La cortisone fait de la résistance !

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
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Hormone naturelle sécrétée par les surrénales, une glande située au-dessus des reins, le cortisol, la mise au point dans les années 1950 de son équivalent de synthèse, la cortisone, a révolutionné le traitement de nombreuses pathologies en raison de son action anti-inflammatoire efficace. Elle a par contre de nombreux effets secondaires qui demandent de la prudence dans son emploi. Il n’en reste pas moins qu’elle reste incontournable depuis près de 80 ans comme elle l’a prouvé pendant l’épidémie de covid-19.

UN MEDICAMENT EFFICACE

La cortisone combat l’inflammation et a une action immunosuppressive (= supprime les réactions immunitaires exagérées de l’organisme).

Son action empêche l’organisme de produire les substances qui causent les symptômes de l’inflammation. Les corticoïdes sont bien tolérés lors d’une prescription courte . Ils ne sont prescrits sur une longue durée que dans de rares cas ou encore quand l’inflammation est chronique, en particulier dans les maladies auto-immunes.
Rappelons enfin qu'une étude publiée en septembre 2021 a indiqué clairement pour la première fois qu’un traitement par corticoïdes diminuait de 21% le risque de mortalité des formes sévères de la Covid-19. La cortisone a été généralisée ensuite pour les patients atteints de la Covid-19 sévère et critique dans tous les pays !

LES EFFETS DELETERES DE LA CORTISONE

Quand les corticoïdes sont suivis pendant de nombreux mois ou années, leurs effets délétères sont nombreux :

- La cortisone déplace la graisse de l’extrémité inférieure du corps à la partie supérieure.

- Au niveau des reins, la cortisone retient le sodium et élimine le potassium provoquant une surcharge hydrosodée (en eau et sodium) et donc un risque d’hypertension artérielle.

- Au niveau osseux, les corticoïdes accélèrent la perte osseuse et diminuent les capacités de formation osseuse. L’ostéoporose cortisonique est la plus fréquente des complications des traitements au long cours. Le risque de fracture est plus élevé dans l’ostéoporose cortisonique que dans l’ostéoporose due à la ménopause , et ce pour une même valeur de densité osseuse. Pour limiter ce phénomène, du calcium et de la vitamine D3 sont généralement prescrits. Dans des cas graves, des médicaments y sont ajoutés.

- Au niveau des yeux, la cortisone est susceptible d’entrainer une cataracte.

- La cortisone peut induire un diabète ou une intolérance au glucose : l’organisme réagit moins aux effets de l’insuline (le régulateur de notre quantité de sucre) et doit redoubler d’efforts pour contrôler les taux de glucose sanguin.

- Des insomnies et même des troubles psychiatriques surviennent aussi.

Enfin, étant donné que les corticoïdes réduisent l’activité protectrice du système immunitaire, le risque d’infection est accru. Parfois, un traitement antibiotique doit être prescrit, Et l’on suggère aux patients de se faire vacciner, notamment contre la grippe saisonnière.

L’arrêt des corticoïdes doit impérativement être progressif. La prise de corticoïdes de synthèse utilisés lors des traitements bloque en effet la sécrétion des corticoïdes naturels produits par les glandes surrénales. Il faut donc s’assurer que ces glandes ont bien pris le relais avant l’arrêt définitif des corticoïdes de synthèse.


EDUCATION THERAPEUTIQUE

Les modifications du mode de vie peuvent permettre dans une certaine mesure de réduire les phénomènes inflammatoires. Cela passe en particulier par :

- L’exercice physique : il diminue les effets secondaires des corticoïdes.

- La révision des habitudes alimentaires : les corticoïdes augmentent l'appétit et, sachant que les malades vont manger plus en se dépensant physiquement souvent moins, la prise de poids est fréquente. Le régime méditerranéen semblerait en particulier avoir des atouts pour diminuer l’inflammation en gardant son poids.

- La Phytothérapie : Selon la collaboration Cochrane (une organisation internationale de chercheurs indépendants), certaines huiles (d’onagre, de bourrache ou de pépins de cassis) auraient une action anti-inflammatoire réduisant la douleur.

UNE VIDEO SUR LES MALADIES AUTO-IMMUNES



ILLUSTRATION : le célèbre peintre français Raoul Dufy, soufrant de polyarthrite, bénéficie de ce traitement par la cortisone et il dédiera à ce médicament ce tableau intitulé « la cortisone ».
 
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