La Femme Sourde-Muette.

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Difkoum

Anti sioniste et khawa khawa.
Quand elle monta sur l'estrade, accompagnée d'un truchement, de ceux qui interprètent le langage mimique des sourds-muets, elle fut reçue par des applaudissements, auxquels elle répondit, sans les avoir entendus, par des courbettes,
Les gens la respectaient pour son âge, pour ses combats, son érudition, partout l'invitaient à tous les débats, appréciaient ses idées claires, ses explications nettes,
Quelques théologiens en herbe, de ceux qui généralement sentent le musc, portent des gandouras longues comme des robes, une espèce de chechiya blanche sur la tête, un chapelet au poignet, au menton une barbichette,
Organisaient une soirée religieuse à l'occasion du mois sacré, et entre autres festivités au menu, la lecture de La Sourate Des Femmes, une table-ronde autour du thème : L'Origine du Mal sur notre planète " ;
Plusieurs intervenants étaient déjà passés, et presque tous, le même discours avaient de moult manières infatigablement ressassé,
Ce fut Ève, sous l'influence de Satan, apparemment déguisé en serpent, qui incita Adam à toucher à un fruit interdit, une pomme, et qui de Dieu Tout Puissant suscita la grande colère !
Et même si des siècles et des siècles étaient passés, c'était elle qui toujours attirait sur la planète la fureur de magistratures haut-placées !
À tour de rôle, arguments métaphysiques à l'appui, ils s'acharnèrent sur la femme, avec des gestes impulsifs, nerveux, qui tantôt mimaient le coup de fouet, tantôt les flammes de l'enfer ;
La soupe très épicée faisant son effet, les invités s'assoupissaient sur les chaises en plastique blanc qui, plus le temps passait, plus elles durcissaient,
Quelques ronflements se firent entendre par intermittence, mais l'on était entre frères, et Dieu est tout miséricorde, tout clémence,
Les organisateurs déambulaient entre les rangs, arrosaient d'eau-de-rose les gens, ramassaient volontiers ceux qui somnolents de leurs sièges glissaient, les aspergeaient de nouveau, les redressaient,
Et ce fut le tour de cette femme menue, un peu ridée, les cheveux grisonnants, qui humble resta debout derrière son interprète, à qui elle avait remis une lettre, et qui allait s'occuper de transmettre son éloquence ;
Il prit le micro, présenta la dame, précisa qu'il allait seulement lire, que lui, sur ce volet, n'avait absolument rien à dire,
On le sentait gêné, ses mains tremblotaient, sa voix chevrotait, mais sa compagne restait patiente, continuait de sourire,
On l'entendit à peine expliquer qu'il s'agissait d'une lettre, adressée par une femme, n'importe quelle femme, à n'importe quel homme,
Elle ne parlait ni de l'Eden, ni de la géhenne, ni de créatures reptiliennes, ni d'aucune pomme, que voilà ce qu'elle disait, que s'il ne tenait qu'à lui, il la lirait ailleurs que sous ce dôme :
.../...
 
" Tous les hommes sont pareils ", dit-elle, elle qui n'est ni haineuse, ni méchante, ni rancunière, ni misandre, ni cruelle,
Elle en a seulement marre, que de partout, chaque fois qu'elle passe, enfants, jeunes, adultes, vieux, impunément la harcèlent,
C'est votre soeur, ma soeur, une maman, une cousine, une amie, une collègue, une copine,
Cette passante anonyme qui d'une féroce prédation est tous les jours victime, que chacun à volonté traque dans la rue, au bureau, sur la plage, dans les gares, les squares, à la sortie des lycées, des facultés, des usines ;
On dirait une jungle, cette société bizarre dont les comportements imitent à la perfection ceux de la faune,
Où à jouer au mâle dominateur l'homme toujours s'amuse, de ruse, de caméléonage, de violence use, sur la voie publique, au travail, au téléphone,
Partout, la chasse est permise, tous les dérapages la gent masculine s'autorise, des avances déplacées, des obscénités, des injures à coeur joie elle s'en donne,
Qui drague à pieds, qui à vélo, qui à cheval, qui en voiture, qui à moto, et nulle n'est épargnée, la tout enfant comme la plus âgée, l'aguicheuse comme la nonne ;
Vous me direz, messieurs, que tout le monde n'agit pas de même, que celle qui sème " la fitna " ( 1 ) récolte l'anathème,
Qu'il est des femmes qui ne se respectent pas, à moitié nues votre instinct charnel provoquent,
Que vos grands-mères n'avaient pas ces manières, que c'est la réforme de la " moudawana " ( 2 ) qui est à l'origine de ces problèmes,
Qu'avant de nous octroyer un crédit, les organismes internationaux, Banque Mondiale et compagnie, nous imposent des plans ou sataniques, ou équivoques ;
Il me souvient pourtant que dans un passé récent, nos maîtresses, nos camarades de classe, nos soeurs, nos voisines portaient des mini-jupes,
Sortaient en débardeur et short, se baignaient en bikini, sans que cela ne crevât la libido de personne, ni aucunement ne compromît la cohabitation de la modernité et de l'authenticité,
Les raisons sont sûrement à chercher ailleurs, peut-être dans les têtes, peut-être dans les coeurs, peut-être un peu plus bas encore, mais ni vous, ni moi, ne sommes dupes,
Pour nous autres octogénaires et plus, il y a anguille sous roche, et les scènes quotidiennes nous choquent autant qu'elles nous laissent perplexes, tellement elles relèvent de l'incivisme, tellement pleines elles sont de haine et d'agressivité ;
" Tous les hommes sont pareils, aime-t-elle à répéter, il faut être misogyne pour le tolérer, l'accepter ! "
Elle a peut-être tort, en ce qui vous concerne, hommes galants, courtois, humains, un peu séducteurs, mais sans méchanceté,
Elle parle certainement de ces sauvages qui se vautrent encore dans leur Moyen Âge, de ces adolescents qui jouent aux mauvais garçons, de ces queutards qui sévissent dans les administrations, les marchés, sur les boulevards,
Je l'aime quand elle ne ressemble pas à sa mère, quand elle est instruite, consciente, intellectuelle, rebelle, quand elle n'est ni servile, ni mercantile, ni vénale, la femme à qui je pense, ce soir...
- Mohammed Talbi -
1 - À prendre ici, dans le sens de séduction, allèchement, tentation.
2 - Le Code de La Famille.
 
