La Flandre en crise...

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La Flandre souffre du syndrome wallon »JOAN CONDIJTS

samedi 07 novembre 2009, 09:24

La Flandre, la région la plus touchée par les suppressions d’emplois à la suite de la crise économique et financière, souffre du même syndrome que la Wallonie, à savoir tenter de préserver des activités déclinantes, a déclaré dajs les colonnes du Soir, l’économiste en chef de la banque Degroof, Etienne de Callatay. Par Joan Condijts
Etienne de Callatay, © DR
Social Les suppressions d’emplois se multiplient dans le nord du pays

« La Flandre souffre du syndrome wallon »

Cinq cent cinquante-huit emplois supprimés en trois ans. Peut-être quatre. L’annonce faite mercredi par Janssen Phamaceutica est venue alourdir la facture sociale d’une crise qui aura coûté et coûtera cher. Surtout à la Flandre.

Selon la comptabilité syndicale (FGTB et CSC), la note avoisine les 26.000 unités pour les dix premiers mois de cette année, avec un pic à 5.066 en juillet. Et les prévisions de la Banque nationale de Belgique ne sont guère rassurantes puisqu’au 31 décembre 2009, le banquier central s’attend à dénombrer quelque 36.000 pertes d’emplois. Les quatre mois de récession laisseront des traces.

Principaux secteurs touchés : l’industrie en général (plus de 8.000 postes perdus depuis le début de l’année), et l’automobile en particulier (3.600), mais aussi le textile (près de 1.000 emplois alors que la fin 2008 avait déjà été plus qu’assassine) et évidemment la finance avec près de 2.000 emplois sacrifiés. Dans ce bain de sang social, la Flandre se révèle la plus touchée (comme en témoigne partiellement le classement des plus gros licenciements collectifs du royaume, voir ci-dessus). « Rien d’étonnant à cela, commente Etienne de Callatay, économiste en chef de la banque Degroof. Celui qui a plus, risque de perdre plus. L’emploi wallon se révèle aujourd’hui plus stable car la part du public et du non-marchand est plus importante qu’en Flandre. Il y a en fait moins d’emplois privés au sud et surtout moins d’emplois privés dans l’industrie. »

Un autre paramètre explique les coups relativement moins sanglants en Wallonie : « La désindustrialisation a été plus forte et s’est opérée dès la fin des années septante car les outils étaient moins compétitifs dans le sud du pays », note Etienne de Callatay. « Le problème apparaît plus tard en Flandre à la faveur de cette crise. mais la Flandre souffre du même syndrome que la Wallonie : tenter de préserver des activités déclinantes comme l’assemblage automobile. Cette industrie est condamnée car elle est en surproduction en Europe occidentale et pâtit des coûts salariaux élevés. on va assister à un glissement vers l’Europe de l’est », conclut l’économiste.

Le ministre-président flamand ne se montre guère plus optimiste. La semaine dernière, Kris Peeters (CD&V) déclarait, dans un entretien accordé au journal économique De Tijd, que « le pire est à venir » et doutait de retrouver les emplois perdus. Le futur ne s’annonce en effet guère rose puisque la Banque nationale joue les Cassandre pour 2010 : la facture sociale doublerait avec près de 80.000 pertes d’emplois.
 
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