L’accusation de mécréance sur un individu précis

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(Takfîr al mou‘ayyin)

Mouhammad ibn Ibrâhîm Âl Cheykh

Au sujet de l’accusation de mécréance sur un individu précis, il y a des gens qui disent : « On ne rend jamais un individu précis mécréant. » Et ils argumentent ceci par des parties de paroles de cheykh Al Islâm Ibn Taymiya, les comprenant mal.

Je pense qu’ils ne rendent mécréants que ceux qui ont été nommé dans le Coran, comme Pharaon. Or, les textes Coraniques ne sont pas venus sur tout individu précis. Ils étudient donc le chapitre « Le statut de l’apostat » dans les livres de jurisprudence sans l’appliquer sur qui que ce soit, et cela est un égarement aveugle et une énorme ignorance. Au contraire, cela s’applique à certaines conditions.

On s’abstient de déclarer mécréant l’individu précis pour les choses dont la preuve lui est cachée, dans ce cas il ne devient pas mécréant jusqu’à ce que la preuve du message[1] lui soit établie, par confirmation et indications islamiques.

Une foi que la preuve lui est établie avec une explication suffisante, il devient mécréant et ce qu’il ait compris ou qu’il dise : « Je n’ai pas compris » ou bien qu’il ait compris et rejeté ; la mécréance n’est pas uniquement l’entêtement.

Quant à ce qui est inévitablement connu en matière de religion, ou que le prophète est venu avec, et qu’il s’y oppose, une telle personne devient mécréante par le seul fait de cela et il n’y a pas besoin de le lui faire connaître, que ce soit dans les fondements de la religion ou dans les branches, à part celui qui est nouveau dans l’islam.

Le troisième type[2] concerne les choses ambiguës, l’individu ne devient pas mécréant à cause de ces choses même si la preuve lui est établie et que cela soit dans les fondements ou les branches de l’islam, comme par exemple le hadîth de l’homme qui demanda à sa famille de le brûler lorsqu’il sera mort.[3]

Cheykh Al Islâm Mouhammad ibn ‘Abdelwahhâb écrivit un ouvrage sur l’accusation de mécréance sur l’individu précis intitulé : « Moufîd oul-moustafîdi fî koufri târik it-Tawhîd » dans lequel il démontra et explicita que l’accusation de mécréance sur l’individu précis est inévitable sous certaines conditions.

Ensuite, après avoir énoncé l’accusation de mécréance, il expliqua que les hommes sont de trois types : deux groupes extrémistes et un groupe au juste milieu : Un groupe qui rend mécréant pour le seul fait de commettre un péché, ce sont les khawârij qui sorte les pécheurs de la foi et les entrent parmi les mécréants, et les Mou‘tazila qui eux les sortent de la foi mais ne les entre pas dans la mécréance, mais les jugent éternellement en enfer. Quant aux gens du vrai, ils ne croient pas cela pour le pécheur. La fausseté de la parole des khawârij et des mou‘tazila n’est cachée à personne, tout comme n’est cachée à personne la fausseté de la parole de celui qui dit « Quiconque dit « lâ ilâha illa llah » est un musulman, quoi qu’il fasse. »[4]

Traduit le 31/7/2005.



[1] Le Coran et la sounnah.

[2] Le premier type est celui à qui la preuve est cachée, le deuxième est celui qui s’oppose à une chose inévitablement connue.

[3] Il demanda cela de peur de se faire juger par Allah, il a cru, par ignorance, que s’il se faisait brûler et que ses cendres seraient éparpillées, Allah ne le ressusciterait pas. Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim.

[4] Majmou‘at al fatawâ wa rasâ’il li Cheykh Mouhammad ibn Ibrâhîm Âl Cheykh Volume 1 page 73
 
lol aucun verset dans cet article, sur lequel
s'appuyer.

