La mendicité : Des “enfants accessoires” loués

La mendicité professionnelle, un business jamais en crise: Des “enfants accessoires” loués entre 80 et 320 DH par jour


A pareille heure de la journée, Malika et Latifa attirent les passants. Les deux quadragénaires abordent une discussion houleuse en usant d'un vocabulaire ordurier devenu habituel chez les usagers du passage Glaoui au boulevard Mohammed V à Casablanca. Seuls quelques passants avertis comprennent ce qui passe. Les curieux ne peuvent s'empêcher d'intervenir pour les séparer. Mais les deux femmes ne tardent à se prendre par les cheveux. Munies d'une lame de rasoir, Latifa menace Malika de lui taillader le visage si elle ne lui verse pas son dû. De quoi s'agit-il exactement ? Personne ne peut trancher, sauf les marchands à la sauvette qui occupent en masse les lieux.


D'après l'un d'eux, «c'est toujours comme ça avec les fournisseurs de Malika qu'elle refuse de payer. A chaque fois, elle trouve un prétexte pour renégocier le prix.» Obsédée par l'idée que Malika veut l'arnaquer, Latifa refuse de la laisser partir en dépit des efforts des passants. Menacée de l'arrivée de la police par quelques-uns, cette femme robuste ne montre aucune inquiétude. La prison ne lui fait pas peur. «En plus, les policiers me connaissent très bien. Je ne suis pas une femme à problèmes. C'est elle l'arnaqueuse qui ne veut pas me payer 3 jours de loyer. Elle le fait avec tout le monde», poursuit-elle. De quel loyer parle-t-elle ? «Elle lui a loué un enfant qu'elle a payé préalablement à sa mère pour trois jours. Elle est venue récupérer le loyer mais elle refuse de lui verser son argent», explique un marchand ambulant.


Quelques minutes suffisent pour que Malika cède devant les menaces de Latifa. Elle jette par terre une somme d'argent. Latifa se précipite pour les ramasser. Elle n'en prend que son dû et rend à sa cliente la monnaie. Elle ne tarde pas à quitter les lieux vers le passage Sumica où les autres mendiantes la rejoignent. La réunion du chef du district ne durera que quelques minutes, juste le temps de récupérer le loyer, avant de leur donner rendez-vous au Boulevard Mustapha Maâni le soir même à 21 heures.


Délaissée, Malika rassemble ses forces pour reprendre le travail. Coléreuse, elle se met à battre l'enfant assis à côté d'elle. Elle ne le fait pas pour se venger de Latifa, mais pour attirer l'attention des passants. Une manœuvre très usitée par les mendiants qui utilisent des « enfants accessoires » comme appât pour s'attirer la pitié des passants.


L'astuce est très rentable car les gens n'aiment pas voir un enfant pleurer. C'est pourquoi, les âmes charitables sont toujours prêtes à verser parfois des billets de 20 à 100 DH pour que la femme renonce à son acte inhumain. Un chantage devenu fréquent chez certains mendiants professionnels qui usent de tous les moyens pour avoir la pitié des gens. Malika loue cet enfant depuis plus d'un mois. Elle refuse de le changer car il est à ses yeux porte-bonheur. Une conviction qui lui coûte de plus en plus cher. Avertis par des indics installés sur place, Latifa, principal fournisseur d'enfants aux mendiants de ce quartier de la ville, réclame à sa cliente un loyer trop élevé. Chaque jour, Malika doit lui verser 250 DH pour pouvoir garder l'enfant. «Un prix fort pour un enfant mal nourri qui n'inspire que peu la pitié des gens.
 
