La revanche des introvertis

Dans un monde où il faut sans cesse communiquer et jouer des coudes, eux préfèrent le repli Et si, finalement, ils en imposaient davantage?

Eux qui aiment d'abord la discrétion et le calme, les voici sous les sunlights. Eux? Tous ceux - et vous vous reconnaîtrez peut-être - qui préfèrent les conversations à deux aux activités de groupe ; la solitude aux mondanités ; ceux qu'on qualifie souvent de «doux et sereins» et qui, s'ils se concentrent facilement, n'aiment toutefois pas accomplir plusieurs tâches en même temps…

Depuis 2012, ces personnalités plutôt en retrait, mais pas nécessairement timides, les introvertis, ont trouvé une Jeanne d'Arc charismatique bien décidée à défendre leur sensibilité: l'avocate Susan Cain - elle-même introvertie -, dont la conférence TED Talks a été visionnée par près de 6 millions de personnes et le livre best-seller vient d'être traduit en France (La Force des discrets, Éd. JC Lattès). Blogs et études de psychologues et chercheurs s'intéressant à ces introvertis se multiplient depuis…

«Celui qui pense avant»

Ces caractères dits «introvertis» ont pourtant été identifiés dès 1923 par le psychologue Carl G. Jung, qui cherchait alors à se démarquer des travaux de Freud en décrivant la manière dont l'énergie vitale, la libido, se déploie chez différents types de personnalités. Il en définit 16, combinaisons complexes de tendances cognitives et comportementales, mais qui s'appuient toujours sur l'une des deux manières d'aborder le monde: l'extraversion ou l'introversion.

Dans l'un de ses écrits, Jung résume ces deux positions en se servant de héros mythologiques: Epithémée, l'extraverti, c'est celui «qui agit et pense après», tandis que Prométhée, l'introverti, est «celui qui pense avant».
 
Parmi les «Prométhée modernes»: le président Obama, chez qui on a noté le réflexe de s'intérioriser avant de répondre aux questions ; les acteurs Isabelle Huppert ou Daniel Auteuil, qui semblent habités par les émotions bien plus qu'ils ne les expriment… La psychothérapeute Laurie Hawkes, qui vient de publier La Force des introvertis(Éd. Eyrolles) l'affirme: «La marque de telles personnalités, c'est qu'elles s'intéressent en priorité à l'intériorité - la leur et celle des autres - et, surtout, elles se ressourcent dans la solitude alors que les extravertis retirent davantage d'énergie quand ils font de grandes fêtes.»

Alors que Jung n'avait pas donné de «hiérarchie» entre extravertis et introvertis, ces derniers se sont trouvés bien malmenés depuis les années 1920, explique Susan Cain, surtout aux États-Unis et dans nos sociétés occidentales. Pour construire la modernité, innover, lancer le commerce, il fallait des nations de «bons vendeurs», «des gars dont on dit qu'ils sont vachement sympas» avec force sourire et parole prolixe. S'est donc imposé ce que l'écrivain appelle «l'idéal extraverti».

Résistants dans un monde agité

Laurie Hawkes observe que les psychologues se sont ensuite essentiellement intéressés à l'extériorisation des émotions ou à l'affirmation de soi: «La gestalt-thérapie, le rebirth ou le développement personnel n'ont eu de cesse d'inciter chacun à s'extérioriser, mieux communiquer, développer son aura sociale… Au point que les introvertis, tous ceux qui préfèrent se taire dans une réunion ou travailler dans la solitude ont eu de plus en plus honte de ce qu'ils étaient au fond d'eux-mêmes, et se demandaient s'ils n'étaient pas en quelque sorte “malades”.»