D'autant plus qu'il s'agit de questions d'un enjeu non-négligeable. Déclarer mécréant une personne qui se considère croyante est une chose qu'on ne devrait pas se permettre. Il n'est pas dans les capacités de l'homme le pouvoir de déterminer avec exactitude le degré de foi d'un individu. Seul l'Omniscient en a la possibilité.

Qu'ils rendent à Dieu ce qui est à Dieu.
 
Salam!
Completement d'accord avec vous! J'attendais aussi les versets mais rien! Quel dommage de se consacrer à la definition du mecreant ou de la mecreance...ne vaudrait-il pas mieux se consacrer à l'elevation de sa propre foi ?! Apres tout,qu'ils restent mecreants ou ce qu'ils veulent etre d'autre,l'important n'est pas là,il se trouve dans le lien que l'on noue avec son createur en tant que croyant et dans la facon de se rapprocher de lui en permanence...à mon avis...;-)
 
Les sheykhs du web!

Pas de verset, pas de hadith, un texte traduit par je ne sais qui et qui vient d'ou je ne sais ou et de je ne sais qui!

Quel aqida?
Quel madhab?
 
Mardi 17 avril 2012

Mise en garde contre l'accusation de mécréance portée avec désinvolture (Ahmadu Mash-hûr Al Haddâd)

Al Imâm Al Habîb Ahmadu Mash-hûr Al Haddâd (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :



« Sache que le devoir d'enjoindre à faire le bien et d'interdire le mal doit être assumé avec sagesse et par une exhortation courtoise.

S'il faut entamer un débat avec quelqu'un, cela doit être fait de la meilleure façon possible.

Allâh (qu'Il soit exalté) dit : « Par la sagesse et la bonne exhortation appelle les gens au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. » [Sourate 16 - Verset 125].

Cela a plus de chance de mener à l'acceptation et à la réussite. Faire autrement serait une erreur et une bêtise.

Supposons que tu voies un musulman prier, remplir ses obligations envers Allâh, éviter ce qu'Il a interdit, diffuser Son message et construire Ses mosquées et Ses écoles, et que tu veuilles l'inviter à faire quelque chose que tu penses correct et que tu constates qu'il pense différemment, alors que cette question particulière a été depuis longtemps un sujet de controverse entre les savants, certains affirmant la validité d'un certains point de vue alors que d'autres la refusent, et qu'il refuse de suivre ton conseil. Si alors tu l'accuses d'incroyance uniquement parce que son opinion est différente de la tienne, tu te rends coupable d'un crime monstrueux et d'une déviance grave qu'Allâh a interdits, car Il t'a ordonné d'avoir recours à la sagesse et à la bienveillance.

C'est un consensus ('ijmâ) au sein de la nation de considérer qu'il est interdit d'accuser d'incroyance quelqu'un qui reconnait la qiblâ, sauf s'il nie Allâh L'Omnipotent, Le Majestueux (qu'Il soit exalté), commet l'idolâtrie de façon flagrante, sans interprétation possible, nie la prophétie, rejette ce qui est connucomme étant un élément indispensable de la religion, ou qui a été transmis par des chaînes de transmission nombreuses (tawâtur) ou la connaissance indispensable confirmée par le consensus de la nation.

Quiconque rejette une chose connue comme étant un élément indispensable de la religion, comme le tawhîd, la prophétie, le statut de Sceau des Prophètes de Muhammad (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui), la résurrection au Jour Dernier, la récompense et le châtiment, ou le jardin et le feu, est un incroyant.

à suivre...
 
Aucun musulman ne peut invoquer son ignorance de ces choses comme excuse, sauf s'il vient d'entrer récemment dans l'â, auquel cas il est excusable jusqu'à ce qu'il les ait apprises.

