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La maison est noire, forough farrokhzad
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[QUOTE="Drianke, post: 12851189, member: 174325"] Forugh Farrokhzad - poétesse iranienne (1935 - 1967) Une autre naissance Tout mon être nest qu'un verset Qui se répète en lui même Qui te portera à l'aube des éclosions Et des floraisons éternelles. Je t'ai soupiré, Je t'ai uni avec l'arbre, l'eau et le feu, Dans ce verset. La vie est peut être Une longue avenue où chaque jour une femme passe portant un panier. La vie est peut être Une corde avec laquelle un homme se pend à une branche. La vie est peut être Un enfant qui revient de l'école. La vie est peut être Le temps d'une cigarette Pendant cet engourdissement Entre deux actes d'amour. La vie est peut être Le regard ébahi d'un homme Qui soulève son chapeau pour Saluer un autre passant, Avec un sourire impersonnel. La vie est peut être Cet instant rétréci Quand mon regard se brise dans tes pupilles. Et dans cela il y a une sensation Que je confonds avec ma connaissance de la Lune Et ma perception de l'ombre. Dans une chambre aussi grande que la solitude Mon coeur, grand comme l'amour, Regarde les prétextes simples de son bonheur, La beauté des fleurs fanées dans un vase, Les pousses tendres que tu plantas dans notre jardin Mon coeur, grand comme l'amour Ecoute le chant des canaris S'envolant dans l'espace d'une fenêtre. Hélas C'est mon sort C'est mon sort, Mon sort. Un ciel que voile un rideau tombant. Mon destin: descendre un escalier abandonné Aboutir à quelque chose de sordide et d'étrange. Mon destin: une promenade triste Dans un jardin de souvenirs, Expier, dans la tristesse d'une voix qui me dit "J'aime tes mains"! Je planterai mes mains dans le jardin Je pousserai, je le sais, je le sais, je le sais... Et les hirondelles pondront Dans le creux violacé de mes doigts. A mes oreilles je pendrai des boucles Faites de cerises jumelles Et je collerai sur mes ongles des pétales de dahlias. Il existe une rue où les garçons Qui me faisaient la cour, Cheveux emmêlés, cous maigres, jambes fébriles, Pensent encore à une fillette Emportée une nuit par le vent. Il existe une rue que mon cecur A dérobée aux quartiers de mon enfance. Le voyage d'une forme, le long de la ligne du temps, Image consciente revenant du festin des miroirs, Donne vie à cette ligne asséchée. C'est ainsi que l'un meurt Et que l'autre reste. Aucun pêcheur ne peut trouver de perles Dans un caniveau Quand il se perd dans un gouffre. Je connais une petite fée triste Qui demeure dans un océan. Elle chante doucement son coeur dans une petite flûte. Une petite fée triste Qui meurt la nuit dans un baiser Et renaît à l'aube dans un baiser. Texte francais de Parviz Abolghassemi [/QUOTE]
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