Différentes études ont montré que les extravertis, s'ils aiment les défis, prennent aussi plus de risques et ont davantage d'accidents ; extrêmement adaptés à leur environnement, ils sont aussi plus influençables et changent plus souvent d'avis. Les introvertis, eux, s'ils respectent ce qu'ils sont en profondeur, peuvent faire de leur calme intérieur une capacité de résistance dans un monde de plus en plus agité. Et justement, différentes écoles, mais aussi de grandes entreprises comme Google, prévoient d'intégrer désormais, après des années de «culture de l'extraversion» et du travail en groupe, des espaces favorisant aussi la réflexion solitaire des élèves et des employés…
 
Car, en réalité, chacun d'entre nous doit trouver un équilibre entre ces deux pôles, Prométhée et Epithémée qui, comme le rappelait le psychanalyste jungien Claude Bourreille (dans Types psychologiques et processus d'individuation, Éd. Martin-Pêcheur), «ne sont deux qu'en apparence… Ce qu'ils représentent, c'est le drame intime, le conflit qui se joue à l'intérieur d'un même individu entre ses deux tendances opposées». Il s'agira donc probablement de parvenir à être ambivert: les extravertis auront besoin d'apprendre à s'intérioriser davantage (et la vogue actuelle de la méditation est bien un appel à faire vivre l'introverti en soi). Quant aux introvertis, leur boulot semble désormais, une fois qu'ils ont accepté leur nature, d'exposer au monde les pensées, la sensibilité qu'ils savent si bien cultiver dans leur for intérieur. Susan Cain leur a ouvert le chemin.

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/01/31/21925-revanche-introvertis
 
Elle serait pas auteur en développement personnel ? Parce que ça perd en crédibilité ce qu'elle dit. Faut voir sur quoi elle appui ses propos, par exemple Dale Carnegie n'était pas un spécialiste en psycho ou autre mais il avait une expérience professionelle (prof ou coach en relation social en entreprise), Apres lui aussi ses ouvrages ne sont pas considérés comme scientifiques je sais pas pourquoi.
 
Elle serait pas auteur en développement personnel ? Parce que ça perd en crédibilité ce qu'elle dit. Faut voir sur quoi elle appui ses propos, par exemple Dale Carnegie n'était pas un spécialiste en psycho ou autre mais il avait une expérience professionelle (prof ou coach en relation social en entreprise), Apres lui aussi ses ouvrages ne sont pas considérés comme scientifiques je sais pas pourquoi.
J'avais lu son livre il y a un moment, j'étais tombée dessus par hasard à la FNAC, je ne veux pas dire de bêtise mais il me semble qu'elle se base quand même sur des études sérieuses, enfin tu me diras tout est toujours discutable mais dans mon souvenir, elle parlait un moment de l'hypersensibilité et de l'introversion qui peuvent souvent être liées, en expliquant pour donner un exemple qu'en mettant des capteurs sur le crâne de personnes introverties et hypersensibles, ces personnes réagissaient en moyenne plus vivement à leur environnement (par exemple des images ou des sons) que les personnes extraverties (et a priori moins sujets à l'hypersensibilité, et leurs yeux se focalisaient plus sur les détails que les personnes "normales" (non hypersensibles) face à des images. Mais ça reste à nuancer puisqu'une personne extravertie peut aussi être hypersensible.

(peut-être que je me trompe totalement de bouquin mais il me semble que c'était bien dans celui-ci ^^)
 
Sinon, il y la description sur Amazon :

