La Tunisie et l'Égypte, de mauvais présages pour les États-Unis

Par Normand Lester
(à noter, l'article date du 26 janv. 2011, mais est tout de même d'actualité)

Nous assistons aux premières rébellions informatiques de l'Histoire. Les révoltes à l'âge numérique se propagent instantanément des capitales à toutes les agglomérations des pays touchés. Le gouvernement égyptien a tenté sans succès de bloquer l'accès à Twitter. Les utilisateurs ont rapidement migré vers les téléphones mobiles et d'autres applications logicielles connexes. Dans ces soulèvements numériques, les réseaux dynamiques contournent les blocages, se réassemblent et se révèlent plus souples que toute stratégie gouvernementale destinée à les étouffer. C'est pour cela à l'origine qu'Internet a été créé.

Les demandes des Égyptiens semblent calquées sur celles des Tunisiens : des emplois, des denrées de bases à prix abordable, opposition à la corruption et à la torture et le départ du président Moubarak qui dirige l'Égypte depuis 1981 et qui prépare son fils Gamal pour lui succéder. Comme en Tunisie, la révolte est spontanée et n'a pas de chef et les islamistes en sont curieusement absents.

Dans les deux pays, les indices sociaux qui poussent à la révolte sont les mêmes : beaucoup de jeunes hommes et un taux de chômage élevé. Mais l'Égypte n'est pas la Tunisie. Le régime de Ben Ali ne s'appuyait que sur l'armée. Lorsqu'elle l'a laissé tomber, il était fini. En Égypte, Moubarak peut compter non seulement sur l'armée, dont il est issu, mais sur la police et un redoutable service de sécurité qui lui est dévoué.

De plus en Égypte, la corruption ne touche pas seulement une famille, une petite clique, elle est beaucoup plus répandue. Plus nombreux sont donc ceux qui ont à perdre de la chute du régime. Mais les opposants et les analystes politiques estiment que les manifestations actuelles sont un signe que quelque chose de crucial a changé en Égypte. Psychologiquement, mentalement, un barrage s'est rompu.

Avec 80 millions d'habitants, dont la moitié sous le seuil de la pauvreté, l'Égypte est le pays le plus populeux et le centre culturel du monde arabe. Depuis son accession au pouvoir, il y a 30 ans, Hosni Moubarak est au centre de la stratégie américaine au Proche-Orient. Washington accorde à son régime deux milliards de dollars d'aide militaire par année pour s'assurer de sa fidélité inconditionnelle. Une Égypte proaméricaine est essentielle à la sécurité d'Israël. Le pays abrite certains des groupes les plus antiisraéliens de la région, dont les Frères musulmans, à l'origine d'Al-Qaeda, qui sont, de loin, la plus importante force d'opposition du pays.

Dans l'ensemble du Moyen-Orient, la situation ne pourrait guère être plus déprimante pour Washington. En Tunisie, un régime proaméricain ennemi des islamistes est renversé. En Égypte, Moubarak est menacé. Au Liban, les « terroristes » du Hezbollah, ennemis jurés d'Israël et de Washington, sont à constituer un gouvernement. En Iran, les Ayatollahs poursuivent leur programme nucléaire malgré les menaces américano-israéliennes. En Irak, le bloc sadriste, hostile aux États-Unis, participe au gouvernement. Enfin, la porte semble définitivement refermée sur la possibilité d'un accord de paix israélo-palestinien.

L'ensemble de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient est en train de déraper. L'influence américaine n'y a jamais été aussi limitée.
 
"Dans l'ensemble du Moyen-Orient, la situation ne pourrait guère être plus déprimante pour Washington".

Je dirais plutôt: ne pourrait être plus déprimante "pour ses habitants".

L'été et l'automne risquent d'être encore pires.....si la situation économique et surtout la situation alimentaire, ne s'améliorent pas très rapidement.

La politique intérieure de tous ces pays est beaucoup plus préoccupante que leur "politique étrangère".
 