Avec un enfant plus joli et surtout bien entretenu, j'aurais gagné plus. Mais ce garçon me porte bonheur.», précise Malika. Et d'ajouter : «Latifa est une prostituée. Elle n'a de pitié pour personne. Je lui ai juste demandé de baisser un peu le loyer de l'enfant, car je suis obligée de le nourrir chaque jour. Et voilà le résultat. Elle a failli me balafrer le visage. Heureusement que je vends aussi des cigarettes pour augmenter ma recette quotidienne». Combien gagne-t-elle par jour ? Impossible de lui tirer les vers du nez. «Louange à Dieu tout puissant. Il me reste de quoi vivre le reste de la journée et payer le loyer de la chambre que j'occupe avec une autre mendiante», ricane-t-elle. Selon le propriétaire de la crémerie en face, «Malika est la moins chanceuse de tous les mendiants de la zone. Elle vient chaque jour échanger des pièces contre des billets. Sa recette dépasse les 600 DH jour. Il y a un vieux mendiant qui exploite un enfant handicapé pour gagner parfois plus de 1000 DH par jour». Une recette importante d'un métier jamais frappé par la crise que plusieurs spéculateurs se partagent. La mère de l'enfant n'a droit qu'à une petite part entre 80 et 320 DH dans les jours ordinaires.


«Un loyer quoi double pendant l'été et les occasions religieuses vu la tendance des gens à faire de la charité. La pénurie des enfants fait augmenter parfois leur prix, notamment en hiver. Les enfants les plus sollicités sont les handicapés, les plus beaux et les bébés», précise un associatif.


«Les moins de 12 ans sont utilisés dans d'autres formes de mendicité : la vente de chewing-gum et de kleenex dans les cafés et les ronds-points. Certains les utilisent dans d'autres deals, tel le nettoyage des vitres de voitures. Le cas le plus spectaculaire est celui de ce colosse qui effraie les femmes au feu rouge de l'axe entre la rue de Sebta et le Boulevard Zerktouni pour leur soustraire de force quelques dirhams.


Pour sa sale besogne, il utilise un enfant en bas âge, qu'il n'hésite pas à malmener, pendant tous le mois du Ramadan et à la veille des fêtes, histoire de soustraire plus d'argent aux automobilistes.

Les femmes accompagnées d'enfants font montre de tristesse et ne cessent de se lamenter. Celles qui refusent de verser beaucoup d'argent aux spéculateurs et aux chefs de districts qui leur louent l'enfant et le coin de la rue à occuper, préfèrent utiliser des poupées qu'elles dissimulent bien dans des tissus. Celles-ci louent la place à 30 DH par jour. Mais elles sont contraintes de la laisser si toutefois le gérant du district, dit chef de district, reçoit une offre plus alléchante de la part d'une «cliente» (mendiante) intéressée par le pack : la place et l'enfant. Là, le chef de district n'hésite pas à remplacer la femme à poupée par une autre à enfant.


Les deux catégories de mendiantes présentent aux passants des photos et des livrets de familles. Souvent ces photos sont les mêmes. Elles les récupèrent chez un laboratoire du quartier qui les vend à 10 DH l'unité. Un accessoire de plus pour montrer un cadre familial déstabilisé par une crise financière toujours due à un licenciement abusif du père de famille, de sa mort accidentelle ou suite à un divorce. Les scénarios sont identiques, seuls les personnages changent.
 
Les astuces des mendiants munis d'enfants ne manquent pas. A chacun sa technique. Mais l'outil est le même. Des enfants sont à leur disponibilité dans trois coins de la ville : derrière la gare routière Ouled Ziane, dans un coin du boulevard Mustapha Mâani où Latifa avait rendez-vous avec ses clientes et enfin derrière le Complexe sportif Mohammed V à Casablanca.


Le soir même, une dizaine de femmes étaient là à attendre l'arrivée de leur progéniture. Les fournisseurs professionnels s'y mêlent, les spéculateurs aussi. Le moment est propice pour tous. Les mères récupèrent leurs enfants après les avoir examinés minutieusement sous les regards des chefs de districts et de l'arrondissement. Ces derniers leur fixent un rendez-vous pour le lendemain dans un autre coin du boulevard de peur de tomber dans les filets de la police.



http://www.libe.ma/Pour-_a16959.html
 
Mendiant qui gagne jusqu'à 1000dh par jour eh ben........ Quand je pense que certains sont content d'en gagner honnêtement qu'une centaine.......

Comportement écoeurant de ces géniteurs ( car ils ne méritent pas d'être appelés des parents ) qui sont prêts à tout et même au pire pour de l'argent.......
 
Je ne sais vraiment pas quoi en penser, c tellement triste, quand on sait que certains couples feraient vraiment tout pour avoir des enfants et les aimer plus que tout.
C'est un don de Dieu, il faut en prendre le plus grand soin.

