CHAPITRE II :BASES DE LA TRANSDUCTION INDUITS PAR LE THC
1. Introduction :
C’est en 1990, que Matsuda [161], et ses collègues, ont rapporté le clonage et le séquençage du premier récepteur C. B. 1 chez le rat, et Munroe [154] celui du récepteur C. B. 2 en 1993.
Le récepteur C. B. 1 a été cloné et séquencé chez le rat et la souris mais aussi chez l'être humain.
Ce récepteur appartient à la famille des récepteurs couplés à une protéine G.
Cette protéine G. (Gi/Go) présente 7 boucles transmembranaires.
Le C. B. 2, cloné plus tardivement, chez l'homme et chez la souris, présente une faible homologie avec le C. B. 1 (44 % des acides aminés identiques), sauf au niveau des séquences transmembranaires (68 %).
Récemment, plusieurs études, en utilisant des rongeurs dépourvus de récepteurs C.B. 2 et C. B. 1 (knocked-out) ont montré la probable existence d'un nouveau récepteur non C. B. 1 non C. B. 2 :le récepteur vanilloïde [59] [66] [68] [153].
Ces études méritent confirmation et validation chez l'homme, mais soulignent encore une fois la relative jeunesse de la science face au système cannabinoïde, comparativement au système morphinique bien mieux compris et étudié.
2. Distribution des C. B. 1 :
Les deux grandes régions intensément marquées sont les structures cérébrales appartenant au système moteur, les ganglions de la base, quelques structures associées, et le cervelet. Nous enumérerons ces régions et succinctement leurs fonctions.
En fait, la distribution des récepteurs C. B. 1 correspond aux structures anatomiques impliquées dans les effets principaux du cannabis, sur la mémoire, les perceptions sensorielles et les contrôles moteurs. On comprend pourquoi ils sont intensément présents dans l’hippocampe, le cortex associatif, le cervelet, et les ganglions de la base. On les retrouve donc dans :
• Le noyau caudé
• Le globus pallidus
• Le noyau antépédonculaire
• La substance noire réticulée
• Il est présent sur les neurones du noyau caudé, du putamen et sur différentes voies striatofugales.
• Ces régions intéressent le contrôle du mouvement .
On comprend pourquoi les récepteur CB 1 sont responsables des effets neuropsychologiques [117] chez l’homme ou l’animal.
En revanche, le récepteur serait absent des terminaisons dopaminergiques de la voie nigrostriatale.
Dans le cervelet, les récepteurs sont presque uniformément répartis, dans toutes les couches moléculaires et localisés sur les axones des cellules granulaires.
Le cortex cérébral dans son ensemble, mais surtout le cortex préfrontal (centre de l’integration des fonctions cognitives) et cingulaire, présentent, une grande densité de récepteurs plus spécialement pour les couches 1. et 6.
L’hippocampe est intensément marqué, particulièrement dans les couches moléculaires du gyrus denté, et dans le champ C.A. 3.
D’autres structures limbiques, mais de façon moindre, possèdent des récepteurs C. B. 1 :
• L’amygdale (noyau latérobasal essentiellement)(réponse émotionnelle)
• Le septum
• Le noyau accumbens
• La bande diagonale de Broca
• Le noyau latéral de l'habénula.
Ces régions intéressent l’apprentissage de la mémoire, les fonctions cognitives, ainsi que le circuit de la récompense.
L’hypothalamus et l'hypophyse, essentiellement la post hypophyse, présentent des récepteurs assez uniformément répartis. Ils sont le centre de l’homéostasie.
La quasi-absence de C. B. 1 dans le thalamus, le tronc cérébral, et la moelle épinière, explique que l'abus de marijuana ne s'accompagne pas de risque vis-à-vis des fonctions vitales et végétatives.
On les retrouve en très faible quantité dans des zones électives :
• La substance grise périaqueducale du noyau cochléaire dorsal
• Le noyau parabrachial
• Le noyau tegmental dorsale du pont
• Le noyau de l'olive inférieure de la partie caudale du noyau du tractus solitaire (sensations viscérales nausées et vomissements).
Les CB1 existent également en dehors du système nerveux central : testicule, intestin grêle, vessie, muscles lisses des vaisseaux cérébraux, terminaisons nerveuses présynaptiques du système nerveux orthosympathique.