de votre douleur a été choisie par vous.

C'est la potion amère avec quoi le médecin en vous guérit votre moi malade.

Faites confiance, alors, au médecin, et buvez son remède calmement et en silence.

Car sa main, si lourde et si rude soit-elle, est guidée par la tendre main de l'Invisible,

Et la coupe qu'il vous tend, bien qu'elle brûle vos lèvres, a été façonnée d'une argile que le Potier a imprégnée de Ses larmes sacrées. "
 

panseur

Belle vie, les gens !
Extrait de "la mort"

"Car qu'est-ce que mourir, si ce n'est être debout, nu, face au vent et fondre dans le soleil ? Et qu'est-ce que cesser de respirer sinon libérer le souffle de ses marées tempétueuses, afin qu'il s'élève et se dilate et recherche Dieu sans entraves ?

C'est seulement quand vous aurez bu à la rivière du silence que vous chanterez vraiment.

Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez votre ascension.

Et quand la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment."

Que Dieu nous préserve, Que Dieu préserve les nôtres...
 
Histoire de la danseuse

Jadis, la cour du prince convia une danseuse
Accompagnée de ses musiciens.
Elle fut présentée à la cour,
Puis elle dansa devant le prince
Aux sons du luth, de la flûte et de la cithare.
Elle dansa la danse des étoiles et celle de l’univers;
Puis elle dansa la danse des fleurs virevoltant dans le vent.
Et le prince d’être subjugué.


Il la pria de s’approcher.
Elle se dirigea alors vers le trône
Et s’inclina devant lui.
Et le prince de demander :
« Belle femme, fille de la Grâce et de la joie, d’où vient ton art ?
Comment peux-tu maîtriser la terre et l’air dans tes pas,
L’eau et le feu dans ta cadence ? »
La danseuse s’inclina de nouveau devant le prince et dit :
« Votre Altesse, je ne saurais vous répondre,
mais je sais que :
L’âme du philosophe veille dans sa tête.
L’âme du poète vole dans son cœur.
L’âme du chanteur vibre dans sa gorge.
Mais l’âme de la danseuse vit dans son corps tout entier. »
 

panseur

Belle vie, les gens !
wawwwwwwww panseur ;) t'es géniale ^_^

je n'irai pas jusque là :langue:

La joie et la tristesse



" Une femme dit alors : Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.

Il répondit :

Votre joie est votre tristesse sans masque.

Et le même puits d'où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.

Comment en serait-il autrement ?

Plus profonde est l'entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.

La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas celle que le potier flambait dans son four ?

Le luth qui console votre esprit n'est-il pas du même bois que celui creuse par les couteaux ?

Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n'est autre que ce qui causait votre tristesse.

Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.

Certains parmi vous disent : La joie est plus grande que la tristesse", et d'autres disent: "Non, c'est la tristesse qui est la plus grande.

Moi je vous dit qu'elles sont inséparables.

Elles viennent ensemble, et si l'une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l'autre est endormie sur votre lit.

En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.

Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.

Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s'élèvent ou retombent. "
 

panseur

Belle vie, les gens !
La prière



" Puis une prêtresse dit, parle-nous de la Prière.

Et il répondit, disant :

Vous priez quand vous êtes dans la détresse et le besoin ; puissiez-vous également prier dans la plénitude de votre joie et en vos jours d'abondance.

Car qu'est-ce que la prière sinon la dilatation de votre être dans l'éther de la vie ?

Et si c'est pour votre réconfort que vous déversez votre trouble dans l'espace, c'est aussi pour votre plaisir que vous répandez l'aurore de votre cœur.

Et si vous ne pouvez que pleurer quand votre âme vous appelle à la prière, elle devrait vous aiguillonner encore et encore, en dépit de vos pleurs, jusqu'à ce que vienne en vous le rire.