Adam ce pervers libidineux pour les unes et Eve cette femme fatale tentatrice pour les autres ?
Le problème se situe ailleurs en la mutation des valeurs et des référents.
Il faut être à deux et se répartir équitablement la charge de la "faute originelle" excluant du paradis, celle des instincts, des conséquences des choix propres.
Discours machistes, féministes, intéressés et calculateurs, instincts de nidification et optimisation des choix, instinct de contrôle de la reproduction exclusive, normes sociales, religieuses, juridiques, calculs bassement pécuniers aromatisés à un semblant d'amour, tissent la véritable trame de fond de la diversité des comportements.

Le texte à l'eau de rose, chevaleresquement complaisant, bon chic, bon genre, vient se heurter à la réalité crue, celle révélée par les buzz du web illustrant les facettes dites "déviantes" de cette diversité que sont les individus rendant toute généralisation abusive. On ne peut mesurer une grandeur hors du contexte qui lui est propre, c'est un problème de cohérence de la logique. Aborder des lois de comportements propres à une culture pour les jauger dans le cadre d'une autre culture exogène ? L'existence même de différences vide de tout sens une approche se prétendant universelle, moderniste, utopiste.

Le problème est celui d'une transition entre deux cultures l'une traditionnelle et l'autre importée, de l'émergence de nouvelles valeurs au sein d'un corpus de valeurs "héritées" engendrant des antagonismes au sein de la logique interne "dominante".

Moyen-âge, queutards et autres termes péjoratifs dénotent d'un parti pris comme d'une totale déconnection de la réalité tangible et objective car les libertés s'inscrivent dans un cadre normatif et social porteur d'obligations (charge de famille, filiation, héritage etc.)

Bref, l'auteur devrait redescendre sur la terre ferme, celle de l'existant comme celle des causes premières établissant ce dernier en normant les rapports au sein d'une société.
 
Dernière édition:
Moyen-âge, queutards et autres termes péjoratifs dénotent d'un parti pris comme d'une totale déconnection de la réalité tangible et objective car les libertés s'inscrivent dans un cadre normatif et social porteur d'obligations (charge de famille, filiation, héritage etc.)

Bref, l'auteur devrait redescendre sur la terre ferme, celle de l'existant comme celle des causes premières établissant ce dernier en normant les rapports au sein d'une société.
Tes phrases n'ont ni tête ni queue. Je n'ai absolument pas saisi le sens de ton intervention.
 
Tes phrases n'ont ni tête ni queue. Je n'ai absolument pas saisi le sens de ton intervention.
C'est normal puisque tu adhères au contenu du texte, à la mentalité de l'auteur, au référentiel "moderniste".
Prends du recul et considères que le système "moyenâgeux" ne s'est pas établi par hasard ou par génération spontané, qu'il est différent du tien, qu'il a été sassé par les siècles, qu'il a une logique interne propre.
Il te faudra par ailleurs visionner les vidéos "marocaines" qui abordent des comportements "marginaux" pour saisir l'évolution et la transition en cours.
Bon courage.
 
Dernière édition:
C'est normal puisque tu adhères au contenu du texte, à la mentalité de l'auteur, au référentiel "moderniste".
Prends du recul et considères que le système "moyenâgeux" ne s'est pas établi par hasard ou par génération spontané, qu'il est différent du tien, qu'il a été sassé par les siècles, qu'il a une logique interne propre.
Il te faudra par ailleurs visionner les vidéos "marocaines" qui abordent des comportements "marginaux" pour saisir l'évolution et la transition en cours.
Bon courage.
Merci. N'hésite pas à m'indiquer des sources.
 
Je suis parti de Watch sur fb, de là j'ai eu accès à une succession de chaines et de vidéos qui traitent d'expériences et de conflits vécus.
Le texte ne parle pas de conflits. Il dénonce le harcèlement des rues et la misogynie que personne n'ignore.

