La Situation politique et sécuritaire au Nord
Rebellions, chantages, pression économique, refus de coopérer contre le terrorisme, torpillage diplomatique La guerre secrète de l'Algérie contre le Mali
Deux pays ont apporté une contribution inestimable au FLN dans sa lutte pour libérer l'Algérie du joug colonial français : le Maroc et le Mali. Affranchi du protectorat français, le premier, sous le haut commandement de Sa Majesté le Roi Mohammed V, lui fournissait des armes et son territoire pour permettre aux fellaghas de se replier après leurs attaques ou actes de sabotages perpétrés contre les positions de l'occupant. Le second, qui venait d'accéder fraîchement à l'indépendance, n'avait pas d'armes à offrir aux combattants algériens, mais son territoire leur servait également de base de repli. Qui plus est, c'est par là que transitait, depuis le port de Conakry, l'armement généreusement octroyé par l'Union soviétique et convoyé par l'armée malienne jusqu'aux maquis algériens. L'actuel président de l'Algérie, Abdelaziz Bouteflika, portait le nom de guerre de "Abdelaziz le Malien " parce que chef de la zone de commandement sud, il avait son QG (quartier général) à Gao et c'est ce bâtiment, où il a vécu sept ans, qui abrite le consulat d'Algérie.[/b]
Seulement voilà : leur pays libéré en juillet 1962, les fellaghas eurent tôt fait de retourner leurs armes contre leurs bienfaiteurs. Presque concomitamment, la toute première rébellion touarègue dans la région de Kidal, derrière laquelle se profilait l'ombre des nouveaux maîtres de l'Algérie et la guerre des sables opposant l'Algérie et le Maroc éclatent. C'est pourtant le président Modibo Kéita qui, tout en sefforçant de mâter le soulèvement touareg, fera la paix entre l'Algérie et le Maroc, à la faveur de la conférence de Bamako de 1963.
Un officier supérieur de l'armée malienne à la retraite, qui a fait le front lors de la première rébellion touarègue et est resté, depuis, un observateur vigilant de la situation au Nord-Mali, confie : " Sous les dehors d'une amitié irréprochable, d'une entente sans faille avec le Mali, l'Algérie a été constamment derrière toutes les rébellions dans la région de Kidal, depuis la première République, sous Modibo Kéita, à la troisième sous Alpha Oumar Konaré d'abord, ATT ensuite, en passant par la deuxième sous Moussa Traoré. Tous les stratèges militaires vous diront qu'une rébellion dans cette partie du pays est impossible sans l'appui de l'Algérie. C'est elle qui conçoit, finance, organise toutes les attaques armées dirigées contre le Mali pour se poser après comme médiateur ou réconciliateur. Plus faux et hypocrites que les Algériens, tu meurs "
[uLa meilleure illustration est donnée par la double mutinerie qui sest produite dans les garnisons de Kidal et Ménaka, le 23 mai 2006. Immédiatement après les attaques, l'état-major de Bamako a tenté de joindre celui d'Alger, conformément à des accords liant les deux pays, pour verrouiller la frontière algérienne afin d'accroître les chances des troupes maliennes de pourchasser et neutraliser les mutins. Pendant toute une semaine, silence radio. Durant cette période et bien plus tard, les insurgés des camps militaires de Kidal et de Ménaka, auxquels s'étaient joints des dizaines de jeunes gens désoeuvrés, recrutés par Ibrahima Ag Bahanga, se rendaient librement dans le sud algérien pour refaire leurs stocks de vivres, de carburant, d'armes de guerre et de munitions ou se faire tout simplement soigner dans les hôpitaux avec la générosité incommensurable des autorités algériennes.[/u Conséquence de cette collusion entre l'Algérie et les insurgés, la signature de l'humiliant Accord d'Alger du 4 juillet 2006, ressentie comme une blessure profonde par tous les patriotes attachés à l'unité nationale, à l'intégrité du territoire et la souveraineté de la nation. Et pour cause : voici l'Algérie qui, après avoir mis à genou l'armée malienne face à une poignée de renégats, s'attribue la prérogative de participer directement et pleinement à la gestion d'une région du Mali sur tous les plans et dans tous les domaines : politique, militaire, économique, financier, social, culturel, etc.