:(
 
effectivement, le premier responsable: les parents, c'est indiscutable.

si des parents se limitent à la location de leurs enfants pour la mendicité, c'est immorale mais quand ils les confier à des étrangers, est ce que ça se limite à la mendicité. je vous laisse travailler votre imagination.

les pédophiles sont les premiers au courant , à la recherche des enfants vulnérables et il est difficile de nier que parmi ces enfants loués pour la mendicité qui ne sont pas vitime des pervers.
 
effectivement, le premier responsable: les parents, c'est indiscutable.

si des parents se limitent à la location de leurs enfants pour la mendicité, c'est immorale mais quand ils les confier à des étrangers, est ce que ça se limite à la mendicité. je vous laisse travailler votre imagination.

les pédophiles sont les premiers au courant , à la recherche des enfants vulnérables et il est difficile de nier que parmi ces enfants loués pour la mendicité qui ne sont pas vitime des pervers.

Il y a aussi " les petites bonnes " qui est aussi une réalité au Maroc........
 
e phénomène n'est pas nouveau, un sujet a déjà été consacré aux mendiants, celà fait parti du payasage marocain, mais on s'habitue à tout, à la misère et même quand on est pas dans le besoin à s'habitue à voir la misère devant sa porte.

500 000 mendiants au Maroc

L'exposé d'une étude réalisée au niveau de la wilaya de Rabat-Salé-Skhirat-Témara sur la mendicité, commanditée par la Ligue marocaine des droits de l'enfance, a fait l'effet d'une bombe. Basée sur un sondage, elle permet d'avancer par extrapolation le chiffre de 500.000 mendiants comme base raisonnable pour quantifier ce phénomène aux dimensions de plus en plus inhumaines au Maroc.

Les enfants en première ligne

Le sondage, réalisé auprès de trois échantillons, les mendiants accompagnés d'enfants de moins de 8 ans, les enfants mendiants âgés de 8 à 12 ans et des personnes non-mendiantes, fait ressortir la présence majoritaire de femmes non célibataires. Plus de 15 % d'entre elles louent les enfants qui les accompagnent. Divorce, abandon, conjoint en prison, malade ou décédé pour les uns, décès des parents et défaut d'emploi pour les autres, les mendiants recensés souffrent, selon l'enquête, du rejet qu'ils provoquent chez leurs concitoyens.

Les enfants, eux-mêmes mendiants, de 8 à 12 ans, sont aux trois-quarts des garçons. 25 % de l'échantillon n'ont jamais été scolarisés, 33% pratiquent dans la rue, 25% dans les marchés et supermarchés, 10% dans les gares routières, le reste dans les cafés/restaurants, les cimetières et autres lieux. 31% de ces enfants habitent dans une chambre pour toute la famille, 28% une baraque et 19% carrément la rue. Ces enfants sont livrés à eux-mêmes suite à l'abandon des parents, le décès, le divorce ou le remariage de ces derniers.
Des chiffres affolants qui ont le mérite d'éclairer les Marocains sur ce fléau et sur les pratiques de nos concitoyens marginalisés.

Source : LejournalHebdo
 
Combien de fois j'ai donné à un enfant dans la rue, ou aux abords d'une route, me demandant sincèrement où se trouvait ses parents, etc.

Je m'en veux un peu d'avoir entretenu le "système"...
C'est horrible.

Je repenses à deux films "Slumdog Millionnaire" où certains enfants sont volontairement mutilés parce ceux qui les encadrent et "Ali Zaoua" où les jeunes de la rue sont violés, malmenés, etc.

J'ai remarqué qu'au maroc, au delà de la mendicité, il y avait de plus en plus d'enfants qui "harcelaient" et "insistaient" auprès des passants (certains) pour avoir qql pièces...

La réelle pauvreté ne se trouve pas là. La réelle pauvreté est souvent en zone rurale là où les gens sont chaleureux, accepteront un billet mais ne le réclameront jamais.

Faire de cela un business en ville, c'est horrible et ça me met vraiment mal à l'aise mais ça doit marcher.
Je me souviens d'uen amie non marocaine qui m'avait accompagné un jour au Maroc e qui avait été surprise de voir la "générosité" ambiante des passants à l'égard des mendiants.

