Moussayer
Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
La mortalité réelle de la Covid-19 : une donnée essentielle loin d’être facile à estimer
Chaque soir, les autorités publient le nombre de décès du coronavirus. Ces chiffres ne tiennent pas toujours compte des décès de malades de cette infection qui seraient restés chez eux, ni d’une éventuelle surmortalité due au renoncement aux soins. D’où l’utilité de connaître la mortalité exacte et complète.
I/ Qu'entend-t-on par la surmortalité directe et indirecte ?
Dans le cas de l’épidémie, la surmortalité se définit comme un excès de décès par rapport à une situation normale.
On distingue :
- La surmortalité directe qui comprend les décès officiels et l’ensemble des personnes mortes du virus, sans qu’on l’ait toujours clairement identifiée (faute d’un test après le décès) ;
- la mortalité indirecte due aux conséquences de l’épidémie qui ont restreint l’accès au soin classiques.
La crainte de contamination et le manque de disponibilités des moyens ont en effet limité l’accès aux services de santé au Maroc selon le Haut-commissariat au Plan (HCP) dans une de ses notes.
On a observé ainsi que, parmi les 11,1% de personnes souffrant de maladies chroniques ayant nécessité un examen médical lors du confinement, 45,2% n’ont pas eu accès à ces services et que, parmi les 10,1% de personnes souffrant de maladies passagères, 37% n’ont pas pu en bénéficier.
On observe en contrepartie une baisse de la mortalité en raison de la réduction des déplacements et des activités (accidents de la route, accidents professionnels...).
On voit donc qu’on peut mourir du Covid-19 ou avec le Covid-19.(surmortalité indirecte) comme le précise Antoine Flahault, un des meilleurs spécialistes en ce domaine.
II/ Comment déterminer la surmortalité ?
La surmortalité permet d’avoir une vision complète de l’épidémie. Il s'agit de comparer les décès totaux dans la période de crise par rapport à un nombre de décès moyen fondé généralement sur la mortalité des cinq années précédentes. L’écart constaté assure d’englober les décès hospitaliers comptabilisés officiellement, la mortalité directe de personnes mortes souvent à la maison du virus et la mortalité indirecte due aux conséquences de l’épidémie. La réunion de ces 3 composantes donne le bilan final de l’épidémie.
La difficulté est de bien séparer une mort naturelle d’une mort causée par la covid-19 : L’attribution d’une cause déterminée n’est pas aisée quand il s’agit du décès d’une personne âgée notamment, et surtout passée 80 ans quand elle souffre de polypathologies. Le lien peut être faible, par exemple, dans le cas d’un suicide lié au confinement, ou très fort, si l’infection perturbe l’équilibre précaire causé par des maladies préexistantes et provoque par exemple un décès par Parkinson ou insuffisance cardiaque. Dans l’incertitude d’une situation, le décès pourtant est normalement affecté au décompte des victimes de l’épidémie
III/ Les chiffres de la surmortalité au Maroc et dans le monde ?
En Europe, on a une idée assez claire de la situation. Selon des données publiées fin juillet, on sait que la surmortalité en Europe a enregistré une hausse de 50% entre fin mars et début avril, en raison de la pandémie et plus précisément de 71 % en Espagne, 49 % en Italie, 44 % en Belgique et de 28 % en France sur l’ensemble des 8 semaines comprises entre début mars et fin avril.
De nombreux pays comme le Maroc n’ont malheureusement pas les données pour mesurer rapidement la surmortalité, faute d’un enregistrement pas toujours suffisamment précis des causes de la mort et d’une relative rapidité à effectuer ce chiffrage. Une exception en Afrique, tout de même, l’Afrique du Sud où des chercheurs estiment déjà qu’environ 17 000 décès supplémentaires causés par le coronavirus n’ont pas été enregistrés, entre mai et fin juillet, dans les statistiques officielles qui s’établissaient à seulement 8 800 morts !
Une meilleure connaissance de la surmortalité au Maroc serait utile pour le suivi de l’épidémie et ne serait ce qu’en mémoire de toutes les victimes !
Les évaluations entre les différents pays doivent être interprétées avec beaucoup de méfiance du fait de l’hétérogénéité des bases des calculs et des structures de la population : est-il vraiment raisonnable et scientifique en effet de comparer, par exemple, certains pays d’Afrique Noire à la jeunesse débordante avec une Italie vieillissante ?