Le tawatûr est la transmission d'informations par un grand nombre de gens connus avec certitude comme incapables de conspirer ensemble pour concevoir un mensonge, qu'ils auraient à leur tour transmis à un groupe semblable à eux-même. Il peut s'agir de la chaîne de transmission (îsnad) comme par exemple dans le cas du hadîth dans lequel le Prophète dit :

« Quiconque ment délibérément à mon sujet doit se préparer à occuper sa place en Enfer. » Ce hadîth est rapporté par plus de 75 compagnons, et répertoriés par Al Bukhari, Muslim, At Tirmidhi, Ibn Mâjah, An Nasâ°î, Ahmad, Al Bayhaqî, At Tabarânî, Al Bazzâr et Abû Ya'lâ.

La transmission peut se faire autrement, en relation avec une génération entière, comme ce fut le cas de la transmission du Qur°ân, qui fut transmis par des générations entières, qui l'étudiaient, le mémorisaient, le récitaient et l'enseignaient sur toute la terre, de l'Orient à L'Occident, si bien que chacun le recevait de quelqu'un d'autre ; il n'avait donc pas besoin de chaîne de transmission.

Il peut aussi s'agir de la transmission de masse d'une action, telles que les actions connues de la période prophétique dont la connaissance est venue jusqu'à nous. La transmission d'information peut aussi prendre la forme que prend par exemple la transmission des miracles, dont les circonstances sont transmises par des chaînes simples, mais dont l'ensemble se transmet par tawâtur, au point de constituer une connaissance certaine pour chaque musulman.

Juger qu'un musulman est un incroyant, dans des conditions autres que celles que nous avons évoquées plus haut, est dangereux. Et il y a un hadîth qui dit : « Si un homme dit à son frère : « Tu es un mécréant ! » alors l'un des deux mérite ce qualificatif. » [Al Bukhâri et Muslim].

à suivre....
 
Un tel jugement ne peut être porté que par celui qui, à la lumière de la Sharî'ah, est capable de discerner les tenants et les aboutissements de l'incroyance et de percevoir clairement les frontières établies par la shari'ah pour distinguer foi et mécréance. Il n'est pas permis à quelqu'un de porter une accusation à ce sujet et de déclarer des gens en dehors de l'islam sur la base de sa propre imagination et de conjectures, sans chercher des preuves et acquérir une certitude fermement établie, et en l'absence d'une connaissance solide. Sinon, une grande confusion va s'ensuivre, et il ne resterait que très peu de musulmans sur la surface de la terre.

Il n'est pas non plus permis d'accuser des pécheurs de mécréance aussi longtemps qu'ils ont la foi et prononcent les deux témoignages.

Anas rapporte dans un hadîth que le Prophète (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui) a dit : « Il y a trois choses à la racine de la foi : d'abord s'abstenir de porter préjudice à quiconque dit « lâ ilâha illa Llâh », de l'accuser d'incroyance à cause d'un péché, et de l'expulser hors de l'islam à cause de ses actes. Ensuite la poursuite de jihâd, depuis le jour où Allâh m'a envoyé jusqu'au jour où le dernier qui restera de ma nation combattra le dajjâl, jihâd que ni la tyrannie des tyrans ni la justice des justes n'interrompront. Enfin, la croyance en le destin. » [Abû Dawûd

à suivre...
 
Et Al Imâm Ul Harâmayn Al Juwaynî avait coutume de dire : « Si on nous demandait de définir quelles expressions doivent être évaluées comme étant de l'incroyance, et lesquelles ne doivent pas l'être, nous dirions qu'on ne peut y parvenir, car c'est un but lointain qu'on ne peut atteindre que par une route difficile, déduite des fondements même du tawhid. Quiconque n'a pas complètement assimilé les limites ultimes des réalités est incapable de constituer les preuves nécessaires à un verdict d'incroyance inébranlable. »

C'est pour cette raison que nous mettons les gens en garde contre le fait de porter à la légère une accusation d'incroyance, en toutes circonstances autres que celles précisées ci-dessus, car c'est un sujet d'une extrême gravité.

