Chemin des Dames : la bataille qui déclencha les mutineries de 1917
Ce dimanche 16 avril 2017 a été choisi pour commémorer le centenaire du déclenchement de la bataille du Chemin des Dames - également appelée “offensive Nivelle” du nom du général qui la mena - il y a tout juste un siècle. Le Chemin des Dames, dans le département de l'Aisne, traverse dix-huit villages dont sept ont été totalement ou partiellement détruits durant les combats meurtriers de la Première Guerre mondiale.
Cet épisode fut un des plus sanglant du premier conflit mondial. Il a vu naître
“La chanson de Craonne”, chant désespéré sur un air de bal musette, et déclencha les première mutineries dans les rangs français, qui firent trembler l'état-major
A revivre avec GEO HISTOIRE.
"Nous avons refusé de monter en ligne mardi soir […]. Nous nous sommes mis presque en grève, et beaucoup d'autres régiments ont fait comme nous." Voilà ce que raconte, dans une lettre à sa femme, un soldat du 36e régiment d'infanterie. Nous sommes en 1917, au cœur des combats, et le fantassin laisse éclater sa colère :
"Ils nous prennent pour des bêtes, nous font marcher comme cela et pas grand-chose à manger, et encore se faire casser la figure pour rien, on aurait monté à l'attaque, il en serait resté moitié et on n'aurait pas avancé pour cela. Peut-être que vous ne recevrez pas ma lettre, ils vont peut-être les ouvrir […]. Moi je m'en moque, j'en ai assez de leur guerre…"
Effectivement, le contrôle postal intercepta cette lettre. C'est Guy Pedroncini, premier historien des "Mutineries de 1917" (PUF, 1967), qui l'exhuma un demi-siècle plus tard. Car cet événement, petite goutte dans l'océan sanglant de la Grande Guerre, resta longtemps ignoré.
Après l'armistice, la nation soigna son traumatisme en célébrant la victoire en grande pompe. Dans une telle symphonie, les mutineries résonnaient comme des fausses notes. Tandis que fleurissaient les monuments aux martyrs, ceux qui avaient failli au sacrifice patriotique furent rejetés dans les limbes du mépris. Et on oublia leur révolte. Elle semble pourtant avoir marqué un tournant dans la guerre...
Trois ans d'attaques désastreuses et toujours pas d'armistice…
+ sur http://www.geo.fr/photos/reportages...idienne&xtor=EPR-57-[NL_quotidienne]-20170415
des cailloux dans l'histoire dont on ne parle pas
mam
Ce dimanche 16 avril 2017 a été choisi pour commémorer le centenaire du déclenchement de la bataille du Chemin des Dames - également appelée “offensive Nivelle” du nom du général qui la mena - il y a tout juste un siècle. Le Chemin des Dames, dans le département de l'Aisne, traverse dix-huit villages dont sept ont été totalement ou partiellement détruits durant les combats meurtriers de la Première Guerre mondiale.
Cet épisode fut un des plus sanglant du premier conflit mondial. Il a vu naître
“La chanson de Craonne”, chant désespéré sur un air de bal musette, et déclencha les première mutineries dans les rangs français, qui firent trembler l'état-major
A revivre avec GEO HISTOIRE.
"Nous avons refusé de monter en ligne mardi soir […]. Nous nous sommes mis presque en grève, et beaucoup d'autres régiments ont fait comme nous." Voilà ce que raconte, dans une lettre à sa femme, un soldat du 36e régiment d'infanterie. Nous sommes en 1917, au cœur des combats, et le fantassin laisse éclater sa colère :
"Ils nous prennent pour des bêtes, nous font marcher comme cela et pas grand-chose à manger, et encore se faire casser la figure pour rien, on aurait monté à l'attaque, il en serait resté moitié et on n'aurait pas avancé pour cela. Peut-être que vous ne recevrez pas ma lettre, ils vont peut-être les ouvrir […]. Moi je m'en moque, j'en ai assez de leur guerre…"
Effectivement, le contrôle postal intercepta cette lettre. C'est Guy Pedroncini, premier historien des "Mutineries de 1917" (PUF, 1967), qui l'exhuma un demi-siècle plus tard. Car cet événement, petite goutte dans l'océan sanglant de la Grande Guerre, resta longtemps ignoré.
Après l'armistice, la nation soigna son traumatisme en célébrant la victoire en grande pompe. Dans une telle symphonie, les mutineries résonnaient comme des fausses notes. Tandis que fleurissaient les monuments aux martyrs, ceux qui avaient failli au sacrifice patriotique furent rejetés dans les limbes du mépris. Et on oublia leur révolte. Elle semble pourtant avoir marqué un tournant dans la guerre...
Trois ans d'attaques désastreuses et toujours pas d'armistice…
+ sur http://www.geo.fr/photos/reportages...idienne&xtor=EPR-57-[NL_quotidienne]-20170415
des cailloux dans l'histoire dont on ne parle pas
mam
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