Difkoum
Anti sioniste et khawa khawa.
( Titre : La Mère. - Mohammed Talbi -)
Maman... Ah ! Il a perdu son goût, ce nom, dans ma bouche, depuis longtemps !
Je préfère t'appeler " Mère ", car tu ressembles tellement à ma terre, qu'on a spoliée, comme toutes les belles habitudes d'antan,
Ils fêtent la femme, maintenant, Mère, mais il n'y avait pas encore cela, de ton temps,
C'est une jolie chose, tu sais ? Que l'on rende un si bel hommage à celles qui nous aiment tant ;
À ton époque, il n'y avait pas beaucoup d'autres choses, Mère, et la vie était plus pénible, moins belle,
Pas de machine à laver, pas de micro-ondes, pas de lave-vaisselle,
Pas de nounou, pas de téléviseur, pas de smartphone, pas d'ordinateur, pas de garderie, pas de maternelle,
Et à cinq ans, de liberté et de bonne santé, je me gavais encore à ta chaude mamelle ;
Tu te rappelles, quand tu me prenais par la main, pour me traîner vers le jardin ?
Tu m'apprenais le nom des fleurs, celui des arbres, le langage des abeilles qui au chant des roses dansaient de beau matin,
Et je t'écoutais qui parlais aux oiseaux, au ruisseau, à la brise qui soufflait de revivifiants refrains,
Quand déjà au zénith, le soleil nous appelait à rentrer dans la cuisine vaquer à la préparation d'un nouveau festin ;
Oh ! Comme ils étaient succulents, tes mets ! Et comme il était bon, ton pain !
Quand je te regardais pétrir la pâte, j'avais un sentiment jaloux de tous ces câlins,
Qu'avec grâce tu donnais à cette farine qui vite cédait à la tiédeur, à la tendresse de tes mains,
Souvent, je restais attendri, en constatant que tu mettais tellement de foi dans ton labeur que tu ne remarquais même pas la présence de ton gamin ;
Il est vrai que, parfois, j'avais la tête un peu dure, quand le soir tu m'apprenais ma table de conjugaison,
À coup de bâton, quand il le fallait, pour le Coran, les mathématiques, ou les exercices que je rapportais à la maison,
Mais je le dis, et le soutiens, sauf pour mon bien, tu ne m'as jamais châtié sans raison,
Et si quelque part dans le ciel tu vis sur une étoile, pour tout le bien que tu m'as fait, de la terre je t'envoie des pétales rouges comme jamais n'en a vu aucune belle saison ;
Voilà, brave Mère, il fêtent la femme, maintenant, mais il n'y avait pas encore cela, de ton temps,
Ma terre a beaucoup changé, tu sais ? tellement changé que dans ma bouche, elle a perdu son bon goût depuis longtemps,
Elle ne connaît plus ni tendresse, ni amour, ni éducation, ni sincérité, ni solidarité, ni bien, ni mal, ni été, ni automne, ni hiver, ni printemps,
Chaque matin, quand je croise un enfant de la rue, une fille de joie, un jeune dépravé, un vieux, une vieille abandonnés, dans mon coeur, Maman, j'entends pleurer ton vieil enfant...
- Mohammed Talbi -
Maman... Ah ! Il a perdu son goût, ce nom, dans ma bouche, depuis longtemps !
Je préfère t'appeler " Mère ", car tu ressembles tellement à ma terre, qu'on a spoliée, comme toutes les belles habitudes d'antan,
Ils fêtent la femme, maintenant, Mère, mais il n'y avait pas encore cela, de ton temps,
C'est une jolie chose, tu sais ? Que l'on rende un si bel hommage à celles qui nous aiment tant ;
À ton époque, il n'y avait pas beaucoup d'autres choses, Mère, et la vie était plus pénible, moins belle,
Pas de machine à laver, pas de micro-ondes, pas de lave-vaisselle,
Pas de nounou, pas de téléviseur, pas de smartphone, pas d'ordinateur, pas de garderie, pas de maternelle,
Et à cinq ans, de liberté et de bonne santé, je me gavais encore à ta chaude mamelle ;
Tu te rappelles, quand tu me prenais par la main, pour me traîner vers le jardin ?
Tu m'apprenais le nom des fleurs, celui des arbres, le langage des abeilles qui au chant des roses dansaient de beau matin,
Et je t'écoutais qui parlais aux oiseaux, au ruisseau, à la brise qui soufflait de revivifiants refrains,
Quand déjà au zénith, le soleil nous appelait à rentrer dans la cuisine vaquer à la préparation d'un nouveau festin ;
Oh ! Comme ils étaient succulents, tes mets ! Et comme il était bon, ton pain !
Quand je te regardais pétrir la pâte, j'avais un sentiment jaloux de tous ces câlins,
Qu'avec grâce tu donnais à cette farine qui vite cédait à la tiédeur, à la tendresse de tes mains,
Souvent, je restais attendri, en constatant que tu mettais tellement de foi dans ton labeur que tu ne remarquais même pas la présence de ton gamin ;
Il est vrai que, parfois, j'avais la tête un peu dure, quand le soir tu m'apprenais ma table de conjugaison,
À coup de bâton, quand il le fallait, pour le Coran, les mathématiques, ou les exercices que je rapportais à la maison,
Mais je le dis, et le soutiens, sauf pour mon bien, tu ne m'as jamais châtié sans raison,
Et si quelque part dans le ciel tu vis sur une étoile, pour tout le bien que tu m'as fait, de la terre je t'envoie des pétales rouges comme jamais n'en a vu aucune belle saison ;
Voilà, brave Mère, il fêtent la femme, maintenant, mais il n'y avait pas encore cela, de ton temps,
Ma terre a beaucoup changé, tu sais ? tellement changé que dans ma bouche, elle a perdu son bon goût depuis longtemps,
Elle ne connaît plus ni tendresse, ni amour, ni éducation, ni sincérité, ni solidarité, ni bien, ni mal, ni été, ni automne, ni hiver, ni printemps,
Chaque matin, quand je croise un enfant de la rue, une fille de joie, un jeune dépravé, un vieux, une vieille abandonnés, dans mon coeur, Maman, j'entends pleurer ton vieil enfant...
- Mohammed Talbi -