La NASA qui a envoyé des fusée vers la Lune va-t-elle continuer à accéder à l'espace ?

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Le récent bras de fer entre le président américain Donald Trump et le milliardaire Elon Musk a mis en lumière une vulnérabilité majeure de la stratégie spatiale américaine, a rapporté le Washington Post. De quoi s’agit-il ?

En réponse à la menace de Trump d’annuler les contrats fédéraux de SpaceX, Musk a brièvement évoqué la possibilité de suspendre les vols du vaisseau Crew Dragon. Comme le souligne Newsweek, plusieurs experts redoutent qu’un désengagement de SpaceX, même partiel, oblige Washington à reconsidérer des partenariats qu’il espérait avoir laissés derrière lui, pour garantir un accès permanent à l’espace.

Une telle décision aurait immédiatement privé la NASA de tout accès à la Station spatiale internationale (ISS), ne laissant à l’agence américaine d’autre recours que de se tourner, une fois encore, vers la Russie, seule puissance qui, avant l’arrivée de SpaceX, assurait l’envoi des astronautes vers l’ISS.

D’après le Washington Post, bien qu’Elon Musk soit revenu sur ses propos, cette sortie a déclenché une onde de choc au sein de la NASA et du Pentagone. «Lorsqu’on se rend compte qu’il est prêt à tout verrouiller sous le coup d’une impulsion, ce genre de comportement et le fait que nous dépendons de lui sont dangereux… Je peux vous dire que cela suscite une profonde préoccupation au sein de la NASA», a indiqué un ancien employé de l’agence spatiale. Le journal américain note que ces agences, qui dépendent fortement de SpaceX pour les missions habitées, le transport de fret, ainsi que les lancements de satellites sensibles, ont pris conscience du danger d’une telle centralisation des capacités spatiales.

Le Pentagone, tout comme la NASA, a vu dans cet épisode plus qu’un simple coup de communication : un signal d’alarme. «On s’est regardés avant de dire : «Euh, ce n’est plus si drôle». On a réalisé qu’on ne suivait pas une émission de télé-réalité. C’est un problème concret», aurait confié un responsable du département de la Défense. Cette prise de conscience a conduit les autorités à se tourner immédiatement vers d’autres acteurs du secteur privé, tels que Rocket Lab, Blue Origin ou Stoke Space, pour évaluer leurs capacités à assurer des missions gouvernementales. Mais le constat est sévère : aucune de ces sociétés n’est encore en mesure de remplacer SpaceX à court terme.

Selon Clayton Swope, directeur adjoint du Center for Strategic and International Studies Aerospace Security Project, SpaceX est devenu un «organe vital» du dispositif américain dans l’espace. Une éventuelle rupture, même temporaire, aurait des conséquences concrètes pour la continuité des missions orbitales.

La Russie, pour sa part, développe aujourd’hui sa propre station orbitale qui devrait succéder à l’ISS à l’horizon 2030, avec une première phase de construction prévue dès 2027.
 
J’espère que je serai encore vivante pour admirer l’effondrement de l’Empire du cheytane
Emmanuel Todd – L’Occident a la prétention de détruire la Russie mais il ne détruit que lui-même
Dans une conférence qu’il a donnée à l’Académie des sciences de Russie le 23 avril 2025, sous le titre «Anthropologie et réalisme stratégique dans les relations internationales», Emmanuel Todd expose son analyse de la situation géopolitique actuelle qui découle de la défaite de l’Occident contre la Russie. (J’ai extrait et parfois recomposé des phrases du texte pour faire un résumé compréhensible de son intervention) :

«Les évènements de court terme sont très difficiles à prévoir, du fait notamment de l’imprévisibilité de Trump. Mais j’ai aujourd’hui une vision de moyen ou long terme très négative pour les États-Unis. Ce que nous vivons n’est que le début d’une chute des États-Unis et nous devons être prêts à voir des choses beaucoup plus dramatiques encore».

À l’opposé, on constate «une évolution économique satisfaisante de la Russie et une stabilité sociale car il existe toujours en Russie des valeurs régulatrices d’autorité, d’égalité, de communauté, qui assurent une cohésion sociale particulière».

«Mais ce n’est pas la victoire de la Russie que j’étudie dans mon dernier livre, c’est la défaite de l’Occident. Je pense que l’Occident se détruit lui-même».

«Le bellicisme de ces Européens qui ont perdu la guerre aux côtés des Américains et qui parlent maintenant de la gagner sans les Américains est quelque chose de très surprenant». À la différence des Européens qui s’enferment dans un déni agressif, les élites américaines ont conscience de la défaite militaire de l’OTAN en Ukraine, qui a révélé la fragilité de la puissance étasunienne. Cette défaite a entraînéune violente contre-révolution aux États-Unis. «Il y a du raisonnable dans la révolution Trump, mais il y a dans le comportement de l’administration Trump, un déficit de pensée, une impréparation, une brutalité, un comportement impulsif, non réfléchi, qui évoque le concept central de La Défaite de l’Occident, celui de nihilisme».

«L’effondrement d’un système est mental autant qu’économique. Ce qui s’effondre dans l’Occident actuel, et d’abord aux États-Unis, ce n’est pas seulement la dominance économique, c’est aussi le système de croyance qui l’animait ou s’y superposait. Les croyances qui accompagnaient le triomphalisme occidental sont en train de s’effondrer. Mais comme dans tout processus révolutionnaire, on ne sait pas encore quelle croyance nouvelle est la plus importante, quelle est la croyance qui va émerger victorieuse du processus de décomposition».

«Les nations européennes ont un fond stable car chacune est au fond, quelle que soit sa structure familiale, sa tradition religieuse, sa vision d’elle-même, une nation ethnique, au sens d’un peuple attaché à une terre, avec sa langue, sa culture, un peuple ancré dans l’histoire, la nation américaine est devenue, depuis la pulvérisation du groupe protestant, réellement post-ethnique, une nation purement «civique», en théorie unie par l’attachement à sa constitution, à ses valeurs. La crainte d’Amy Chua, est celle d’une réversion de l’Amérique à ce qu’elle appelle tribalisme. Une pulvérisation régressive».

Pour Amy Chua, aux États-Unis, en plus du problème socio-ethnique issu de l’esclavage, il y une opposition irréductible, quasi ethnique, entre les élites blanches éduquées citadines et la classe rurale laborieuse blanche. La preuve selon elle, ils ne se marient même plus entre eux. De plus, certains descendants d’émigrants sont aussi rejetés et renvoyés à leurs origines ethniques, notamment chinoises, pour des raisons politiques.

Et Emmanuel Todd de conclure «Ma crainte personnelle est que nous ne soyons, non pas du tout à la fin, mais seulement au début d’une chute des États-Unis qui va nous révéler des choses que nous ne pouvons même pas imaginer».

 
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