Allâh guide sur le chemin droit, et c'est vers Lui que nous voyageons. »



Fin de citation.



Source : Miftah Ul Jannah de l'Imâm Al Habîb Ahmadu Mash-hûr Al Haddâd (qu'Allâh lui fasse miséricorde).

http://www.at-tawhid.net/article-mi...olture-ahmadu-mashur-al-haddad-103715121.html
 
La gravité de l'accusation de mécréance

par le Chaykh `Abdou llâh Ibnou Biyyah

***

Les textes montrent qu'une telle accusation ne doit pas être prononcée à la légère. Allâh dit :

"Ne dites pas à celui qui vous adresse le salut : "Tu n'es pas croyant", dans le but inavoué de lui prendre ses biens." [Soûratou n-Nisâ'/ 94]

Parmi les 'ahâdîth authentiques interdisant de telles accusations et exprimant une sévère mise en garde, citons par exemple ces deux hadîth rapportés par al-Boukhârî et 'Ahmad :

"[...] Traiter un croyant de mécréant, c'est comme le tuer." [Al-Boukhârî (5587), 'Ahmad (15790)]

"Si un homme traite son frère de mécréant, cela s'appliquera à l'un des deux." [Al-Boukhârî (5639), Mouslim (92)...]

Les 'ahâdîth soulignant la gravité d'une telle accusation sont nombreux, en effet, devenir mécréant entraine des conséquences graves puisque la vie et les biens de l'apostat cessent d'être sacrés, son mariage est invalidé, il est exclu de l'héritage, on ne prie pas sur lui et il ne peut être enterré dans les cimetières musulmans, entres autres calamités - que Allâh nous en protège.

Or, les savants ont divergé sur les questions d'apostasie. Différents courants se sont lancés mutuellement cette accusation à tort ou à raison. Toutefois, au vu des sévères mise en gardes présentes dans les Textes, certains savants ont déconseillé très fermement d'accuser quiconque d'être mécréant. L'Imâm as-Soubkî a dit par exemple : "Du moment que quelqu'un affirme qu'il n'y a pas d'autre divinité que Allâh et que Mouhammad est le Messager de Allâh, il est difficile de le déclarer mécréant."

Aboû 'Ishâq al-'Isfarâyyinî a dit quant à lui : "Je ne déclare mécréants que ceux qui m'ont porté la même accusation."

Le chaykh précise : "Certains pourront ne pas comprendre la raison de ce propos et mal l'interpréter. Ce qu'il faut comprendre ici, c'est qu'il s'agit d'une allusion au hadîth selon lequel lorsque quelqu'un traite un autre de mécréant à tort, l'accusation retombe sur le premier : "Si un homme traite son frère de mécréant, cela s'appliquera à l'un des deux." C'est donc comme si l'auteur disait ici : le hadîth indique que l'un des deux interlocuteurs est mécréant, soit celui à l'encontre duquel l'accusation est portée, soit celui qui la porte. Si quelqu'un me traite de mécréant, l'un de nous deux l'est donc. Je sais pertinemment que je ne suis pas mécréant, donc l'accusation retombe sur lui."

L'Imâm Aboû Hâmid al-Ghazâlî est allé jusqu'à refuser qu'on traite de mécréant un groupe quel qu'il soit puisque, disait-il : "Leurs positions relèvent de l'ijtihâd : il convient autant que possible d'éviter de les déclarer mécréants. Déclarer licite le sang et les biens de gens qui prient en direction de la qiblah et reconnaissent l'unicité divine est une erreur, et l'erreur de laisser en vie cent mécréants est moindre que l'erreur de faire couler le sang d'un musulman.

à suivre...
 