Par Normand Lester
(à noter, l'article date du 26 janv. 2011, mais est tout de même d'actualité)

Nous assistons aux premières rébellions informatiques de l'Histoire. Les révoltes à l'âge numérique se propagent instantanément des capitales à toutes les agglomérations des pays touchés. Le gouvernement égyptien a tenté sans succès de bloquer l'accès à Twitter.

Les demandes des Égyptiens semblent calquées sur celles des Tunisiens : des emplois, des denrées de bases à prix abordable, opposition à la corruption et à la torture et le départ du président Moubarak qui dirige l'Égypte depuis 1981 et qui prépare son fils Gamal pour lui succéder. Comme en Tunisie, la révolte est spontanée et n'a pas de chef et les islamistes en sont curieusement absents.

Dans les deux pays, les indices sociaux qui poussent à la révolte sont les mêmes : beaucoup de jeunes hommes et un taux de chômage élevé. Mais l'Égypte n'est pas la Tunisie. Le régime de Ben Ali ne s'appuyait que sur l'armée. Lorsqu'elle l'a laissé tomber, il était fini. En Égypte, Moubarak peut compter non seulement sur l'armée, dont il est issu, mais sur la police et un redoutable service de sécurité qui lui est dévoué.

De plus en Égypte, la corruption ne touche pas seulement une famille, une petite clique, elle est beaucoup plus répandue. Plus nombreux sont donc ceux qui ont à perdre de la chute du régime. Mais les opposants et les analystes politiques estiment que les manifestations actuelles sont un signe que quelque chose de crucial a changé en Égypte. Psychologiquement, mentalement, un barrage s'est rompu.

Avec 80 millions d'habitants, dont la moitié sous le seuil de la pauvreté, l'Égypte est le pays le plus populeux et le centre culturel du monde arabe. Depuis son accession au pouvoir, il y a 30 ans, Hosni Moubarak est au centre de la stratégie américaine au Proche-Orient. Washington accorde à son régime deux milliards de dollars d'aide militaire par année pour s'assurer de sa fidélité inconditionnelle. Une Égypte proaméricaine est essentielle à la sécurité d'Israël. Le pays abrite certains des groupes les plus antiisraéliens de la région, dont les Frères musulmans, à l'origine d'Al-Qaeda, qui sont, de loin, la plus importante force d'opposition du pays.

Dans l'ensemble du Moyen-Orient, la situation ne pourrait guère être plus déprimante pour Washington. En Tunisie, un régime proaméricain ennemi des islamistes est renversé. En Égypte, Moubarak est menacé. Au Liban, les « terroristes » du Hezbollah, ennemis jurés d'Israël et de Washington, sont à constituer un gouvernement. En Iran, les Ayatollahs poursuivent leur programme nucléaire malgré les menaces américano-israéliennes. En Irak, le bloc sadriste, hostile aux États-Unis, participe au gouvernement. Enfin, la porte semble définitivement refermée sur la possibilité d'un accord de paix israélo-palestinien.

L'ensemble de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient est en train de déraper. L'influence américaine n'y a jamais été aussi limitée.

Semer la zizanie dans 5 pays pour garantir la sécurité d'Israël !:confused: Qui dit mieux!

Qui sème le vent récolte la tempête!
 
Israël......comme explication des manifestations et des émeutes dans tout le monde arabe !!!!

Annulez le referendum du Maroc! :)

Puis si qqn parle encore d'élections en Tunisie, en Égypte et dans tous les autres pays en colère, expliquez-leur votre théorie!
 
Israël......comme explication des manifestations et des émeutes dans tout le monde arabe !!!!

Annulez le referendum du Maroc! :)

Puis si qqn parle encore d'élections en Tunisie, en Égypte et dans tous les autres pays en colère, expliquez-leur votre théorie!

Je n'ai jamais dit qu'Israël est l'explication des manifs!

Mais ce sont les gouvernements mis en place par les States afin de garantir la sécurité d'Israël et la suprématie américaine au Moyen Orient qui ont pourris ces pays avec leurs dirigeants corrompus jusqu'aux os pendant des décennies!

Effectivement une des grandes poisses de l'Egypte fut d'avoir un pays voisin comme Israel. Une poisse qui nous collera à vie!
 
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