Quand vous priez, vous vous élevez dans les airs à la rencontre de ceux qui sont en train de prier en ce même instant, et que vous n'auriez jamais rencontré en dehors de la prière.

Aussi, que votre visite en ce temple invisible ne soit qu'extase et tendre communion.

Car si vous entrez dans le temple sans autre but que de demander, vous n'obtiendrez rien :

Et si vous y entrez pour vous mortifier, vous ne serez pas élevé :

Ou même si vous y entrez pour solliciter le bonheur pour les autres, vous ne serez pas entendu.

Il suffit d'entrer dans le temple invisible.

Je ne puis vous apprendre comment prier avec des mots.

Dieu n'écoute point vos mots, sauf lorsque Lui-même les prononce à travers vos lèvres.

Et je ne puis vous apprendre la prière des mers et des forêts et des montagnes.

Mais vous qui êtes nés dans les montagnes et les forêts et les mers, vous pouvez trouver leur prière en votre cœur,

Et si seulement vous écoutiez dans la tranquillité de la nuit, vous les entendrez dire en silence :

"Notre Dieu, qui êtes notre moi-ailé, ta volonté en nous est notre volonté.

Ton désir en nous est notre désir.

C'est ton élan en nous qui voudrait transformer nos nuits, qui t'appartiennent, en jours, qui t'appartiennent aussi.

Nous ne pouvons rien te demander, car tu connais nos besoins avant même qu'ils ne soient nés en nous :

Tu es notre besoin, et dans le don de plus de toi même, tu nous donnes tout."
 
VETEMENTS

Un jour la Beauté et le Laid se rencontrèrent sur le rivage. Et ils se dirent : " Allons nous baigner dans la mer. "
Alors ils se dévêtirent et nagèrent. Au bout d'un moment le Laid revint sur le rivage ; il s'habilla avec les vêtements de la Beauté et poursuivit son chemin.
Et la beauté sortit aussi de la mer, mais ne trouva pas ses habits ; parce qu'elle était trop timide pour rester nue, elle s'habilla avec les vêtements du Laid. Et la Beauté poursuivit son chemin.
Et à compter de ce jour les hommes et les femmes prennent l'un pour l'autre.
Cependant il en est qui ont aperçu le visage de la Beauté, et ils la reconnaissent malgré ses habits. Et il en est qui connaissent le visage du Laid, et ses vêtements ne le dissimulent pas à leurs yeux.
 
L'ECHANGE


Un jour à un carrefour, un pauvre Poète rencontra un riche Imbécile, et ils discutèrent. Et tout ce qu'ils disaient ne révélait que leur mécontentement.
Alors l'Ange de la Route passa, et il posa sa main sur l'épaule des deux hommes. Et un miracle se produisit : désormais, les deux hommes avaient échangé leurs possessions.
Et ils se séparèrent. mais ce qui est étrange à raconter, c'est que le Poète regarda et ne trouva rien dans sa main que du sable sec mouvant ; et que l'Imbécile ferma les yeux, et il ne sentit rien qu'un nuage mouvant dans son coeur.
 

panseur

Belle vie, les gens !
La religion




" Et un vieux prêtre dit, Parle-nous de la Religion.

Et il dit :

Ai-je parlé d'autre-chose aujourd'hui ?

La religion n'est-elle pas tout acte et toute réflexion,

Et ce qui est ni acte ni réflexion, mais un émerveillement et une surprise jaillissant sans trêve de l'âme, même quand les mains taillent la pierre ou tendent le métier à tisser ?

Qui peut disjoindre sa foi de ses actions, ou sa conviction de ses occupations ?

Qui peut répandre ses heures devant lui, disant, "Celles-ci pour Dieu et celles-là pour moi-même ; celles-ci pour mon âme et ces autres pour mon corps" ?

Toutes vos heures sont des ailes qui battent à travers l'espace qui sépare votre moi de votre moi.

Celui qui porte sa moralité comme ses plus beaux habits, serait mieux dénudé.

