Vendredi 18 janvier, Mounia Semlali, responsable du programme justice des genres de l’ONG Oxfam au Maroc, a lancé un coup de gueule sur les réseaux sociaux suite à une visite désagréable à l’ambassade de Jordanie.
Alors qu’elle devait se rendre dans ce pays pour participer à une formation organisée par son employeur, on lui indique que son visa est refusé, et qu’il “faut une autorisation du ministère de l’Intérieur jordanien” ou, à défaut de cette autorisation, un “mahram”, c’est-à-dire qu’un membre masculin de sa famille l’accompagne dans son voyage.
Une demande qui scandalise Mounia.
Cette dernière poste alors un coup de gueule sur Facebook pour protester contre cette demande.
Elle y dénonce notamment “la discrimination envers les femmes de (s)on pays”
“À la tête du client”
Ce n’est pas la première fois que la jeune femme se trouve face à cette situation.
En 2012, Mounia devait se rendre en Jordanie, également pour une formation.
À l’époque déjà, on lui demande ce fameux “mahram” ou une autorisation du ministère de l’Intérieur jordanien. “J’avais 22 ans à l’époque, je n’y ai pas vraiment réfléchi.
Depuis, j’ai bien évolué”, explique la jeune femme au HuffPost Maroc.
Après un entretien avec l’ambassadeur, ce dernier, convaincu du bien-fondé de son voyage, lui accorde finalement un visa.
En 2018, invitée par les Nations unies, elle soumet une seconde demande.
Deux heures plus tard, elle obtient à nouveau un visa pour la Jordanie.
Mais en 2019, sa nouvelle requête est cette fois-ci refusée, avec à nouveau l’exigence d’un “mahram” ou le fameux papier du ministère de l’Intérieur jordanien.
Si la jeune femme peut désormais fournir ce document sans problème par le biais de son employeur, la question du bien-fondé de cette demande prend le dessus: “Il y a quelque chose qui ne va pas”, déclare-t-elle au HuffPost Maroc. “Quand on demande un visa pour la Jordanie, on nous demande un dossier, et normalement, il y a une étude de ce dossier. C’est à cela que sert cette procédure, c’est le travail de l’ambassade”, s’indigne Mounia, qui dénonce notamment un système institué ”à la tête du client”. “Je pense que la personne qui a pris mon dossier ne connaissait pas l’organisme pour lequel je travaille”, suppose-t-elle.
“La mauvaise réputation”
“J’ai conscience que l’image de la femme marocaine n’est pas idéale en Jordanie”, concède Mounia, “mais il y a de la prostitution partout dans le monde. Vous pouvez vous rendre en Norvège et vous en trouverez”.
“La Jordanie exige un accompagnateur seulement pour les femmes marocaines, ce n’est pas le cas pour les Tunisiennes, les Égyptiennes, seulement nous”, poursuit-elle.
Depuis quelques années, des Marocaines dénoncent les difficultés qu’elles rencontrent pour se rendre dans des pays du Moyen-Orient et du Golfe.
Parmi elles, la présidente de l’Union féministe libre, Nidal Azhary, qui boycotte la Jordanie à cause de ces exigences, rapporte Mounia Semlali, qui précise qu’une autre collègue a subi le même genre de discrimination, avec l’ambassade d’Égypte cette fois-ci.
“Nous avons contacté des parlementaires pour qu’ils posent la question au parlement cette semaine”, indique-t-elle, assurant qu’une pétition ainsi que des sit-in se préparent avec l’aide d’associations féministes.
Contactée par le HuffPost Maroc, une source au ministère des Affaires étrangères et de la coopération nous indique être à la disposition de Mounia Semlali pour s’assurer que l’exigence du “mahram” lui a bien été signifiée, auquel cas le ministère nous déclare qu’il saisira l’ambassade de Jordanie pour reporter ce cas qui constitue “une discrimination et une humiliation pour la femme marocaine”.