POUR EN SAVOIR PLUS : https://medcursus.com/669/la-surmor...-pour-evaluer-la-mortalite-due-au-coronavirus
Chaque soir, les autorités publient le nombre de décès du coronavirus. Ces chiffres ne tiennent pas toujours compte des décès de malades de cette infection qui seraient restés chez eux, ni d’une éventuelle surmortalité due au renoncement aux soins. D’où l’utilité de connaître la mortalité exacte et complète.
I/ Qu'entend-t-on par la surmortalité directe et indirecte ?
Dans le cas de l’épidémie, la surmortalité se définit comme un excès de décès par rapport à une situation normale.
On distingue :
- La surmortalité directe qui comprend les décès officiels et l’ensemble des personnes mortes du virus, sans qu’on l’ait toujours clairement identifiée (faute d’un test après le décès) ;
- la mortalité indirecte due aux conséquences de l’épidémie qui ont restreint l’accès au soin classiques.
La crainte de contamination et le manque de disponibilités des moyens ont en effet limité l’accès aux services de santé au Maroc selon le Haut-commissariat au Plan (HCP) dans une de ses notes.
On a observé ainsi que, parmi les 11,1% de personnes souffrant de maladies chroniques ayant nécessité un examen médical lors du confinement, 45,2% n’ont pas eu accès à ces services et que, parmi les 10,1% de personnes souffrant de maladies passagères, 37% n’ont pas pu en bénéficier.
On observe en contrepartie une baisse de la mortalité en raison de la réduction des déplacements et des activités (accidents de la route, accidents professionnels...).
On voit donc qu’on peut mourir du Covid-19 ou avec le Covid-19.(surmortalité indirecte) comme le précise Antoine Flahault, un des meilleurs spécialistes en ce domaine.
II/ Comment déterminer la surmortalité ?
La surmortalité permet d’avoir une vision complète de l’épidémie. Il s'agit de comparer les décès totaux dans la période de crise par rapport à un nombre de décès moyen fondé généralement sur la mortalité des cinq années précédentes. L’écart constaté assure d’englober les décès hospitaliers comptabilisés officiellement, la mortalité directe de personnes mortes souvent à la maison du virus et la mortalité indirecte due aux conséquences de l’épidémie. La réunion de ces 3 composantes donne le bilan final de l’épidémie.
La difficulté est de bien séparer une mort naturelle d’une mort causée par la covid-19 : L’attribution d’une cause déterminée n’est pas aisée quand il s’agit du décès d’une personne âgée notamment, et surtout passée 80 ans quand elle souffre de polypathologies. Le lien peut être faible, par exemple, dans le cas d’un suicide lié au confinement, ou très fort, si l’infection perturbe l’équilibre précaire causé par des maladies préexistantes et provoque par exemple un décès par Parkinson ou insuffisance cardiaque. Dans l’incertitude d’une situation, le décès pourtant est normalement affecté au décompte des victimes de l’épidémie
III/ Les chiffres de la surmortalité au Maroc et dans le monde ?
En Europe, on a une idée assez claire de la situation. Selon des données publiées fin juillet, on sait que la surmortalité en Europe a enregistré une hausse de 50% entre fin mars et début avril, en raison de la pandémie et plus précisément de 71 % en Espagne, 49 % en Italie, 44 % en Belgique et de 28 % en France sur l’ensemble des 8 semaines comprises entre début mars et fin avril.
De nombreux pays comme le Maroc n’ont malheureusement pas les données pour mesurer rapidement la surmortalité, faute d’un enregistrement pas toujours suffisamment précis des causes de la mort et d’une relative rapidité à effectuer ce chiffrage. Une exception en Afrique, tout de même, l’Afrique du Sud où des chercheurs estiment déjà qu’environ 17 000 décès supplémentaires causés par le coronavirus n’ont pas été enregistrés, entre mai et fin juillet, dans les statistiques officielles qui s’établissaient à seulement 8 800 morts !
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Une meilleure connaissance de la surmortalité au Maroc serait utile pour le suivi de l’épidémie et ne serait ce qu’en mémoire de toutes les victimes !
Les évaluations entre les différents pays doivent être interprétées avec beaucoup de méfiance du fait de l’hétérogénéité des bases des calculs et des structures de la population : est-il vraiment raisonnable et scientifique en effet de comparer, par exemple, certains pays d’Afrique Noire à la jeunesse débordante avec une Italie vieillissante ?
POUR EN SAVOIR PLUS : https://medcursus.com/669/la-surmor...-pour-evaluer-la-mortalite-due-au-coronavirus