Rebellions, chantages, pression économique, refus de coopérer contre le terrorisme, torpillage diplomatique La guerre secrète de l'Algérie contre le Mali
Deux pays ont apporté une contribution inestimable au FLN dans sa lutte pour libérer l'Algérie du joug colonial français : le Maroc et le Mali. Affranchi du protectorat français, le premier, sous le haut commandement de Sa Majesté le Roi Mohammed V, lui fournissait des armes et son territoire pour permettre aux fellaghas de se replier après leurs attaques ou actes de sabotages perpétrés contre les positions de l'occupant. Le second, qui venait d'accéder fraîchement à l'indépendance, n'avait pas d'armes à offrir aux combattants algériens, mais son territoire leur servait également de base de repli. Qui plus est, c'est par là que transitait, depuis le port de Conakry, l'armement généreusement octroyé par l'Union soviétique et convoyé par l'armée malienne jusqu'aux maquis algériens. L'actuel président de l'Algérie, Abdelaziz Bouteflika, portait le nom de guerre de "Abdelaziz le Malien " parce que chef de la zone de commandement sud, il avait son QG (quartier général) à Gao et c'est ce bâtiment, où il a vécu sept ans, qui abrite le consulat d'Algérie.[/b]
Seulement voilà : leur pays libéré en juillet 1962, les fellaghas eurent tôt fait de retourner leurs armes contre leurs bienfaiteurs. Presque concomitamment, la toute première rébellion touarègue dans la région de Kidal, derrière laquelle se profilait l'ombre des nouveaux maîtres de l'Algérie et la guerre des sables opposant l'Algérie et le Maroc éclatent. C'est pourtant le président Modibo Kéita qui, tout en sefforçant de mâter le soulèvement touareg, fera la paix entre l'Algérie et le Maroc, à la faveur de la conférence de Bamako de 1963.
Un officier supérieur de l'armée malienne à la retraite, qui a fait le front lors de la première rébellion touarègue et est resté, depuis, un observateur vigilant de la situation au Nord-Mali, confie : " Sous les dehors d'une amitié irréprochable, d'une entente sans faille avec le Mali, l'Algérie a été constamment derrière toutes les rébellions dans la région de Kidal, depuis la première République, sous Modibo Kéita, à la troisième sous Alpha Oumar Konaré d'abord, ATT ensuite, en passant par la deuxième sous Moussa Traoré. Tous les stratèges militaires vous diront qu'une rébellion dans cette partie du pays est impossible sans l'appui de l'Algérie. C'est elle qui conçoit, finance, organise toutes les attaques armées dirigées contre le Mali pour se poser après comme médiateur ou réconciliateur. Plus faux et hypocrites que les Algériens, tu meurs "
[uLa meilleure illustration est donnée par la double mutinerie qui sest produite dans les garnisons de Kidal et Ménaka, le 23 mai 2006. Immédiatement après les attaques, l'état-major de Bamako a tenté de joindre celui d'Alger, conformément à des accords liant les deux pays, pour verrouiller la frontière algérienne afin d'accroître les chances des troupes maliennes de pourchasser et neutraliser les mutins. Pendant toute une semaine, silence radio. Durant cette période et bien plus tard, les insurgés des camps militaires de Kidal et de Ménaka, auxquels s'étaient joints des dizaines de jeunes gens désoeuvrés, recrutés par Ibrahima Ag Bahanga, se rendaient librement dans le sud algérien pour refaire leurs stocks de vivres, de carburant, d'armes de guerre et de munitions ou se faire tout simplement soigner dans les hôpitaux avec la générosité incommensurable des autorités algériennes.[/u Conséquence de cette collusion entre l'Algérie et les insurgés, la signature de l'humiliant Accord d'Alger du 4 juillet 2006, ressentie comme une blessure profonde par tous les patriotes attachés à l'unité nationale, à l'intégrité du territoire et la souveraineté de la nation. Et pour cause : voici l'Algérie qui, après avoir mis à genou l'armée malienne face à une poignée de renégats, s'attribue la prérogative de participer directement et pleinement à la gestion d'une région du Mali sur tous les plans et dans tous les domaines : politique, militaire, économique, financier, social, culturel, etc.