la théorie prescriptiviste des affirmations morales et son application à la religion

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

Au 20e siècle, il y a eu le courant positiviste logique ou néopositiviste.

Son idée centrale était que les affirmations qui ont du sens sont soit des énoncés empiriquement vérifiables (directement ou indirectement) soit des principes de logique ou de mathématiques qui sont vrais a priori.

Quant aux affirmations de la métaphysique et de la théologie, elles seraient privées de sens si elles entendent être des descriptions de la réalité.

Quant à l'éthique, certains philosophes positivistes ont soutenu qu'il fallait pas voir les affirmations morales (voler, tuer est mal; prendre soin des autres est bien, etc.) comme des descriptions de faits objectifs qui seraient comparables à des faits scientifiques.

Il fallait les prendre sur un autre mode, comme des manières d'exprimer des émotions ou encore des commandements qu'une personne donne à d'autres personnes. Par exemple « voler est mal » reviendrait à dire « je vous commande de ne pas voler », et il y aurait rien de plus profond derrière cela.

Dans cette perspective, la morale peut pas être objective et il est absurde de parler de « faits moraux » ou de « vérités morales ». Les commandements, les ordres, les volontés, ne sont ni vrais ni faux.

J'ai repensé à cette théorie, et il me semble qu'elle s'applique peut-être aux discours des religieux.

Genre les religieux parlent de révélations divines, de commandements de Dieu, de volonté de Dieu, de plan de Dieu, de péchés, de fruits du Saint-Esprit.

Les croyants disent que Dieu commande et interdit diverses choses. Ce sont les prophètes qui auraient communiqué ces révélations, interprétées ensuite par les leaders religieux.

Est-ce que par hasard ce ne serait pas une façon détournée et rusée d'exprimer de simples commandements?

Si un mec random dit aux autres directement que les femmes doivent obéir au mari, il ne sera sans doute pas trop pris au sérieux. Sauf par ceux qui sont déjà convaincus d'avance.

Mais si un mec dit que le roi de l'univers commande que les femmes obéissent au mari, alors il peut en imposer davantage. Il exprime la même volonté, mais se cache derrière un intermédiaire, la volonté divine, à qui il emprunte l'autorité et la majesté. Et le commandement acquiert donc par là plus d'efficacité. Le mec donne l'impression qu'il ne parle plus en son nom propre. Il prend le masque d'un porte-parole d'une autorité qui le dépasse.

Mais c'est une simple façon détournée d'exprimer un désir ou une volonté humaine ou de soutenir des valeurs que certains religieux trouvent importante.

Les affirmations sur la volonté de Dieu auxquelles recourent souvent les religieux n'exprimeraient donc pas des vérités transcendantes, mais seraient des commandements personnels déguisés, une sorte de langage pompeux pour donner des ordres.

Qu'en pensez-vous? :desole:
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Remarquez que le néopositivisme, après avoir eu du succès au milieu du 20e siècle, s'est démodé. Il est généralement considéré comme dépassé.

Ça veut pas dire qu'on peut pas y trouver des idées intéressantes.
 
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