Contactée à plusieurs reprises, l’ambassade de Jordanie n’était pas joignable .
Salma Khouja
TheHuffingtonPost International.
Alors qu’elle devait se rendre dans ce pays pour participer à une formation organisée par son employeur, on lui indique que son visa est refusé, et qu’il “faut une autorisation du ministère de l’Intérieur jordanien” ou, à défaut de cette autorisation, un “mahram”, c’est-à-dire qu’un membre masculin de sa famille l’accompagne dans son voyage.
Une demande qui scandalise Mounia.
Cette dernière poste alors un coup de gueule sur Facebook pour protester contre cette demande.
Elle y dénonce notamment “la discrimination envers les femmes de (s)on pays”
“À la tête du client”
Ce n’est pas la première fois que la jeune femme se trouve face à cette situation.
En 2012, Mounia devait se rendre en Jordanie, également pour une formation.
À l’époque déjà, on lui demande ce fameux “mahram” ou une autorisation du ministère de l’Intérieur jordanien. “J’avais 22 ans à l’époque, je n’y ai pas vraiment réfléchi.
Depuis, j’ai bien évolué”, explique la jeune femme au HuffPost Maroc.
Après un entretien avec l’ambassadeur, ce dernier, convaincu du bien-fondé de son voyage, lui accorde finalement un visa.
En 2018, invitée par les Nations unies, elle soumet une seconde demande.
Deux heures plus tard, elle obtient à nouveau un visa pour la Jordanie.
Mais en 2019, sa nouvelle requête est cette fois-ci refusée, avec à nouveau l’exigence d’un “mahram” ou le fameux papier du ministère de l’Intérieur jordanien.
Si la jeune femme peut désormais fournir ce document sans problème par le biais de son employeur, la question du bien-fondé de cette demande prend le dessus: “Il y a quelque chose qui ne va pas”, déclare-t-elle au HuffPost Maroc. “Quand on demande un visa pour la Jordanie, on nous demande un dossier, et normalement, il y a une étude de ce dossier. C’est à cela que sert cette procédure, c’est le travail de l’ambassade”, s’indigne Mounia, qui dénonce notamment un système institué ”à la tête du client”. “Je pense que la personne qui a pris mon dossier ne connaissait pas l’organisme pour lequel je travaille”, suppose-t-elle.
“La mauvaise réputation”
“J’ai conscience que l’image de la femme marocaine n’est pas idéale en Jordanie”, concède Mounia, “mais il y a de la prostitution partout dans le monde. Vous pouvez vous rendre en Norvège et vous en trouverez”.
“La Jordanie exige un accompagnateur seulement pour les femmes marocaines, ce n’est pas le cas pour les Tunisiennes, les Égyptiennes, seulement nous”, poursuit-elle.
Depuis quelques années, des Marocaines dénoncent les difficultés qu’elles rencontrent pour se rendre dans des pays du Moyen-Orient et du Golfe.
Parmi elles, la présidente de l’Union féministe libre, Nidal Azhary, qui boycotte la Jordanie à cause de ces exigences, rapporte Mounia Semlali, qui précise qu’une autre collègue a subi le même genre de discrimination, avec l’ambassade d’Égypte cette fois-ci.
“Nous avons contacté des parlementaires pour qu’ils posent la question au parlement cette semaine”, indique-t-elle, assurant qu’une pétition ainsi que des sit-in se préparent avec l’aide d’associations féministes.
Contactée par le HuffPost Maroc, une source au ministère des Affaires étrangères et de la coopération nous indique être à la disposition de Mounia Semlali pour s’assurer que l’exigence du “mahram” lui a bien été signifiée, auquel cas le ministère nous déclare qu’il saisira l’ambassade de Jordanie pour reporter ce cas qui constitue “une discrimination et une humiliation pour la femme marocaine”.
Contactée à plusieurs reprises, l’ambassade de Jordanie n’était pas joignable .
Salma Khouja
TheHuffingtonPost International.