Au moment où Rabat envisage de modifier son système décentralisé pour adopter lautonomie comme mode de gestion avec pour exemple le Sahara Occidental, afin de convaincre la communauté internationale de sa bonne foi, des voix sélèvent dans le royaume, notamment dans le Rif, pour revendiquer ce statut.
Suite au dernier discours du roi Mohammed VI à loccasion de lanniversaire de la marche verte, qui avait permis lannexion du Sahara Occidental, Rabat sapprête, selon lagence de presse espagnole, à transformer son système actuel basé sur la décentralisation.
Il question dadopter lautonomie des régions comme mode de gestion à commencer par les territoires sahraouies dans un premier temps, dans le but évident de convaincre la communauté internationale du sérieux de son plan proposé dans ce cadre au Conseil de sécurité des Nations unies, avant de le généraliser par la suite aux autres régions du royaume.
Cette éventualité na pas manqué de faire réagir des activistes rifains, qui revendiquent le statut dautonomie pour leur contrée. Ainsi, dans un communiqué rendu public après le discours royal lAssociation pour lautonomie du Rif, qui milite pour lobtention de son agrément officiel auprès des autorités marocaines, demande que la monarchie accorde au Rif le statut dautonomie et la nécessité de modifier la Constitution du Maroc dans le but de permettre la création de partis politiques régionaux. Selon les militants de cette association le statut dautonomie pour le Rif doit saccompagner de lofficialisation de la langue amazighe au Maroc dans le cadre dune Constitution démocratique, dans son contenu et dans sa forme, et lofficialisation de la langue du Rif dans le cadre dune Constitution régionale de cette région.
Il y lieu de rappeler que le Rif sest toujours distingué historiquement par une sorte disolement par rapport au Makhzen, qui a toujours éprouvé des difficultés à le gérer. Ceci étant, cette décision de passer à lacte dans lélaboration de la loi dautonomie sexplique par les récents déboires de la diplomatie marocaine sur la scène internationale sur le dossier du Sahara Occidental. En effet, dans la perspective de donner la preuve de sa bonne foi, particulièrement à ses alliés, le royaume alaouite sattelle à préparer les textes de loi qui lui permettront de passer du système de la décentralisation à celui basé sur lautonomie.
Las dattendre une concrétisation de la proposition dautonomie marocaine, le gouvernement espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero, qui lavait applaudi à loccasion de son annonce en 2006, a fini par se raviser par la suite, comme lindiquent ses récentes positions soutenant lapplication du droit à lautodétermination au Sahara Occidental, doù le refroidissement dans les relations bilatérales entre Rabat et Madrid. Maintenant, le Maroc tente de mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard et surtout regagner la confiance de ses principaux alliés.
Merzak T.
Source : Liberté-Algérie