vendredi 21 octobre 2011, par La Rédaction
On peut saluer le Printemps arabe tout en armant les dictatures quil combat. Voici le triste constat effectué par Amnesty International. Lorganisation révèle que les États-Unis, la Russie et plusieurs pays européens, dont la France, ont fourni de très nombreuses armes à des gouvernements répressifs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord avant les soulèvements de cette année, tout en sachant quil existait un risque considérable que ces armes soient utilisées pour commettre de graves violations des droits humains.
Dans le rapport intitulé Transfert darmes vers le Moyen-Orient et lAfrique du Nord, les leçons pour un traité efficace sur le commerce des armes, lONG se penche sur les transferts darmes effectués vers cinq pays arabes depuis 2005 : Bahreïn, lÉgypte, la Libye, la Syrie et le Yémen. Ses sources, des rapports nationaux sur les exportations de 35 pays, dont les 18 États de lUE, ainsi que la base de données de lONU sur le commerce extérieur de ses membres jusquen 2009.
Daprès Aymeric Elluin, chargé de campagne "armes et impunité" chez Amnesty, le rapport sarrête à cette date, car les informations publiques et disponibles en la matière ne dépassent pas 2009. "Mais cela ne signifie pas que les exportations darmes se sont interrompues depuis lors." Amnesty International reconnaît toutefois que la communauté internationale a pris "quelques mesures cette année afin de limiter les transferts internationaux darmes" vers les cinq pays étudiés.
La France : quatrième vendeur darmes mondial
Quatrième exportateur darmes mondial avec 8,16 milliards deuros de prises de commandes en 2009 (et 16,39 milliards de dollars entre 2000 et 2009), la France figure en bonne position de ce rapport. Daprès celui-ci, Paris aurait livré une "certaine quantité darmes à Bahrein", où la minorité sunnite au pouvoir a maté en mars la rébellion chiite populaire grâce notamment à lintervention de larmée saoudienne.
En Libye, Paris a autorisé de 2005 à 2009 la vente darmements, de munitions et déquipement militaire au régime de Kadhafi, qui les a utilisées pour commettre des "crimes contre lhumanité" contre les populations civiles et rebelles. Mais les forces anti-kadhafi ont également été armées cette année par la France, en violation de la résolution 73 de lONU, qui ne prévoit pourtant que la "protection des populations civiles en Libye".
Après avoir accueilli, fin 2007, la tente du Guide libyen dans la cour de lÉlysée, la France a invité lannée suivante sur les Champs-Élysées le président syrien Bachar el-Assad pour assister au défilé du 14 Juillet.
Selon le rapport, Paris a vendu de 2005 à 2009 près dun million de dollars de munitions au régime syrien. "Ce nest pas la quantité darmes vendues qui importe, insiste Aymeric Elluin.
Une telle vente pose problème dès lors quelle alimente des dictatures dont on sait quelles violent depuis des décennies les droits humains."
http://www.aloufok.net/spip.php?article5645
On peut saluer le Printemps arabe tout en armant les dictatures quil combat. Voici le triste constat effectué par Amnesty International. Lorganisation révèle que les États-Unis, la Russie et plusieurs pays européens, dont la France, ont fourni de très nombreuses armes à des gouvernements répressifs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord avant les soulèvements de cette année, tout en sachant quil existait un risque considérable que ces armes soient utilisées pour commettre de graves violations des droits humains.
Dans le rapport intitulé Transfert darmes vers le Moyen-Orient et lAfrique du Nord, les leçons pour un traité efficace sur le commerce des armes, lONG se penche sur les transferts darmes effectués vers cinq pays arabes depuis 2005 : Bahreïn, lÉgypte, la Libye, la Syrie et le Yémen. Ses sources, des rapports nationaux sur les exportations de 35 pays, dont les 18 États de lUE, ainsi que la base de données de lONU sur le commerce extérieur de ses membres jusquen 2009.
Daprès Aymeric Elluin, chargé de campagne "armes et impunité" chez Amnesty, le rapport sarrête à cette date, car les informations publiques et disponibles en la matière ne dépassent pas 2009. "Mais cela ne signifie pas que les exportations darmes se sont interrompues depuis lors." Amnesty International reconnaît toutefois que la communauté internationale a pris "quelques mesures cette année afin de limiter les transferts internationaux darmes" vers les cinq pays étudiés.
La France : quatrième vendeur darmes mondial
Quatrième exportateur darmes mondial avec 8,16 milliards deuros de prises de commandes en 2009 (et 16,39 milliards de dollars entre 2000 et 2009), la France figure en bonne position de ce rapport. Daprès celui-ci, Paris aurait livré une "certaine quantité darmes à Bahrein", où la minorité sunnite au pouvoir a maté en mars la rébellion chiite populaire grâce notamment à lintervention de larmée saoudienne.
En Libye, Paris a autorisé de 2005 à 2009 la vente darmements, de munitions et déquipement militaire au régime de Kadhafi, qui les a utilisées pour commettre des "crimes contre lhumanité" contre les populations civiles et rebelles. Mais les forces anti-kadhafi ont également été armées cette année par la France, en violation de la résolution 73 de lONU, qui ne prévoit pourtant que la "protection des populations civiles en Libye".
Après avoir accueilli, fin 2007, la tente du Guide libyen dans la cour de lÉlysée, la France a invité lannée suivante sur les Champs-Élysées le président syrien Bachar el-Assad pour assister au défilé du 14 Juillet.
Selon le rapport, Paris a vendu de 2005 à 2009 près dun million de dollars de munitions au régime syrien. "Ce nest pas la quantité darmes vendues qui importe, insiste Aymeric Elluin.
Une telle vente pose problème dès lors quelle alimente des dictatures dont on sait quelles violent depuis des décennies les droits humains."
http://www.aloufok.net/spip.php?article5645