droitreponse
Initium ut esset homo creatus est
http://www.lejdd.fr/Politique/Migrants-pourquoi-Francois-Hollande-a-change-749677
On n'échappe pas à son histoire. Raphaël Glucksmann a organisé, samedi à Paris, la première manifestation française pour les réfugiés. Il recommencera tous les samedis. En 1979, son père, le philosophe André Glucksmann, avait, lui, rejoint Bernard Kouchner en mer de Chine pour sauver des boat people. Puis il avait organisé la rencontre à l'Élysée entre Raymond Aron, Jean-Paul Sartre et Valéry Giscard d'Estaing. Le président de la République avait annoncé, à son issue, que la France accorderait 40.000 visas à ceux qui fuyaient le Vietnam (finalement 130.000 visas furent délivrés). Dans l'appartement familial, Raphaël a vu défiler les réfugiés fuyant le totalitarisme, l'intégrisme, les guerres.
François Hollande n'a pas grandi dans un tel univers familial. Mais, comme tous les étudiants de gauche de l'époque, il a organisé des collectes pour les réfugiés chiliens qui fuyaient la dictature. Président de la République, il s'en souvient.
"Notre histoire, ce n'est pas une question de gauche ou de droite"
Angela Merkel est en pointe dans la bataille pour l'accueil des réfugiés. Le chef de l'État a choisi de ne pas la laisser seule. La France prendra donc sa part (bien plus faible que l'Allemagne) dans cet afflux. L'initiative franco-allemande a été décidée fin août, lorsque le Président et la chancelière se sont vus à Berlin. Leurs ministres de l'Intérieur ont préparé une lettre commune au président de la Commission européenne. Jeudi, au moment où la photo du petit Aylan fait le tour du monde, Hollande et Merkel choisissent de prononcer les mêmes mots et de rendre publique leur lettre à Juncker. Le "mécanisme permanent obligatoire" d'accueil des 120.000 réfugiés déjà arrivés sur le sol européen est ainsi lancé. Les 28 pays de l'UE devront s'y plier et, selon nos informations, la France s'engagerait alors à accueillir 21.000 demandeurs d'asile. Il en sera question lors de la réunion des ministres européens de l'Intérieur, le 14 septembre, où seule une majorité qualifiée est requise pour valider ce plan global. "On a déjà accueilli des réfugiés en France, des Arméniens, des Polonais, des Espagnols, des Chiliens, des Vietnamiens. Cela fait partie de la tradition française. Dans notre pays, il y a des enfants de réfugiés. C'est notre histoire, ce n'est pas une question de gauche ou de droite", confiait cette semaine François Hollande à des proches.
Lundi, lors de sa conférence de presse, le président de la République reviendra sur cette crise. Il annoncera des mesures de coordination des moyens en France pour accueillir dans les prochaines semaines et les prochains mois ceux qui fuient les guerres ou les persécutions. La gauche a finalement retrouvé le chemin de la rue et des estrades. Le PS organise, mardi, un meeting à Paris sur le thème "Pour nous, l'accueil c'est oui". Un poids lourd de la majorité a été surpris par la lenteur de cette mobilisation : "On voit bien la morsure du populisme et de l'extrême droite. Face à une droite qui dérive, la gauche aurait pu se rassembler plus vite. C'est un combat historique. Quand les boat people fuyaient le Vietnam, personne ne se demandait s'il fallait les accueillir." C'était il y a quarante ans.
On n'échappe pas à son histoire. Raphaël Glucksmann a organisé, samedi à Paris, la première manifestation française pour les réfugiés. Il recommencera tous les samedis. En 1979, son père, le philosophe André Glucksmann, avait, lui, rejoint Bernard Kouchner en mer de Chine pour sauver des boat people. Puis il avait organisé la rencontre à l'Élysée entre Raymond Aron, Jean-Paul Sartre et Valéry Giscard d'Estaing. Le président de la République avait annoncé, à son issue, que la France accorderait 40.000 visas à ceux qui fuyaient le Vietnam (finalement 130.000 visas furent délivrés). Dans l'appartement familial, Raphaël a vu défiler les réfugiés fuyant le totalitarisme, l'intégrisme, les guerres.
François Hollande n'a pas grandi dans un tel univers familial. Mais, comme tous les étudiants de gauche de l'époque, il a organisé des collectes pour les réfugiés chiliens qui fuyaient la dictature. Président de la République, il s'en souvient.
"Notre histoire, ce n'est pas une question de gauche ou de droite"
Angela Merkel est en pointe dans la bataille pour l'accueil des réfugiés. Le chef de l'État a choisi de ne pas la laisser seule. La France prendra donc sa part (bien plus faible que l'Allemagne) dans cet afflux. L'initiative franco-allemande a été décidée fin août, lorsque le Président et la chancelière se sont vus à Berlin. Leurs ministres de l'Intérieur ont préparé une lettre commune au président de la Commission européenne. Jeudi, au moment où la photo du petit Aylan fait le tour du monde, Hollande et Merkel choisissent de prononcer les mêmes mots et de rendre publique leur lettre à Juncker. Le "mécanisme permanent obligatoire" d'accueil des 120.000 réfugiés déjà arrivés sur le sol européen est ainsi lancé. Les 28 pays de l'UE devront s'y plier et, selon nos informations, la France s'engagerait alors à accueillir 21.000 demandeurs d'asile. Il en sera question lors de la réunion des ministres européens de l'Intérieur, le 14 septembre, où seule une majorité qualifiée est requise pour valider ce plan global. "On a déjà accueilli des réfugiés en France, des Arméniens, des Polonais, des Espagnols, des Chiliens, des Vietnamiens. Cela fait partie de la tradition française. Dans notre pays, il y a des enfants de réfugiés. C'est notre histoire, ce n'est pas une question de gauche ou de droite", confiait cette semaine François Hollande à des proches.
Lundi, lors de sa conférence de presse, le président de la République reviendra sur cette crise. Il annoncera des mesures de coordination des moyens en France pour accueillir dans les prochaines semaines et les prochains mois ceux qui fuient les guerres ou les persécutions. La gauche a finalement retrouvé le chemin de la rue et des estrades. Le PS organise, mardi, un meeting à Paris sur le thème "Pour nous, l'accueil c'est oui". Un poids lourd de la majorité a été surpris par la lenteur de cette mobilisation : "On voit bien la morsure du populisme et de l'extrême droite. Face à une droite qui dérive, la gauche aurait pu se rassembler plus vite. C'est un combat historique. Quand les boat people fuyaient le Vietnam, personne ne se demandait s'il fallait les accueillir." C'était il y a quarante ans.