Ca doit etre fructueux.
 
Mendicité - 62 % de mendiants professionnels

Le Maroc recenserait 195.950 mendiants, dont 62% qualifiés de mendiants professionnels selon l’enquête nationale sur la mendicité présentée le 27 septembre à Casablanca par Abderrahim Harouchi, ministre du Développement. La première enquête dite officielle sur la mendicité au Maroc, réalisée sur un échantillon de 3.400 personnes, estime le nombre de mendiants à 196.000 personnes. Des enquêtes réalisées par des ONG avaient révélés des chiffres plus élevés, allant jusqu’à 500.000 personnes... C’est autour de la capitale, Rabat, que la concentration des mendiants est la plus forte (21,8%), suivi de la région du Grand Casablanca (17,8%). Le taux le plus faible (6,8%) a été enregistré dans la région d’El Jadida (ouest). L’enquête a par ailleurs révélé que plus du tiers (35,2%) des mendiants marocains sont mariés. Les causes de la mendicité sont la pauvreté (51,8%), le handicap physique (12,7%), la maladie (10,8%) et le manque d’emploi (9,3%). Les mendiants âgés de 40 à 59 ans représentent 34,6% du total alors que les jeunes de moins de 18 ans représentent 11,5%. Enfin, 42% des sondés ont déclaré avoir l’intention de ne plus mendier s’ils parviennent à décrocher un emploi.

(www.lepetitjournal.com - Casablanca) lundi 1er octobre 2007
 
les sommes annoncées me semblent un peu appartenir à la tradition marocaine ou on fantasme sur tout et n'importe quoi, histoire d'avoir un sujet de discussion autour du thé à la menthe
si les mendiants gagnaient autant au maroc , il n'y aurait plus de probleme de pauvreté et meme moi je mendirais pendant les vacances
 
je rejoins un peu Tiznit sur ce point :

n'est ce pas voulu de parler de " mendicité pro " pour ne pas dire simplement "mendicité" qui dans ce cas serait un vrai probléme sociale et qui devrait être pris en charge par l'état ?
 
les sommes annoncées me semblent un peu appartenir à la tradition marocaine ou on fantasme sur tout et n'importe quoi, histoire d'avoir un sujet de discussion autour du thé à la menthe
si les mendiants gagnaient autant au maroc , il n'y aurait plus de probleme de pauvreté et meme moi je mendirais pendant les vacances

sauf que tout le monde ne s'appelle pas Tiznit75, la mendicité est une réalité et tous les mendiants ne gagnent pas autant. mais il existe une autre réalité, des marocains qui préfèrent gagné honnêtement moins 50 DH par jour en travaillant 2 fois 35H/ semaine et jamais ils ne tendront la main par fierté, ils préfèrent manger du pain sec avec thé mais ils restent digne.
 
j'emprunte le même trajet 2 fois par jour depuis 10 ans. La même mendiantes est toujours au même coin de rue à faire la manche, qu'il y ai du vent, de la pluie, qu'il fassen chaud ou froid. Elle est là de 8h à 18h tout les jours sauf les dimanches. Elle mendie avec un bébé dans le dos..... un petit calcul simple me dit qu'elle doit faire entre 300 et 600 dhs par jours
Il y a une vingtaine de voiture à chaque changement de signalisation (feu rouge) le feu change tout les 45 secondes donc: 1 minute et demi pour mendier à 20 voitures. Si elle fait 1dh par minutes et demi, et qu'elle "travaille " 8h par jour (2 heures de pause dans sa journée) elle collectionnera 320dhs si elle fait 2 dh elle aura 640 dhs.... elle a un bébé (comme je disais) sur le dos.... Ce n'est jamais le même!!!!!!!!!! des fois il grandit, des fois il redevient petit, des fois il est blond, d'autres fois il est roux.... Soit elle le loue à 50 dh jours, soit elle fait du babysitting (50 dhs jour) si par malheur un intrus vient mendier à ses cotés cela se termine en bagarre. Donc conclusion... je ne donne qu'au vieux (très vieux)
 
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