Donald Trump : même les Russes commencent à douter
Telle la créature de Frankenstein, Donald Trump commence à échapper à ceux qui ont contribué à le façonner.
n moins d’un mois, Donald Trump aura donc mis en cause des juges de la Cour suprême, insulté, entre autres, un héros de la lutte pour les droits civiques et un vétéran très respecté de son propre camp... Il s’en est pris à l’Otan, à l’Europe et à l’Allemagne. Il n’a pas hésité à tacler des alliés historiques des Etats-Unis, comme ce Premier ministre australien à qui il a raccroché au nez après une demi-heure d’un entretien prévu pour durer une heure…
A grands renforts de rodomontades et de tweets rageurs, il est aussi parti bille en tête en guerre contre le Mexique, son premier partenaire commercial, contre la Chine, et l’Iran. Son premier coup de fil à Nawaz Sharif, Premier ministre du Pakistan, qualifié de "mec génial", à la tête d’"un pays extra, avec des gens supers", a laissé son interlocuteur, interloqué, sous le choc. C’était juste avant de fermer brutalement, sans aucune forme de procès, les portes du pays à tous les ressortissants de sept pays musulmans qu’il soupçonne d’être des foyers terroristes...
On en oublie, tant les frasques sont nombreuses.
Bromance à sens unique
En moins de trois semaines, le président de la première puissance mondiale aura donc réussi à incarner comme personne, le chaos diplomatique. Nul ne semble pouvoir échapper à ses fulgurances compulsives. A une exception près : Vladimir Poutine, président russe, avec qui il a eu la semaine dernière une longue conversation, qu’il a estimée "chaleureuse et constructive".
Louanges, admiration à peine voilée... Rien n’est trop beau pour caresser l’ours russe dans le sens du poil, quitte à hérisser son propre camp : "Pensez-vous que notre pays soit si innocent ?", a ainsi répondu le président américain à un journaliste de Fox News qui l’interrogeait au sujet des des crimes supposés du président russe. Inouï.
Cette improbable "bromance", comme disent les Américains, ("brother’s romance", amitié amoureuse) entre le nouvel homme fort de Washington et le président russe peut-elle durer ? Pas si sûr. Tandis que la rumeur de troubles mentaux dont souffrirait le président américain enfle de jour en jour à Washington, au Kremlin, on s’inquiète aussi de l’amateurisme et de l’imprévisibilité de Donald Trump…
Coup de fil surréaliste
Selon des sources internes à la Maison-Blanche relayées dans la presse américaine, lors de cette première conversation avec le président Poutine, Trump a soudain mis la conversation en attente pour s’enquérir de ce qu’était New START, le traité de non-prolifération nucléaire signé par Barack Obama et Dmitri Medvedev…
Ce qui ne l’a pas empêché, en reprenant le combiné, de déclarer qu’il s’agissait encore d’un mauvais accord négocié par l’Administration Obama, et que c’était "un mauvais coup pour les Etats-Unis", avant de revenir à son sujet favori : lui-même, et sa cote de popularité…
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