Bonjour
De nos jours en philosophie, le thème des droits des animaux ou de l'éthique animale est à la mode. Il y a beaucoup de livres et d'articles qui se publient chaque année, en français et en anglais.
Ces philosophes font souvent appel à un concept philosophique appelé le « spécisme ». Ce concept a environ un demi-siècle d'existence, et est conçu par analogie avec le racisme et le sexisme.
Qu'est-ce que le racisme? En gros, juger un individu comme inférieur ou déficient en raison de la « race » qu'on lui attribue.
Qu'est-ce que le sexisme? Juger un individu inférieur ou déficient en raison de son sexe (en général, féminin).
Dans le racisme et le sexisme, le problème au fond est qu'on se refuse à juger les individus comme individus, selon leurs mérites propres. On les réduit à des exemplaires de leur groupe social, à qui on attribue divers défauts collectifs. On dira : « c'est un Juif, c'est un Noir, c'est une femme, DONC elle est comme ceci ou cela... ».
Bon eh bien le spécisme consiste à élargir cette logique. Il s'agirait de juger un individu indigne de droits ou moins valable en raison de son espèce, en particulier d'une espèce non humaine.
Cela veut dire qu'on efface la frontière des espèces et qu'on ne voit plus que des individus, du moins dans la perspective de l'éthique. Tout comme on a effacé les distinctions de sexe ou de « race » pour ne retenir que les mérites propres des individus.
Cela veut dire plus précisément qu'un animal qui montrerait des capacités mentales jugées comparables à celles de certains humains (les bébés, les personnes handicapées ou les personnes diminuées par la maladie, par rapport à des singes, des éléphants, des cétacés...) devrait avoir le même statut moral que de tels humains.
En général, les défenseurs des droits des animaux ne font pas l'inférence inverse : que les humains amoindris ou immatures n'ont pas plus de droits que des animaux. SAUF DANS UN CAS : celui de l'avortement.
Dans les religions monothéistes, le concept de spécisme est rejeté : ces religions sont anthropocentristes. Les humains seraient essentiellement différents des autres animaux. Par exemple parce que leur « âme » est d'une autre nature. Ou parce qu'ils sont l'image de Dieu. Ou parce que Dieu s'est incarné en homme. Ou d'autres raisons théologiques.
Sauf que les philosophes défenseurs des animaux admettent rarement ce genre de raisons théologiques. Ils sont en général athées ou agnostiques.
Je crois pas aux raisons théologiques non plus, mais je trouve inquiétante la logique de ces philosophes antispécistes. Si on va jusqu'au bout de leur logique, dans quel monde vivrons-nous? Que restera-t-il de la dignité humaine, de l'égalité, et des tabous comme l'infanticide ou l'euthanasie des personnes handicapées (prétendument pour allouer plus de ressources à des singes)!?! Allons même plus loin : qu'est-ce qui empêcherait qu'on utilise des humains handicapés comme cobayes de laboratoire au lieu d'utiliser des macaques ou des chimpanzés?
On a congédié l'âme humaine et les dieux, et maintenant comment justifier la dignité humaine et la solidarité qui devrait unir tous les humains?
De nos jours en philosophie, le thème des droits des animaux ou de l'éthique animale est à la mode. Il y a beaucoup de livres et d'articles qui se publient chaque année, en français et en anglais.
Ces philosophes font souvent appel à un concept philosophique appelé le « spécisme ». Ce concept a environ un demi-siècle d'existence, et est conçu par analogie avec le racisme et le sexisme.
Qu'est-ce que le racisme? En gros, juger un individu comme inférieur ou déficient en raison de la « race » qu'on lui attribue.
Qu'est-ce que le sexisme? Juger un individu inférieur ou déficient en raison de son sexe (en général, féminin).
Dans le racisme et le sexisme, le problème au fond est qu'on se refuse à juger les individus comme individus, selon leurs mérites propres. On les réduit à des exemplaires de leur groupe social, à qui on attribue divers défauts collectifs. On dira : « c'est un Juif, c'est un Noir, c'est une femme, DONC elle est comme ceci ou cela... ».
Bon eh bien le spécisme consiste à élargir cette logique. Il s'agirait de juger un individu indigne de droits ou moins valable en raison de son espèce, en particulier d'une espèce non humaine.
Cela veut dire qu'on efface la frontière des espèces et qu'on ne voit plus que des individus, du moins dans la perspective de l'éthique. Tout comme on a effacé les distinctions de sexe ou de « race » pour ne retenir que les mérites propres des individus.
Cela veut dire plus précisément qu'un animal qui montrerait des capacités mentales jugées comparables à celles de certains humains (les bébés, les personnes handicapées ou les personnes diminuées par la maladie, par rapport à des singes, des éléphants, des cétacés...) devrait avoir le même statut moral que de tels humains.
En général, les défenseurs des droits des animaux ne font pas l'inférence inverse : que les humains amoindris ou immatures n'ont pas plus de droits que des animaux. SAUF DANS UN CAS : celui de l'avortement.
Dans les religions monothéistes, le concept de spécisme est rejeté : ces religions sont anthropocentristes. Les humains seraient essentiellement différents des autres animaux. Par exemple parce que leur « âme » est d'une autre nature. Ou parce qu'ils sont l'image de Dieu. Ou parce que Dieu s'est incarné en homme. Ou d'autres raisons théologiques.
Sauf que les philosophes défenseurs des animaux admettent rarement ce genre de raisons théologiques. Ils sont en général athées ou agnostiques.
Je crois pas aux raisons théologiques non plus, mais je trouve inquiétante la logique de ces philosophes antispécistes. Si on va jusqu'au bout de leur logique, dans quel monde vivrons-nous? Que restera-t-il de la dignité humaine, de l'égalité, et des tabous comme l'infanticide ou l'euthanasie des personnes handicapées (prétendument pour allouer plus de ressources à des singes)!?! Allons même plus loin : qu'est-ce qui empêcherait qu'on utilise des humains handicapés comme cobayes de laboratoire au lieu d'utiliser des macaques ou des chimpanzés?
On a congédié l'âme humaine et les dieux, et maintenant comment justifier la dignité humaine et la solidarité qui devrait unir tous les humains?
Challenges To Human Equality - The Journal of Ethics
According to liberal egalitarian morality, all human beings are one another's moral equals. Nonhuman animals, by contrast, are not considered to be our moral equals. This essay considers two challenges to the liberal egalitarian view. One is the ``separation problem,'' which is the challenge to...
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