Les narrations isolées (ahâdîth al-âhâd) sont les narrations dont les chaînes de transmission n’atteignent pas le niveau du tawâtur (concordance abondante) autorisant la certitude absolue. Un hadîth est dit mutawâtir (concordant) lorsqu’il est transmis par un grand nombre de narrateurs d’après un grand nombre d’autres narrateurs si bien qu’ils ne peuvent s’accorder sur un mensonge. Ahâdîth al-âhâd se subdivisent quant à eux en plusieurs catégories :
Les savants des fondements de la religion disent que les narrations isolées doivent être prises en compte dans les règlements pratiques, dans la mesure où il s’agit de branches secondaires de la religion, et elles sont délaissées en matière de croyances car il s’agit des fondements de la religion. Telle est l’opinion rapportée de la part de la majorité des Compagnons et des Successeurs, et celle des savants de la jurisprudence et des fondements, exception faite de quelques savants parmi les Dhâhirites (littéralistes) et l’Imâm Ahmad, dans l’une des opinions qui lui sont attribuées.
Ainsi, les narrations isolées quel que soit le degré d’authenticité qu’elles atteignent, comme les narrations notoires, n’établissent pas une connaissance certaine sur laquelle on peut se fonder dans le domaine du credo. Elles permettent de former une présomption suffisante pour justifier leur application dans les branches secondaires. Cela est mentionné dans de nombreux ouvrages et a été énoncé par l’Imâm An-Nawawî dans son commentaire de Sahîh Muslim, volume 1, page 20, et il y a inclus les narrations rapportées par Al-Bukhârî et Muslim, en réponse à Ibn As-Salâh qui affirmait que leurs narrations établissent une connaissance théorique.
Il ressort de ce qui précède que les narrations isolées authentiques n’expriment qu’une présomption et doivent être prises en considération dans les œuvres et non dans les croyances. La présomption ou la certitude en matière de Hadîth se rapporte soit à la fiabilité de la narration - les récits concordants établissent en effet une certitude contrairement aux narrations isolées - soit à sa signification, c’est-à-dire à la signification des termes du hadith. Cette approche vaut aussi bien pour l’ensemble des hadîths que pour le Noble Coran. Lorsqu’un mot ne possède qu’un seul sens, alors sa signification est univoque. Mais s’il est polysémique, sa signification devient hypothétique. Par exemple, le terme `ayn désigne aussi bien l’œil - l’organe de vision -, que le puits d’eau, que l’or ou encore l’espion. De même, la fitnah désigne tour à tour l’épreuve, l’infidélité, la persécution et le fait de semer la zizanie entre les gens ; il en existe de nombreuses illustrations.
Corollairement, si un différend survient sur une question secondaire reposant sur une narration isolée, et qu’un individu refuse de considérer ladite narration comme un argument valide, il ne devient pas pour autant un mécréant, ni un pervers. Sinon, cela serait le lot des imâms de la jurisprudence qui divergent sur certaines questions, tenant compte du fait que leur refus possède un motif juridiquement recevable. Lorsque la narration en question ainsi que le sens qui en est voulu sont confirmés par le consensus (ijmâ`) alors elle est considérée comme forte, si bien que celui qui la rejette a tort, mais on ne l’accusera pas d’infidélité.
http://www.islamophile.org/spip/La-valeur-juridique-des-narrations.html
- mashhûr (notoire) : Il s’agit des hadîths jouissant de trois chaînes de transmission, ou plus.
- `azîz (rare) : Il s’agit des hadîths ayant deux chaînes de transmission.
- gharîb (singulier) : Ce sont les hadîths ayant une unique chaîne de transmission.
Les savants des fondements de la religion disent que les narrations isolées doivent être prises en compte dans les règlements pratiques, dans la mesure où il s’agit de branches secondaires de la religion, et elles sont délaissées en matière de croyances car il s’agit des fondements de la religion. Telle est l’opinion rapportée de la part de la majorité des Compagnons et des Successeurs, et celle des savants de la jurisprudence et des fondements, exception faite de quelques savants parmi les Dhâhirites (littéralistes) et l’Imâm Ahmad, dans l’une des opinions qui lui sont attribuées.
Ainsi, les narrations isolées quel que soit le degré d’authenticité qu’elles atteignent, comme les narrations notoires, n’établissent pas une connaissance certaine sur laquelle on peut se fonder dans le domaine du credo. Elles permettent de former une présomption suffisante pour justifier leur application dans les branches secondaires. Cela est mentionné dans de nombreux ouvrages et a été énoncé par l’Imâm An-Nawawî dans son commentaire de Sahîh Muslim, volume 1, page 20, et il y a inclus les narrations rapportées par Al-Bukhârî et Muslim, en réponse à Ibn As-Salâh qui affirmait que leurs narrations établissent une connaissance théorique.
Il ressort de ce qui précède que les narrations isolées authentiques n’expriment qu’une présomption et doivent être prises en considération dans les œuvres et non dans les croyances. La présomption ou la certitude en matière de Hadîth se rapporte soit à la fiabilité de la narration - les récits concordants établissent en effet une certitude contrairement aux narrations isolées - soit à sa signification, c’est-à-dire à la signification des termes du hadith. Cette approche vaut aussi bien pour l’ensemble des hadîths que pour le Noble Coran. Lorsqu’un mot ne possède qu’un seul sens, alors sa signification est univoque. Mais s’il est polysémique, sa signification devient hypothétique. Par exemple, le terme `ayn désigne aussi bien l’œil - l’organe de vision -, que le puits d’eau, que l’or ou encore l’espion. De même, la fitnah désigne tour à tour l’épreuve, l’infidélité, la persécution et le fait de semer la zizanie entre les gens ; il en existe de nombreuses illustrations.
Corollairement, si un différend survient sur une question secondaire reposant sur une narration isolée, et qu’un individu refuse de considérer ladite narration comme un argument valide, il ne devient pas pour autant un mécréant, ni un pervers. Sinon, cela serait le lot des imâms de la jurisprudence qui divergent sur certaines questions, tenant compte du fait que leur refus possède un motif juridiquement recevable. Lorsque la narration en question ainsi que le sens qui en est voulu sont confirmés par le consensus (ijmâ`) alors elle est considérée comme forte, si bien que celui qui la rejette a tort, mais on ne l’accusera pas d’infidélité.
http://www.islamophile.org/spip/La-valeur-juridique-des-narrations.html