Elle en a seulement marre, que de partout, chaque fois qu'elle passe, enfants, jeunes, adultes, vieux, impunément la harcèlent,
C'est votre soeur, ma soeur, une maman, une cousine, une amie, une collègue, une copine,
Cette passante anonyme qui d'une féroce prédation est tous les jours victime, que chacun à volonté traque dans la rue, au bureau, sur la plage, dans les gares, les squares, à la sortie des lycées, des facultés, des usines ;
 
Adam ce pervers libidineux pour les unes et Eve cette femme fatale tentatrice pour les autres ?
Le problème se situe ailleurs en la mutation des valeurs et des référents.
Il faut être à deux et se répartir équitablement la charge de la "faute originelle" excluant du paradis, celle des instincts, des conséquences des choix propres.
Discours machistes, féministes, intéressés et calculateurs, instincts de nidification et optimisation des choix, instinct de contrôle de la reproduction exclusive, normes sociales, religieuses, juridiques, calculs bassement pécuniers aromatisés à un semblant d'amour, tissent la véritable trame de fond de la diversité des comportements.

Le texte à l'eau de rose, chevaleresquement complaisant, bon chic, bon genre, vient se heurter à la réalité crue, celle révélée par les buzz du web illustrant les facettes dites "déviantes" de cette diversité que sont les individus rendant toute généralisation abusive. On ne peut mesurer une grandeur hors du contexte qui lui est propre, c'est un problème de cohérence de la logique. Aborder des lois de comportements propres à une culture pour les jauger dans le cadre d'une autre culture exogène ? L'existence même de différences vide de tout sens une approche se prétendant universelle, moderniste, utopiste.

Le problème est celui d'une transition entre deux cultures l'une traditionnelle et l'autre importée, de l'émergence de nouvelles valeurs au sein d'un corpus de valeurs "héritées" engendrant des antagonismes au sein de la logique interne "dominante".

Moyen-âge, queutards et autres termes péjoratifs dénotent d'un parti pris comme d'une totale déconnection de la réalité tangible et objective car les libertés s'inscrivent dans un cadre normatif et social porteur d'obligations (charge de famille, filiation, héritage etc.)

Bref, l'auteur devrait redescendre sur la terre ferme, celle de l'existant comme celle des causes premières établissant ce dernier en normant les rapports au sein d'une société.
Waw tu es a lair plus Smart que moi :D
 
Le texte ne parle pas de conflits. Il dénonce le harcèlement des rues et la misogynie que personne n'ignore.
Il faut aller plus loin et remonter aux causes, dans la société traditionnelle, il y a à peine cinquante ans, un chasseur invité dans la demeure d'un accompagnateur ou porteur, se devait de baisser les yeux lorsque la femme ou la fille de l'hôte assurait le service.

Le respect de la femme était dû et nul n'osait harceler ou s'adresser à cette dernière de manière inconvenable que ce soit au souk ou au village. Ces traditions perdurent encore en haute montagne. Le harcèlement est un produit engendré par le délitement des valeurs caractérisant les sociétés en perte des référents traditionnels et ce en l'absence de substitution de ces derniers par d'autres valeurs "occidentales".

Quand au contrôle du potentiel reproductif, il concerne symétriquement et indistinctement l'homme comme la femme (ezzani oua ezzaniya), le concept de misogynie porteur de haine de la femme étant étranger à la culture musulmane. Ce contrôle de la femme génitrice a diffusé dans la société engendrant à la limite les crimes d'honneur.
 
Il faut aller plus loin et remonter aux causes, dans la société traditionnelle, il y a à peine cinquante ans, un chasseur invité dans la demeure d'un accompagnateur ou porteur, se devait de baisser les yeux lorsque la femme ou la fille de l'hôte assurait le service.

Le respect de la femme était dû et nul n'osait harceler ou s'adresser à cette dernière de manière inconvenable que ce soit au souk ou au village. Ces traditions perdurent encore en haute montagne. Le harcèlement est un produit engendré par le délitement des valeurs caractérisant les sociétés en perte des référents traditionnels et ce en l'absence de substitution de ces derniers par d'autres valeurs "occidentales".

Quand au contrôle du potentiel reproductif, il concerne symétriquement et indistinctement l'homme comme la femme (ezzani oua ezzaniya), le concept de misogynie porteur de haine de la femme étant étranger à la culture musulmane. Ce contrôle de la femme génitrice a diffusé dans la société engendrant à la limite les crimes d'honneur.
Les femmes prisonnières de guerres, esclaves sexuelles n'ont jamais existé. C'était juste de la propagande.
le concept de misogynie porteur de haine de la femme étant étranger à la culture musulmane.
Juste mort de rire :D
 
Les femmes prisonnières de guerres, esclaves sexuelles n'ont jamais existé. C'était juste de la propagande.

Juste mort de rire :D
Des pirouettes en se tordant de rire. :D

Ce que tu affirmes est vrai partout, même dans le cas de forces militaires ou coloniales projetées à l'étranger (romaines, grecques, croisées, sudistes "esclavage dans les plantations", vietnam, maghreb, etc.)
 
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