La vie volée de Donia

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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LA VIE VOLÉE DE DONIA
Vendredi, 18 Octobre, 2019
Réduite en esclavage par des commerçants franco-marocains durant deux ans, Donia tente d’obtenir justice et de se reconstruire.

Visage juvénile, jean et basket, Donia ne porte pas ses 40 ans. Elle parle sans détour, bien décidée à obtenir justice pour les années de vie qui lui ont été volées. La situation d’esclavage vécue entre 2013 et 2015, chez un couple de commerçants franco-marocains, est une blessure d’autant plus grande qu’elle espérait échapper à des conditions de vie difficiles au Maroc. Engagée très jeune comme « petite bonne » dans une famille marocaine, elle n’est jamais allée à l’école. Par la suite, elle travaille dans un salon de coiffure. C’est là qu’une personne lui propose de garder ses enfants en bas âge. « Au Maroc, cela se passait bien. Elle me payait normalement. Puis elle m’a proposé de la suivre à Paris où la famille allait s’installer. »

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Esclavage moderne en France : "L'indifférence des gens est absolument terrible"

Entretien |En 1848, la France abolit l’esclavage. 170 ans plus tard, l’esclavage existe toujours. Les esclaves modernes sont invisibles aux yeux de la société. Et les moyens de lutte sont encore limités. Entretien avec la présidente du comité contre l’esclavage moderne, Sylvie O'Dy.
Henriette Siliada, une jeune togolaise, a été victime d'esclavage domestique à Paris. La Cour européenne des droits de l'homme a été saisie. Elle a condamné la France en 2005 .

Pour cette 13e journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, des commémorations sont organisées un peu partout en France. Un devoir de mémoire pour ne pas oublier cette page sombre de l’Histoire. En France, la traite négrière est abolie en 1831, l’esclavage le sera en 1848.


Pourtant, l’esclavage existe toujours aujourd’hui dans notre pays. Des enfants, des femmes, des hommes, dont les droits en tant que personne, sont bafoués. L’esclavage moderne revêt différentes formes : l'esclavage domestique, les ateliers clandestins, la mendicité forcée, et la prostitution forcée. L’arsenal juridique pour lutter contre ces exploitations n’est pas encore totalement efficient. Entretien avec Sylvie O’Dy, ancienne journaliste et présidente du comité contre l’esclavage moderne.

Sylvie O'Dy, ancienne journaliste et présidente du comité contre l’esclavage moderne.
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Vous faites partie des membres fondateurs du comité, créé en 1994. A l’époque, personne n’avait connaissance de l’esclavage moderne en France. Pourquoi avez-vous créé ce comité ?

Une journaliste, qui travaillait avec nous, a constaté des cas d’esclavage en Mauritanie. Là-bas, elle a recueilli des témoignages qui attestaient qu’il y avait des cas similaires à Londres. A l’époque, cela paraissait étonnant. Elle est donc allée faire un reportage dans la capitale britannique, et effectivement, elle a trouvé un cas d’esclavage domestique. En discutant, nous nous sommes dits que s’il existait des esclaves à Londres, il devait aussi y en avoir à Paris.

A ce moment-là, il a fallu trouver où étaient ces personnes. Nous sommes allés voir le prêtre de l’église Philippine, dans le 16e arrondissement de Paris. Lors de sa messe, il a indiqué aux fidèles que nous, journalistes, étions présents, et que nous aimerions savoir s’ils connaissaient des personnes dans une situation d’esclavagisme. A la fin de l’office, deux personnes sont venues nous voir.
A l’époque, nous pensions que c’était un phénomène mineur chez des gens très riches, et que nous allions aider deux ou trois personnes chaque année. La réalité s’est révélée complètement différente. Cela a pris du temps, et nous nous sommes rendus compte que ce phénomène d’esclavage contemporain, notamment l’esclavage domestique, traversait tous les milieux socio-professionnels. C’est beaucoup plus répandu que ce que l’on croit.

"Nous avons aidé entre 650 et 700 personnes depuis vingt ans"

Combien de personnes avez-vous pris en charge et comment les accompagnez-vous ?

Nous avons aidé entre 650 et 700 personnes depuis 1998. La voie choisie pour les accompagner a été judiciaire. La France est un pays de droit, l’esclavage a été aboli en 1848. Ainsi, nous voulions aller devant les tribunaux. Mais cela a été extrêmement difficile et compliqué, car avant tout, personne n’y croyait. On nous disait que cela ne pouvait pas exister en France, que c’était absolument impossible. A cela s’ajoute qu’il n’y avait pas de textes de loi, d’articles du code pénal correspondant à ces faits.

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https://www.franceculture.fr/societ...indifference-des-gens-est-absolument-terrible
 
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