La solitude n'est pas à la mode. Ni les introvertis. Le monde des affaires et de la culture appartient à ceux qui parlent haut. L'homme idéal est sociable, a le goût du risque, sait travailler en équipe. Le discret, le timide est presque suspect, son caractère n'est pas adapté à notre monde. L'essentiel est de n'être jamais seul. Susan Cain a mené une enquête passionnante sur l'histoire et les raisons de cette domination. Comment l'extraverti a-t-il progressivement pris le pouvoir ? Comment est-on passé d'une « culture de caractère » à une « culture de personnalité » ? Elle démontre avec des exemples, Chopin, Darwin, Gandhi, Gates, Wozniac…, et en puisant dans les dernières recherches des psychologues, des anthropologues, des sociologues…, comment la créativité des introvertis rayonne sur les entreprises, les arts et même la politique. Non, le brainstorming ne donne pas de meilleurs résultats que le travail solitaire. Non, les banques dirigées par des chefs charismatiques ne génèrent pas des résultats supérieurs à celles animées par les patrons plus discrets. Non, les grandes avancées politiques n'ont pas été réalisées par les plus forts en gueule… Susan Cain prouve même le contraire. Elle s'appuie aussi sur des examens du fonctionnement du cerveau qui tendent à prouver que les introvertis recherchent le calme, car ils enregistrent les stimulations du monde extérieur avec une intensité accrue. Elle rassemble aussi des conseils pour les parents et les professeurs qui ont à faire à des enfants introvertis afin de les aider à profiter de leur sensibilité et à ne pas les faire tomber dans une certaine tendance à la victimisation. 30 à 50 % de la population occidentale serait composée d'introvertis. Le livre de Susan Cain nous apprend à mieux les comprendre.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Elle serait pas auteur en développement personnel ? Parce que ça perd en crédibilité ce qu'elle dit. Faut voir sur quoi elle appui ses propos, par exemple Dale Carnegie n'était pas un spécialiste en psycho ou autre mais il avait une expérience professionelle (prof ou coach en relation social en entreprise), Apres lui aussi ses ouvrages ne sont pas considérés comme scientifiques je sais pas pourquoi.
L’article dénonce surtout la hiérarchisation qui fait voir les introverti(e)s comme des gens anormaux ou asociaux. Et pour constater ce problème et comprendre qu’il ne devrait pas en être un, pas besoin d’avoir fait des années de psy. Je l’ai compris assez tôt … j’avais d’ailleurs lu un livre sur la question quand j’étais adolescent (un livre sur les types de personnalité, où l’axe introversion‑extraversion ressortait plus que les autres), mais j’ai laissé tomber, parce que ça ne faisait pas évoluer mon environnement, même si ça me permettait de me dire que je n’étais pas autant anormal que certain(e)s voulaient me le faire croire.
 
J'avais lu son livre il y a un moment, j'étais tombée dessus par hasard à la FNAC, je ne veux pas dire de bêtise mais il me semble qu'elle se base quand même sur des études sérieuses, enfin tu me diras tout est toujours discutable mais dans mon souvenir, elle parlait un moment de l'hypersensibilité et de l'introversion qui peuvent souvent être liées, en expliquant pour donner un exemple qu'en mettant des capteurs sur le crâne de personnes introverties et hypersensibles, ces personnes réagissaient en moyenne plus vivement à leur environnement (par exemple des images ou des sons) que les personnes extraverties (et a priori moins sujets à l'hypersensibilité, et leurs yeux se focalisaient plus sur les détails que les personnes "normales" (non hypersensibles) face à des images. Mais ça reste à nuancer puisqu'une personne extravertie peut aussi être hypersensible.

(peut-être que je me trompe totalement de bouquin mais il me semble que c'était bien dans celui-ci ^^)

D'accord merci pour ces précisions.

L’article dénonce surtout la hiérarchisation qui fait voir les introverti(e)s comme des gens anormaux ou asociaux. Et pour constater ce problème et comprendre qu’il ne devrait pas en être un, pas besoin d’avoir fait des années de psy. Je l’ai compris assez tôt … j’avais d’ailleurs lu un livre sur la question quand j’étais adolescent (un livre sur les types de personnalité, où l’axe introversion‑extraversion ressortait plus que les autres), mais j’ai laissé tomber, parce que ça ne faisait pas évoluer mon environnement, même si ça me permettait de me dire que je n’étais pas autant anormal que certain(e)s voulaient me le faire croire.

Je cherchais à savoir si le livre répondait à une de mes questions : pourquoi cherche t on a nous rendre extravertis, dès le plus jeune âge
Une étude qui montrerait que les introvertis sont tout aussi bénéfiques/productifs à la société voire meilleur que les extravertis, psychologiquement parlant, ce genre de recherches peut avoir un impact dans programmes scolaires ça a été le cas avec travaux de psychanalyse (prendre en compte le désir de l'enfant).
Aujourd'hui un enfant introverti réservé ça fait tâche dans son dossier on lui conseille un psy bref c'est un sujet intéressant dommage qu'on creuse pas.
 

Hibou57

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