Certains groupes de musulmans se sont accusés mutuellement d'être mécréants. Ainsi, les ach`arites ont traité de mécréants les mou`tazilites, arguant qu'ils reniaient les propos du Prophète dans leur position sur la vision de Allâh et sur l'affirmation de Son omniscience, de Sa toute-puissance et de Ses attributs, ainsi qu'en considérant le Qour'ân comme créé. Les mou`tazilites, de leur côté, considéraient les ach`arites comme mécréants car selon eux ils reniaient les propos du Prophète au sujet de l'unicité divine, puisque l'affirmation des attributs impliquaient une pluralité d'éternels."

Il ajoute : "La cause de cette confusion est l'ignorance de ce qu'est réellement qu'accorder foi ou renier. Dès lors qu'on associe une injonction de la Loi à une catégorie intellectuelle qui n'en diminue pas le statut, cela reste dans le cadre de l'adoration. Il y a dénégation seulement lorsque l'on nie toutes ces notions et qu'on prétend que l'injonction ne veut rien dire et n'est que pur mensonge : alors il y a véritablement mécréance. C'est pourquoi il ne faut pas déclarer mécréant l'hérétique qui se base sur une interprétation, tant qu'il se conforme aux régles de l'interprétation : son argumentation repose sur l'impossibilité des significations littérales."

Ces propos d'al-Ghazâlî, que de nombreux savants lui reprochent, sont un exemple de rigueur face à ceux qui sont prêts à prononcer à la légère des accusations de mécréance. Il ajoute : "Dans Jâmi`ou l-Fousoûlayn, at-Tahâwî rapporte cet avis de notre école : la seule chose qui peut sortir un homme de la foi, c'est la négation de ce qui l'y a fait entré. Lorsque l'apostasie est établie avec certitude, il sera jugé en ce sens, mais si l'apostasie fait l'objet d'un doute, le jugement ne sera pas prononcé. En effet, l'islamité certaine n'est pas infirmée par le doute. En outre, c'est l'Islam qui l'emporte et le savant à qui un tel cas est soumis ne doit pas savancer à déclarer mécréants des musulmans alors même qu'il reconnait comme valide l'islamité de celui qui a subit une contrainte. [...]

Ceci doit servir de critère pour juger des cas présentés dans cette partie : dans certains cas, quelqu'un a été déclaré mécréant alors qu'il ne l'est pas selon les critères définis dans cette présentation. Il faut bien prendre en considération ce qui est dit dans Jâmi`ou l-Fousoûlayn."

On lit encore dans al-Fatâwâ s-Soughrâ : "La mécréance est une chose grave : je ne déclare donc pas quelqu'un mécréant tant qu'un seul élément textuel me permet de considérer qu'il ne l'est pas".

Une réserve semblable se retrouve dans al-Khoulâsah, entre autre : "Si plusieurs éléments d'un cas d'espèce impliquent la mécréance et qu'un seul élément permet de l'écarter, le savant devra juger en fonction de l'élément qui permet d'éviter l'accusation de mécréance, afin de présumer le musulmans innocent." Il est en outre précisé dans al-Bazâziyyah : "Cela, sauf si l'individu concerné a explicitement prononcé son intention de faire acte de mécréance et qu'aucune interprétation favorable ne peut être donnée." On lit enfin dans al-Fatâwâ t-Tatarkhâniyyah : "Un propos sujet à l'interprétation ne constitue pas un acte de mécréance. En effet, la mécréance entraine une sanction extrême qui implique une extrême certitude dans l'établissement du délit ; or, là où il y a possibilité d'interprétation, il n'y a point d'extrême certitude. [...]

à suivre...
 
Il en ressort qu'il ne faut pas juger un musulman mécréant tant qu'il est possible de donner une interprétation favorable à ses propos, ou que l'attribution de ce statut de mécréant peut faire l'objet d'un désaccord fondé sur ne serait-ce qu'un élément textuel même faible. Par conséquent, il ne faut pas juger quelqu'un mécréant pour la plupart des propos entrainant l'accusation de mécréance évoqués ici : quant à moi, je m'abstiens d'émettre de tels jugements."