Le vent et le soleil ne marqueront pas de rides dans sa peau.

Et celui qui règle sa conduite selon la morale emprisonne l'oiseau chanteur de son être dans une cage.

Le chant le plus libre ne peut passer à travers les barreaux et les grilles.

Et celui pour qui le culte est une fenêtre, que l'on peut aussi bien ouvrir que fermer, n'a pas encore visité la maison de son âme dont les fenêtres sont ouvertes de l'aurore à l'aurore.

Votre vie de tous les jours est votre temple et votre religion.

Chaque fois que vous y pénétrez, emportez avec vous votre être tout entier.

Prenez la charrue et la forge et le maillet et le luth,

Les choses que vous avez façonnées pour votre besoin ou pour votre délice.

Car dans le rêve, vous ne pouvez vous élever au-delà de vos réussites ni sombrer plus bas que vos échecs.

Et prenez tous les hommes avec vous :

Car dans l'adoration vous ne pouvez voler plus haut que leurs espoirs ni vous abaisser plus bas que leur désespoir.

Et si vous voulez connaître Dieu, ne soyez donc pas celui qui résout les énigmes.

Regardez plutôt auprès de vous, et vous Le verrez jouant avec vos enfants,

Et regardez dans l'espace ; vous Le verrez marchant dans les nuages, étendant Ses bras dans l'éclair et retombant en pluie.

Vous Le verrez sourire dans les fleurs, puis s'élevant et agitant Ses mains dans les arbres. "
 
SUR LE SABLE


Un homme dit à un autre : " A la marée haute, il y a longtemps, avec un bout de mon bâton j'écrivis un vers sur le sable ; et les gens s'arrêtent encore pour le lire et font attention à ce que rien ne l'efface. "
Et l'autre homme dit : " Et moi aussi j'écrivis un vers sur le sable, mais c'était à marée basse, et les vagues de l'immense mer l'ont effacée. Mais dis-moi qu'avais-tu écrit ? "
Et le premier homme répondit : " J'avais écrit ceci : " Je suis celui qui est "." Mais toi, qu'avais-tu écrit ? "
Et l'autre homme répondit : " J'avais écrit ceci : "Je ne suis qu'une goutte de ce grand océan." "
 

panseur

Belle vie, les gens !
SUR LE SABLE


Un homme dit à un autre : " A la marée haute, il y a longtemps, avec un bout de mon bâton j'écrivis un vers sur le sable ; et les gens s'arrêtent encore pour le lire et font attention à ce que rien ne l'efface. "
Et l'autre homme dit : " Et moi aussi j'écrivis un vers sur le sable, mais c'était à marée basse, et les vagues de l'immense mer l'ont effacée. Mais dis-moi qu'avais-tu écrit ? "
Et le premier homme répondit : " J'avais écrit ceci : " Je suis celui qui est "." Mais toi, qu'avais-tu écrit ? "
Et l'autre homme répondit : " J'avais écrit ceci : "Je ne suis qu'une goutte de ce grand océan." "

Une citation de ce poète que je trouve très vraie... :

"Nous sommes comme les noix,
Nous devons être brisés pour être découverts."
 

panseur

Belle vie, les gens !
" Vous êtes bon lorsque que vous marchez fermement vers votre but d'un pas intrépide. Pourtant, vous n'êtes pas mauvais lorsque vous y allez en boitant. Même ceux qui boitent ne vont pas en arrière. "
 

panseur

Belle vie, les gens !
le probléme...c'est que certains brisent tellement fort la coque....qu'ils nous broient avec ! :(

Et voilà que nous dévoilons alors tout ce que nous sommes, ce que nous étions. En débris épars. De ceux que l'on prend soin de bien cacher sous le lit, comme moutons de poussière, afin qu'ils ne soient pas vus. Qu'il n'en paraisse rien...

Après avoir été broyée, dur est de se "reconstruire".
 
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