Cela est répété dans Raddou l-Moukhtâr, commentaire de Tanwîrou l-'Absâr, où Ibnou `Âbidîn comment ainsi les mots : "ne serait-ce qu'un élément textuel même faible" : "Al-Khayrou r-Ramlî précise : "Même si cet élément textuel n'est pas repris par notre école ; en effet la justification de l'accusation de mécréance doit faire l'unanimité."

[...]

Source : تكفير من لم يحكم بما أنزل الله, traduit aux éditions Tawhid sous le nom "Faut-il déclarer mécréants ceux qui ne jugent pas selon ce que Dieu a révélé ?"

http://www.aslama.com/forums/showthread.php/29679-La-gravité-de-l-accusation-de-mécréance-(takfîr)
 
Imam Abu al-Qasim ibn `Asakir rapporte dans le Tabyin Kadhib al-Muftari (p. 373-) avec leurs chaines de transmission:

1. De Khaddash ibn 'Iyash:

Nous étions assis en cercle à al-Kufa quand un homme d'entre nous dit: "Nous étions assis avec Abu Horayra quand un jeune homme vint à passer. Un homme assis avec nous dit: ‘C'est un Kafir, il est parmi les gens du Feu.’ Abu Horayra se leva et alla s'entretenir avec l'homme et lui demanda: ‘Qui es-tu?’ Il répondit ‘untel fils d'untel.’ Abu Horayra repris: ‘Qu'Allah fasse miséricorde à ton père !’ Le jeune homme regardait aux alentours, alors il lui demanda: ‘Que cherches tu ?’ Il répliqua: ‘je n'ai pas encore prié.’ Abu Horayra l'interrogea: ‘Donc tu pries ?’ le jeune homme s'exclama: ‘Subhan Allah !’ Abu Horayra nota : ‘Et tu dis Subhan Allah ?’ il s'exclama encore ‘La Ilaha illAllah !’ Abu Horayra remarqua: ‘Et tu dis La Ilaha illAllah ?’ le jeune homme dit: ‘Je préférerais ne pas abandonner la prière même si l'on me donnait tout ce qui est sur la face de la terre.’ Abu Horayra dit alors: ‘Allah a de la miséricorde pour toi. Allah a de la miséricorde pour toi. Allah a de la miséricorde pour toi. ' Alors il revint prendre sa place dans le cercle et dit: ‘J'ai entendu le Messager d'Allah dire: "Quiconque porte un témoignage contre un Musulman alors que ce dernier ne le mérite pas, qu'il prépare sa place dans le Feu."’

2. De `Ubayd Allah ibn `Umar, from Nafi`:

Un homme dit à Ibn 'Umar: "J'ai un voisin qui se porte témoin contre moi que je commets du shirk." Ibn 'Umar lui répondit: "Dis : ‘La Ilaha illAllah’ et tu feras de lui un menteur."

3. De Sawwar ibn Shabib al-A`raji:

J'étais assis dans la maison de Ibn 'Umar quand vint un homme qui dit: "O Ibn 'Umar! Il y a des groupes de gens qui portent témoignage contre nous et nous attribuent le kufr et le shirk." Ibn 'Umar lui répondit: "Honte à toi! N'as-tu pas dit ‘La Ilaha illAllah’ ?!" Alors la maisonnée entière se mit à dire ‘La Ilaha illAllah’ jusqu'à ce que la maison en tremble.

4. De al-A`mash, de Abu Sufyan:

Nous sommes venus voir Jabir ibn 'Abd Allah qui vivait à la Meque et qui résidait avec les Banu Fihr. Un homme lui demanda: "Est-ce que vous [les Compagnons] avez déjà traité quiconque parmi les Gens de la Qibla [musulmans], de 'Mushrik' ?" Il répondit: "Je cherche refuge auprès d'Allah." L'homme continua: "Avez vous appelé quiconque parmi eux 'Kafir' ?" Il répondit "Non."
 
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